Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : J.R.G. / N.E.F. Marc Lumbroso
Version originale
Année : 1985
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : C.B.S.
J'ai rencontré des mecs qui changeaient de costard
D'après le cours du kopeck ou celui du dollar
Des monstres dégoûtants, des crapauds pleins de bave
Ecroulés de rire en contemplant d'autres épaves
J'ai vu des femmes et des enfants, les yeux fardés, tout noirs
Perdus et pourtant si sûrs d'eux, bizarre, bizarre
Des gigots qui gigotent et des clodos qui mégotent
Des musiciens qui jouent toujours la même note
Je les ai rencontrés un soir
Dans ma vie, ma rue, au hasard
Ils sont restés dans ma mémoire
Chacun rangé dans son tiroir
Bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
Ombres paumées, recalés de l'espoir
Compagnons du blues et du dérisoire
Oubliés dans les moments de candeur
Vous revenez dès que j'ai mal au coeur
Partager mes faiblesses et mes erreurs
Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire
Bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare
J'ai vu des vermeils et des bleus, des vertes et des bien mûres
Des muets mauvais qui écrivaient sur les murs
Les filles étaient de joie, les hommes étaient de peine
Point commun : dans leurs yeux c'est bien la même haine
Des révolutionnaires qui voulaient remplacer
Les méfaits de leurs pères pas leurs propres excès
Carlos Sancho  : [Quelles chansons] te gonflent ?
Jean-Jacques Goldman  : Bienvenue sur mon boulevard.
JJ Goldman encore et toujours
Guitar Magazine, 1994
Ludovic Lorenzi : La première chanson était "Gros câlin blues", que vous a-t-il écrit par la suite ?
Anne-Marie Battailler-Forestier : "Fais-moi des sourires", "L’ethnologue", "Je les ai rencontrés un soir"… Cette chanson, il l’a reprise plus tard sous le titre "Bienvenue sur mon boulevard"… "Comme un tout p’tit bébé", qu’il a redonnée à Philippe Lavil, "Si tu veux m’essayer", et "Il y a", qu’il a reprise sur un des ses albums. "Suis le soleil", aussi, qui est restée inédite.
Rencontre avec Anne-Marie Batailler
Parler d'sa vie, le 16 juillet 2004
Ludovic Lorenzi : Pourquoi le choix s'est-il porté sur les titres "Gros câlin blues" et "Fais-moi des sourires" ?
Anne-Marie Battailler-Forestier : Ce n’est pas moi qui ai choisi "Gros câlin blues", c’est une chanson que je n’aimais pas trop. Je l’avais chantée quasiment pendant deux ans. Et Jean-Jacques a dû la changer trois ou quatre fois. Au début, c’était très rapide, je la préférais à ce moment-là. Puis il l’a ralentie. J’aimais beaucoup "Fais-moi des sourires" et "Je les ai rencontrés un soir". Malheureusement, pour ce dernier titre, un producteur véreux m’a coincée sur ce contrat, j’ai été bloquée pendant un certain temps et la chanson ne m’appartenait plus. Quand je l’ai récupérée, il était trop tard, les deux autres titres étaient en prévision. "Gros câlin blues" a été mise sur la face A, alors que la face B a plus marché. Elle est passée en radio sur France Inter parce que Jean-Louis Foulquier m’aimait bien. Il avait toujours eu une petite préférence pour moi lors du concours.
Rencontre avec Anne-Marie Batailler
Parler d'sa vie, le 16 juillet 2004