Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : J.R.G. / N.E.F. Marc Lumbroso
Version originale
Année : 1987
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : C.B.S.
Y'a les choses qu'on peut faire
Et puis celles qu'on doit pas
Y'a tout c'qu'on doit taire
Tout c'qui ne se dit pas
Des vies qui nous attirent
De brûlures et de clous
Oui, mais ne pas les vivre
C'est encore pire que tout
De sagesse en dérive
De regrets en dégoûts
Y'a qu'une guitare à la main
Qu'j'ai peur de rien
Quand les juges délibèrent
Si j'fais mal ou j'fais bien
Si j'suis vraiment sincère
Moi j'sais même plus très bien
Quand les rumeurs "vipèrent"
Quand l'image déteint
Il m'reste ce vrai mystère
Et ça, ça m'appartient
Quand je frôle la lumière
Qu'un instant je la tiens
Avec ma guitare à la main
J'ai peur de rien
Y'a des choses qu'on pense
Qu'on voyait pas comme ça
Mais on garde le silence
Et on presse le pas
Des regards qu'on détourne
Des gestes qu'on fait pas
La conscience un peu sourde
Et pas très fier de soi
Quand la dose est trop lourde
Quand l'blues va un peu loin
J'prends ma guitare à la main
Et j'ai peur de rien
Graffiti : "Peur de rien blues", tu n'as plus peur quand tu as une guitare à la main ?
Jean-Jacques Goldman : C'est vrai que l'on dit beaucoup de choses artificielles en particulier quand tu es musicien, et que les simples moments où tu redeviens authentique et ou tu te défends en sachant pourquoi tu es là, c'est ce moment où tu joues, quand tu fais de la musique. Ce sont véritablement des moments phares dans la vie d'un chanteur de 1987.
Graffiti, 1987
Christophe Nicolas : Vous êtes devenus tout de suite complices, jusqu'à la sortie du premier album de Jean-Jacques en 1981. (...) Si on devait choisir deux temps forts de cette période...
Michael Jones : Un des temps forts, c'était justement "Peur de rien blues" sur la dernière tournée, c'était pour moi le moment le plus fort du spectacle. Je faisais cette chanson très guitare, donc ça me plaisait beaucoup, avec des moments très très doux où il n'y a pratiquement que de la voix et du piano et le public, et arrive à un moment à la fin de cette chanson, on a commencé à jouer un boogie woogie. Il y avait la scène qui montait et qui rentrait dans le public. Le public réagissait très fort, c'était fantastique.
Christophe Nicolas : Lorsque la chanson a été créée en studio, est-ce que vous vous doutiez déjà du résultat qu'elle aurait sur scène ?
Michael Jones : Pas du tout. A l'époque où on avait le décor de scène, on ne savait même pas sur quelle chanson on allait utiliser ces effets. On savait comment la dernière chanson allait se terminer, mais on a cherché pendant la mise en scène, surtout Bernard et Jean-Jacques, quelle chanson pouvait le mieux valoriser ce mouvement de scène et c'était "Peur de rien blues".
Génération Laser, spécial "intégrale de Jean-Jacques Goldman"
RTL, 15-19 novembre 1991
Jean-Jacques Goldman : C'est le moment où toute discussion s'éteint, quoi. Vous pouvez être en face de quelqu'un qui ne vous aime pas, de quelqu'un qui vous soupconne, de quelqu'un qui vous veut du mal, ou n'importe quoi. Au moment où vous prenez la guitare, y'a pas de discussion (...) Même un type qui vous méprise, une fois que vous avez votre guitare à la main, vous lui montrez bien qui il est et qui vous êtes, vous. Ça, y'a pas besoin de mots pour ça.
Déjeuner de gala à Astaffort
Nostalgie, 23 mai 1995
Olivier Garcia : Composes-tu plus à la guitare ou au piano ?
Jean-Jacques Goldman : De plus en plus au piano, le résultat est immédiat parce que tu as les basses et les accords mais les titres rapides restent plus faciles à la guitare.
Olivier Garcia : Tu as toujours beaucoup de guitares ?
Jean-Jacques Goldman : Pas mal. Mes principales sont des Scamps à corps semi-creux que ce luthier français m'a fait d'après un manche d'Hohner que j'aimais bien, avec des sons plus Fender que mes habituelles Gibson SG ou Les Paul. Pour les maquettes, j'utilise toujours une petite Hohner sans tête d'inspiration Steinberger, pratique parce qu'elle rentre dans une valise et très vivante.
Olivier Garcia : Côté amplis, effets...
Jean-Jacques Goldman : Pour les maquettes, ma vie s'est arrêtée au zoom, pour le reste j'ai toujours une base de Mesa Boogie avec un GP 16 Roland. Je demande surtout cinq types de sons qui viennent instantanément quand j'appuie sur un bouton et Michael s'occupe de cela. Lui, ça l'intéresse et il change de matos toutes les semaines.
JJG voit rouge
Guitarist n°54, mars 1994
Carlos Sancho : Pour les solos, laisses-tu ton inspiration s'exprimer sur scène ou au contraire, choisis-tu la rigueur ?
Jean-Jacques Goldman : Pour certains titres comme "Nuit", je refais exactement le même solo, contrairement à ceux de "Puisque tu pars" ou de "Peur de rien blues", même si je ne me considère pas comme étant un improvisteur chevronné. Cela dit, d'un soir à l'autre les solos se ressemblent pas mal (rires).
Le retour au naturel
Guitarist n°96, novembre 1997
Patrick Simonin : "Peur de rien blues" ?
Jean-Jacques Goldman : Oui ?
Patrick Simonin : C'est une chanson.
Jean-Jacques Goldman : Oui.
Patrick Simonin : Il faut foncer ?
Jean-Jacques Goldman : Moi, je crois qu'on a des chemins comme ça qui sont un peu naturels, et puis qu'on doit suivre. Je ne sais pas s'il faut être si déterminé que cela. Moi, je ne me sens pas si déterminé que cela. Je suis une espèce de chemin qui était tracé depuis toujours et qui a probablement été tracé auparavant par mes parents et par leur histoire.
Questions à Jean-Jacques Goldman
TV5, 21 novembre 1999