Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G. / CRB Music
Version originale
Année : 1995
Interprétée par : Céline Dion
Distribuée par : Columbia / Sony Music
Année | Titre | Langue | Interprète | Auteur de l'adaptation | Pochette |
1995 | If that's what it takes | anglais | Céline Dion | Phil Gadston | |
1996 | Il mio amore per te | italien | Antonella Bucci | ? | |
1996 | Omdat ik zo van je hou | néerlandais | Gordon | Gordon et Belinda Anholt | non disponible. |
1996 | Pou to contan mo enco | créole | Zouk Academy | ? | |
1996 | Voel jij wat ik voel | néerlandais | Dominic | Fred Beeky | non disponible. |
J'ai compris tous les mots, j'ai bien compris, merci
Raisonnable et nouveau, c'est ainsi par ici
Que les choses ont changé, que les fleurs ont fané
Que le temps d'avant, c'était le temps d'avant
Que si tout zappe et lasse, les amours aussi passent
Il faut que tu saches
J'irai chercher ton coeur si tu l'emportes ailleurs
Même si dans tes danses d'autres dansent tes heures
J'irai chercher ton âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts pour que tu m'aimes encore
Fallait pas commencer m'attirer me toucher
Fallait pas tant donner moi je sais pas jouer
On me dit qu'aujourd'hui, on me dit que les autres font ainsi
Je ne suis pas les autres
Avant que l'on s'attache, avant que l'on se gâche
Je veux que tu saches
J'irai chercher ton coeur si tu l'emportes ailleurs
Même si dans tes danses d'autres dansent tes heures
J'irai chercher ton âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts pour que tu m'aimes encore
Je trouverai des langages pour chanter tes louanges
Je ferai nos bagages pour d'infinies vendanges
Les formules magiques des marabouts d'Afrique
J'les dirai sans remords pour que tu m'aimes encore
Je m'inventerai reine pour que tu me retiennes
Je me ferai nouvelle pour que le feu reprenne
Je deviendrai ces autres qui te donnent du plaisir
Vos jeux seront les nôtres si tel est ton désir
Plus brillante plus belle pour une autre étincelle
Je me changerai en or pour que tu m'aimes encore
Journaliste : Je suis sûre que tu partages certaines émotions et feelings aussi quand tu écris des chansons même si c'est pour quelqu'un d'autre que toi, tu te dis : "je suis d'accord avec ces sentiments-là". Est-ce qu'il y a une chanson sur l'album qui reflète un peu ce que toi tu penses également, pas uniquement ce que Céline pense.
Jean-Jacques Goldman : Les chansons qui sont vraiment sentimentales, je ne partage pas forcément... D'abord, c'est une femme qui parle donc... tout ce que je peux être, c'est touché par un personnage comme ça. Par exemple "Pour que tu m'aimes encore" ou "J'attendais" ce ne sont pas des sentiments très masculins mais par contre le fait de voir quelqu'un qui puisse imaginer, qui puisse être dans cette situation, ça me touche beaucoup. Des chansons par exemple comme "Le ballet" qui ne sont pas vraiment des chansons sentimentales, une chanson un peu cynique sur les rites de la séduction, ce sont des choses qu'on partage.
Jean-Jacques Goldman : Je voyais son caractère se dessiner peu à peu. Je savais que c'était quelqu'un d'extrêmement entier sur le plan amoureux, un peu classique, comme ça. Pour une jeune fille, je trouvais ça très particulier, à elle. Et donc, j'ai eu envie d'écrire sur ce thème de l'amour absolu, quoi. La fille qui zappe pas, qui rigole pas avec les sentiments amoureux, qui ne badine pas. Et "Pour que tu m'aimes encore" est arrivée après avec les notes. Puisqu'au début, c'est le thème, et puis après … les mots viennent avec les notes.
La petite histoire, c'est que c'était une chanson comme une autre au départ. C'est-à-dire, quand on fait une dizaine de maquettes, une douzaine de maquettes, on a des préférées. Il y a certaines chansons, on pense qu'elles vont avoir plus de succès que d'autres. Et celle-ci n'en faisait pas partie, pour moi. J'attendais plus des chansons comme "J'attendais" ou "La mémoire d'Abraham", des choses comme ça. Et par contre, quand je l'ai jouée en maquette pour la première fois à Céline et à René, son mari, eux ont tout de suite ressenti quelque chose sur cette chanson que je ne comprenais pas, et je chantais comme ça sans micro, quoi, juste à côté d'eux, avec le texte à la main, et quand je me suis retourné vers eux … Bon j'en ai chanté douze comme ça pour leur montrer, et quand je me suis retourné vers eux après cette chanson, ils étaient particulièrement émus. Mais à un point même que je trouvais presque étrange parce qu'ils me disaient : "Ce sera sûrement le premier titre et ce sera le titre de l'album, "Pour que tu m'aimes encore". Enfin… je ne comprenais pas du tout pourquoi ils … Donc eux avaient senti quelque chose dans cette chanson que moi je n'ai pas senti.
