Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : J.R.G.
Version originale
Année : 1999
Interprétée par : Patricia Kaas
Distribuée par : Columbia / Sony Music
Un homme et une femme ici réinventent l'amour
Là-bas d'autres quittent un pays pour toujours
Avant la bataille, un soldat veille
Un enfant cherche le sommeil
On baptise ailleurs, on enterre tour à tour
Quand les mots s'arrêtent quand s'épuisent les discours
L'alcool et les fêtes viennent à notre secours
Trop de bonheur ou de souffrance
Et trop de peur et de non-sens
L'absurdité ne se dit pas, elle se danse
Alors les chansons commencent, déchirent le silence
Quand les mots sont trop courts, quand ils seraient trop lourds
Ou trop immenses, les musiciens s'avancent
Et les chansons commencent, tendre et pauvre arrogance
Quand suffit plus de dire ou bien de réfléchir
Pour être ensemble, les chansons rassemblent
Pour une récolte pour un présage à venir
Pour une révolte quand il faut mourir
Pour implorer nos saints, nos dieux
Mais pleurer nos destins de gueux
Quand le ciel est trop grand, qu'il faudrait le remplir
Quand les rêves sont atteints quand on brandit les coupes
Quand pleurer, s'éteindre et surtout ne rien dire
Quand les torrents font demi-tour
Quand même le temps suspend son cours
Quand ni gestes ni cris ne peuvent plus suffire
Alors les chansons commencent déchirent le silence
Quand les mots sont trop courts, quand ils seraient trop lourds
Ou trop immenses, les musiciens s'avancent
Et les chansons commencent, et qu'on boive et qu'on danse
Quand suffit plus de dire ou bien de réfléchir
Mais juste être ensemble, les chansons nous rassemblent
Dans nos creux, nos coïncidences
Dans les bleus de nos existences
Quand on aime ou qu'on tremble, quand on se ressemble
Alors les chansons s'élancent, ainsi nos espérances
Pour être un peu moins rien, moins perdus qu'il nous semble
Un peu moins seuls, les chansons nous rassemblent
Fabrice Guillermet : Dans la seconde chanson que Goldman vous offre, "Les chansons commencent", vous parlez du pouvoir rassembleur, évocateur, des airs populaires. Avez-vous une chanson fétiche ?
Patricia Kaas : "Lili Marlène", la chanson de ma maman, la première qu'elle m'ait apprise. Je me souviens aussi de l'importance de la musique aux obsèques de mes parents. Comme une aide après les hommages funèbres, si cafardeux. La musique démarre, la chorale attaque. Elle aggrave le sentiment de tristesse mais l'accompagne mieux que tout au monde.
Patricia Kaas : Tapis Rouge sur France 2
Télé 7 Jours, 24 au 30 avril 1999
Gilles Médioni : Que représente pour vous "Les chansons commencent", un titre de Jean-Jacques Goldman ?
Patricia Kaas : L'existence est faite de chants de bonheur (mariages, naissances, banquets, Coupe du monde) et de chants de guerre, de deuil. Lors d'un enterrement, quand cet orgue horrible retentit dans l'église, c'est déchirant et, à la fois, on a besoin de toucher du doigt cette douleur. Car tout commence et tout finit - hélas! - par des chansons. Et sans la musique, ma vie ne serait pas entièrement remplie.
Trois dames de coeur
L'Express, 6 mai 1999
François Cardinali : Les chansons commencent, c'est une autre nouveauté. Quelles sont les chansons qui vous ont marquée ?
Patricia Kaas : Indéniablement, nous avons tous un refrain lié à un premier amour, une musique évoquant un être disparu. C'est ce que dit cet autre texte de Jean-Jacques. Moi ce sera toujours "Lily Marlène", que, petite, ma maman me chantait.
La Nouvelle République, 23 mai 1999
Thierry Coljon : Cela fait-il longtemps que tu as en tête un album qui retrouve l'esprit festif des bals ?
Jean-Jacques Goldman : Avant cela, il y a l'émotion que je peux ressentir quand j'arrive dans un café au Sénégal, dans une cave d'un hôtel en Irlande, quand j'entends une chorale d'Alès, à la coupe du monde de football... Où tout à coup la musique arrive. Cet album est aussi inclus dans une chanson que j'avais écrite pour le dernier disque de Patricia Kaas, qui s'appelle "Les chansons commencent", où je suis fasciné par le pouvoir, à ces moments-là, beaucoup plus qu'aux concerts, de la chanson et de la musique. Les gens se transfigurent. Je me dis à ces moments-là qu'on fait un métier magique.
Jean-Jacques Goldman : Quand un type va mourir, il chante, quand un stade gagne, il chante, quand les gens partent à la guerre, ils chantent, quand un enfant naît, on chante. J’avais fait une chanson pour Patricia Kaas qui s'appelait à ce moment-là "Les chansons commencent". C’est-à-dire que lorsqu'il n’y a plus de mots, les chansons commencent. Donc je trouve ça un peu limiteur et facile de faire des chansons engagées.