Auteur : Jean-Alain Gardet
Compositeur : Jean-Alain Gardet
Editée par : You You Music
Version originale
Année : 1975
Interprétée par : Taï Phong
Distribuée par : Warner
Année | Interprète | Support | Référence | Pochette |
1975 | Taï Phong | 45 T | WEA 16692 | |
1993 | Taï Phong | CD Taï Phong | WMCS 609 (Japon) | |
2007 | Taï Phong | CD Taï Phong | WPCR-12520 (Japon) |
If you're headed north for winter
If you're headed north for winter
If you're headed north for winter
If you're headed north for winter
If you're headed north for winter
If you're headed north for winter |
Si tu es tourné vers le nord pour l'hiver
Si tu es tourné vers le nord pour l'hiver
Si tu es tourné vers le nord pour l'hiver
Si tu es tourné vers le nord pour l'hiver
Si tu es tourné vers le nord pour l'hiver
Si tu es tourné vers le nord pour l'hiver Traduction de l'anglais de Nathalie Darche |
Jean Mareska : On a donc sorti un deuxième single intermédiaire : "North for winter", qui n'est ni de Jean-Jacques, ni de Khanh qui étaient les deux têtes pensantes du groupe, mais qui est chanté par Tai. En plus, pour la promo en télé, après avoir vu un chanteur français, grand et mince, les téléspectateurs découvrait un Vietnamien petit et rondouillard : pour le marketing, ça n'était pas terrible, mais je ne pouvais rien contre les luttes internes. C'était à qui allait chanter, à qui allait placer sa chanson, qui allait imposer son idée sur les arrangements en studio, où bien sûr il se mettait en valeur. Les mixages se faisaient à 12 voire 14 mains, jusqu'à ce que l'ingénieur du son craque et remette les tirettes à zéro et qu'on recommence. Je ne sais pas combien d'ingénieurs du son le groupe a dû user. Toujours sans photo, avec une illustration toujours signée de Lang, le troisième frère Ho Tong, ce single n'était extrait ni du premier ni du second album. Il avait été enregistré en plus, car les maisons de disques n'hésitaient pas et avaient les moyens d'investir : je ne sais pas combien d'albums de Jonasz on a produit avant d'en vendre. S'il n'y avait pas de photo sur les pochettes de Tai Phong, c'est qu'il n'y avait pas grand chose à montrer : Tai Phong n'était pas un groupe à paillettes mais un groupe de musiciens. En plus, je crois qu'ils n'avaient pas tellement envie de faire voir leur tête, ils n'étaient pas narcissiques, n'avaient pas envie de se montrer, ni sur scène, ni en public. Ils voulaient vraiment faire les choses à leur manière, à leur vitesse à eux.
Ludovic Lorenzi : Qu'est-ce que vous pensez du fait que les Japonais aient réédité cinq titres de plus sur les deux premiers albums. C'est à dire des titres comme "North for winter", "Let us play", "Dance", "Back again", "Cherry". En fait, des titres qui n'étaient pas inclus sur des albums au départ. Qu'est-ce que vous en pensez ?
Khanh Mai : Moi, je les admire. Avoir l'idée de faire ça, c'est super. Je sais qu'ils nous adorent. Donc, s'ils ont fait cela c'est que...
Ludovic Lorenzi : Je ne vais pas poser la question de savoir pourquoi on n'a pas réuni tous les titres hors album sur une compil. Il faudrait plutôt poser la question à WEA, en fait.
Khanh Mai : Oui.
Entretien exclusif pour "Parler d'sa vie", 26 janvier 2001
Propos recueillis par Ludovic Lorenzi
Ludovic Lorenzi : En ce qui concerne le deuxième single "North for winter", il y a eu une seule télé pour la promo et, par la suite, plus de promo. Alors, que s'est-il passé exactement ? Ils n'ont plus voulu en faire ou plus personne n'a voulu leur faire faire de promotion ?
Jean Mareska : Le problème, c'est que "North for winter" a moins bien fonctionné que "Sister Jane", peut-être parce que la chanson était moins catchy. Le problème, c'était aussi que "Sister Jane" était chantée par Jean-Jacques, "North for winter" était chantée par Taï, donc, il y avait une confusion sur le plan visuel. Les gens aiment bien se raccrocher à un chanteur, savoir qui est le Mick Jagger de l'affaire et qui est le Keith Richard de l'affaire. D'un seul coup, il y avait un peu une déstabilisation. C'est un groupe qui n'avait pas une image très très précise à part qu'il y avait deux frères vietnamiens là-dedans. Point. Il y a un petit mec mignon qui chantait bien et qui jouait de la guitare. C'était un peu mince quand même. Les groupes des années 70 avaient une identité visuelle plus forte que ça. Mais ce n'était pas leur propos non plus. Ils n'entendaient pas du tout être des stars de la scène ou quoi que ce soit. Ils voulaient être reconnus avant tout en tant que musiciens, que créateurs et pas être des vedettes.
Ludovic Lorenzi : Il y a la télé, mais il y a aussi la radio. A l'époque, ça passait quand même beaucoup plus à la radio, donc est-ce que ça n'aurait pas pu marcher uniquement par le biais de la radio ?
Jean Mareska : Il faut croire que non. Dans l'ordre, généralement, proportionnellement, ce sont les radios qui déclenchent un tube, encore plus à cette époque là, et les télés qui suivent. Et comme les radios ont moins bien accroché sur "North for winter" que sur "Sister Jane", il n'y a pas eu de télé ou très peu de télé derrière.
Rencontre avec Jean Mareska
Issy-les-Moulineaux, 20 juillet 2001