La petite histoire d'une grande chanson
Fréquence Wallonie, août 1999
Patrick Simonin : Il y a Céline Dion maintenant, il y a Patricia Kaas, il y a Johnny pour qui vous avez composé de formidables chansons. C'est aussi par procuration des succès extraordinaires. C'est difficile de se mettre dans la peau d'une femme, par exemple ? De faire chanter à Patricia Kaas "Je voudrais la connaître" ou "Pour qu'il m'aime encore" [sic] à Céline Dion ?
Jean-Jacques Goldman : Il faut faire des stages. Il faut bien connaître les femmes. Donc je m'y emploie vraiment quotidiennement. Et puis peu à peu, on arrive à savoir comment ça fonctionne. Le "ça" est avec des guillemets. Comment elles fonctionnent, quelles sont leur façon d'être, leur façon de penser.
Questions à Jean-Jacques Goldman
TV5, 21 novembre 1999
Fnac.net : Y a-t-il une chanson que vous auriez particulièrement aimé avoir écrite ?
Pascal Obispo : Je ne peux pas parler de la musique anglaise, parce qu'il y en a des centaines. En France, je pense que j'aurais été très fier d'écrire "Je suis venu te dire que je m'en vais", ou alors "Pour que tu m'aimes encore".
"Le bonheur, le bonheur"
fnac.net, novembre 1999
Jean-Jacques Goldman : Forcément quand tu décides 8 mois avant du choix des chansons, sans public, sans musiciens, sans rien, le jour où il y a le premier concert il y a des surprises, alors des bonnes et des mauvaises. Et il y a certaines chansons par exemple qu'on n'a pas réussi à caser dans le spectacle, qui n'allaient pas avec les autres. Ça a été le cas de la chanson "En passant", on l'a essayé à plusieurs endroits et chaque fois elle posait problème, elle tuait un peu le concert. C'était le cas de la dernière "Pour que tu m'aimes encore" qui fonctionnait plus ou moins, puis peu à peu, j'ai changé le texte et ensuite elle a fonctionné mieux. Et ça a été le cas même de "Je te donne", qu'on a commencé à jouer donc à l'Ile de la Réunion sans les images. Et qui ne fonctionnait pas sans les images et dès que les images ont été ajoutées, dès qu'il y a eu ce clin d'œil, elle a recommencé à fonctionner.
Valérie Alamo : Je voudrais savoir, Jean-Jacques Goldman, s'il y a une petite histoire autour de "Pour que tu m'aimes encore" ou alors si c'était une chanson comme une autre au départ ?
Jean-Jacques Goldman : La petite histoire, c'est que c'était une chanson comme une autre au départ. C'est-à-dire que quand on fait une dizaine, une douzaine de maquettes, on a des préférées. Il y a certaines chansons dont on pense qu'elles vont avoir plus de succès que d'autres. Celle-ci n'en faisait pas partie pour moi. J'attendais plus des chansons comme "J'attendais", ou "La mémoire d'Abraham", des choses comme ça. Par contre, quand j'ai joué en maquette pour la première fois à Céline et à René, son mari, eux ont tout de suite ressenti quelque chose sur cette chanson que je ne comprenais pas, à un point que je trouvais presque étrange, parce qu'ils me disaient que ce serait sûrement le premier titre et également le titre de l'album, "Pour que tu m'aimes encore". Et je ne comprenais pas du tout pourquoi. Eux avaient donc senti quelque chose sur cette chanson que moi je n'ai pas senti.
Valérie Alamo : Est-ce qu'ils avaient senti justement que les paroles collaient très bien à la personnalité de Céline Dion ?
Jean-Jacques Goldman : Je pense qu'ils n'avaient pas analysé. La première fois, on était dans un petit studio. Je passais les maquettes et je chantais comme ça, sans micro, juste à côté d'eux, avec le texte à la main. J'en ai chanté douze pour leur montrer, et quand je me suis retourné vers eux après cette chanson, ils étaient particulièrement émus, et je ne comprenais pas trop pourquoi.
Valérie Alamo : Comment s'est passée l'écriture de la chanson elle- même ?
Jean-Jacques Goldman : La première chose qui est venue, c'est le thème. Je connaissais peu Céline mais j'avais lu tout ce qu'elle disait dans les interviews, je voyais son caractère se dessiner peu à peu, et je savais que c'était quelqu'un d'extrêmement entier sur le plan amoureux, un peu classique, comme ça… Pour une jeune fille, je trouvais que c'était quelque chose qui lui était très particulier et donc j'ai eu envie d'écrire sur ce thème de l'amour absolu, de la fille qui ne zappe pas, qui ne rigole pas avec les sentiments amoureux, qui ne badine pas. Il y a eu d'autres thèmes avant comme ça. "Pour que tu m'aimes encore" est arrivée après, avec les notes, puisqu'au début, c'est le thème, et puis les mots viennent avec les notes.
