Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : J.R.G. / N.E.F. Marc Lumbroso
Version originale
Année : 1987
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : C.B.S.
Année | Interprète | Support | Référence | Pochette |
2000 | Michel Leclerc (piano) | CD Recueil Spécial Piano n° 7 | CD Hit Diffusion HD/CD 26 |
J'ai une tendresse particulière
Pour ces filles qui n'ont pas d'manières
Les hospitalières, les dociles
Vous les appelez les filles faciles
Celles qui marchandent pas leur corps
Ni pour des mots ni pour de l'or
Pour qui faut pas tout un débat
Ni pour leur haut ni pour leur bas
Pour quelques notes de guitare
Elles dormiront un peu plus tard
Elles disent que les matins, c'est bien
Elles disent qu'à deux, c'est encore mieux
Les inespérées, les timides
Celles qui comprennent sans qu'on leur dise
Pour qui ne suffit qu'un regard
Pour que tout s'allume en un soir
Petite chanson d'reconnaissance
Pour ces stars d'mon adolescence
Je n'en ai oublié aucune
Chères et précieuses une à une
Celles qui m'ont trouvé consommable
Avant que j'sois dans les hit-parades
Dans les bals ou les MJC
Comme au plus haut des colisées
Celles qui n'échangent pas leur plaisir
Pour ce qu'on pense ou c'qu'on va dire
Qui disent OK pour les enfers
Contre un peu d'paradis sur terre
Des p'tits moments piqués en fraude
Comme un automne aux pays chauds
Plein du goût des baisers volés
Toujours un p'tit peu plus sucrés
Sans qu'on en parle ou qu'on y pense
Sans après promis ni juré
ça n'a pas la moindre importance
Quand c'est l'amour qu'on aime aimer
Ce soir, je veux leur rendre hommage
Ce sera la seconde fois
Qu'elles sachent qu'il m'est dommage
De ne le faire que par la voix
Graffiti : "Filles faciles", dédiée aux femmes de ta vie qui ont eu l'audace de t'aimer avant que tu ne deviennes la "star du hit-parade" que l'on sait.
Jean-Jacques Goldman : C'est un titre que j'ai écrit à l'époque où je faisais du bal. C'est surtout une chanson très tendre pour ces filles qui jalonnent la vie de tous les musiciens. Certains ont des attitudes méprisantes à leur égard en disant : "Ah, les filles faciles", et je crois que c'est un point commun que je partage avec tous les musiciens, nous, on a beaucoup de tendresse pour ces filles.
Graffiti : Effectivement, il y a prescription !
(...)
Graffiti : Désormais, il n'y a pas que les "filles faciles" qui craquent sur le roi du top 50, perfide question, s'il en fût ?
Jean-Jacques Goldman : Mais ça, c'est une chanson très vieille. C'est quand j'étais jeune. (Rires)
Graffiti, 1987
Carlos Sancho : Quelles sont les chansons dont tu es fier ?
Jean-Jacques Goldman : (après une longue hésitation) Je dirais "Nuit" pour l'écriture générale, il y a aussi "Filles faciles" pour le texte puis aussi "Je te donne".
JJ Goldman encore et toujours
Guitar Magazine, 1994
Pierre Chatard : Les filles ou les femmes sont plus que jamais présentes dans tes chansons, quelles sont celles qui t'inspirent le plus, est-ce que ce sont plutôt les "Filles faciles" ou "les filles à caresser" comme dans "Bonne idée" ?
Jean-Jacques Goldman : Je déteste les filles qui sont pas faciles ! C'est-à-dire les filles qui ont quelque chose à vendre. Je n'en connais pas d'ailleurs, quand je dis facile, c'est pas péjoratif, c'est-à-dire des filles qui se considèrent comme une marchandise où il va falloir allonger soit du temps, soit des billets ou des choses comme ça, des filles qui ont l'impression qu'elles sont importantes...
Joëlle Lehrer : J'ignorais que vous aviez une telle fascination pour les orchestres de bal pour leur rendre hommage sur ce nouvel album.
Jean-Jacques Goldman : Dans la chanson "Filles faciles", écrite il y a quelques années, j'évoquais déjà les orchestres de bal ou de soirées. Avec du recul, je trouve que lorsqu'on est musicien de bal, on est pleinement musicien. On a alors un pouvoir fou sur les gens. Dans ce type de soirées, les gens se parlent, les filles regardent les garçons, les garçons regardent les filles ; et s'il n'y a pas la musique, ça s'arrête. Chacun continue dans sa petite vie.
Jean-Jacques Goldman mène le bal !
Le Soir Magazine, le 14 décembre 2001