Valérie Alamo : Dans les chansons que vous donnez aux interprètes féminines, on a l'impression que vous dressez souvent un portrait pas très reluisant de l'homme. Les femmes sont toujours très clairvoyantes. Que ce soit pour Céline Dion, ou dans la chanson "Il part" pour Carole Fredericks, ou dans la dernière de Patricia Kaas, la femme est lucide, elle voit tous les travers de l'homme. Comme c'est un homme qui écrit, c'est assez perturbant. Est-ce que c'est une façon de remettre les pendules à l'heure ?
Jean-Jacques Goldman : C'est une façon de mettre les pendules à mon heure. Je vois tout ça. Je crois que les femmes sont beaucoup plus cohérentes, beaucoup plus sûres, beaucoup plus fiables, beaucoup plus raisonnables, beaucoup plus courageuses, incontestablement. Même sur le plan social, moins les femmes ont de pouvoirs dans des sociétés et plus ces sociétés sont violentes, injustes… C'est extrêmement clair dans l'Histoire. Plus les femmes ont du pouvoir et plus ces sociétés sont tendres, évoluées. Clemenceau disait que la guerre était quelque chose de beaucoup trop sérieux pour la laisser à des militaires, moi je trouve que la vie est quelque chose de beaucoup trop sérieux pour la laisser à des hommes [rires].
Valérie Alamo : Est-ce qu'il y a un vers que vous préférez dans la chanson "Pour que tu m'aimes encore", une phrase qui vous fait toujours autant d'effet, puisque je suppose que vous êtes un petit peu dépossédé de la chanson, vu le succès qu'elle a obtenu ?
Jean-Jacques Goldman : J'aime bien "On me dit qu'aujourd'hui, on me dit que les autres font ainsi / Je ne suis pas les autres" [rires].
L'histoire de "Pour que tu m'aimes encore"
Réseau France Bleu, octobre 1998
Jean-Jacques Goldman : Non. Et je trouve que je n’ai pas fait de tube depuis longtemps, des gros tubes, des trucs comme "Aïcha", "Je te donne", "Pour que tu m’aimes encore" ou comme par exemple "A ma place" de Bauer et Zazie. Des trucs qui tout à coup prennent leur envol et on ne sait pas où ça va. J’ai fait des succès récemment, mais pas de tube.
Anthony Martin : Mais ça fait quand même généralement mouche à chaque fois.
Jean-Jacques Goldman : Oui mais un tube c’est autre chose. Un tube, c’est une chanson qui tout à coup décolle. Je ne parle pas des succès. Les succès, tout le monde peut en faire. Mais une chanson qui tout à coup te dépasse, comme "Belle", qui passe partout jusque dans les ascenseurs, qu’on entend tout le temps, qui devient presque un phénomène, ça fait longtemps que je n’en ai pas fait.
Ça cartonne,
RTL, le 20 novembre 2001
Anthony Martin : Avant que la chanson soit disponible, soit offerte au public, quand vous réécoutez votre travail en studio, vous arrive-t-il de pleurer ou d’éclater de rire, d’être ravi du pouvoir de la chanson, d’écouter, tout à coup de devenir auditeur de votre boulot et de dire "Wow !!" ?
Jean-Jacques Goldman : Ça m’est arrivé quelquefois.
Anthony Martin : Sur quelles chansons ?
Jean-Jacques Goldman : "Quand la musique est bonne", j’étais sûr, "Je te donne", j’étais sûr. C’était surtout à cette époque-là. "L’envie", je n’en étais pas sûr parce que je me disais que c’était une chanson qui ne pouvait pas passer en radio parce qu’elle était trop bizarre, mais j’étais super content de ce que j’entendais. A contrario, des chansons que je n’ai pas du tout senties, c’est par exemple "Pour que tu m’aimes encore", qui était pour moi une chanson mineure de l’album.
Ça cartonne,
RTL, le 20 novembre 2001
Eric Jean-Jean : Alors je voulais venir sur la composition pour les autres, parce qu'on a compris que tu écrivais pour toi, que tu avais ton petit carnet, mais comment est-ce que tu choisis, si je peux me permettre l'expression, une proie ?
Jean-Jacques Goldman : Ouais… Alors, j'aime bien les gens qui chantent bien - c'est pas du tout par modestie - mais qui peuvent chanter comme moi je ne peux pas chanter. Ce n'est quand même pas être modeste que de dire que quand Céline Dion chante "Pour que tu m'aimes encore", ce n'est pas la même chose que quand je la chante, et que quand Johnny, au stade de France, chante "L'envie", il lui donne une dimension que je ne pourrais pas lui donner. Ce n'est pas être modeste que de dire ça ! Donc, j'aime bien ça. Ensuite, j'aime bien que ce soit des gens sympas, si c'est des têtes à claques ou des têtes de cons, ça ne m'intéresse pas. Troisièmement, il faut que j'aie l'impression de pouvoir leur apporter quelque chose, ce qui n'est pas toujours le cas.
Paroles et musiques
RTL, le 15 décembre 2001