Auteur : Sam Brewski
Compositeur : Sam Brewski
Editée par : Editions J.R.G.
Version originale
Année : 1994
Interprétée par : Florent Pagny
Distribuée par : PolyGram
Remarques :
Cette chanson a été écrite en 1983 par Jean-Jacques Goldman sous le pseudonyme de Sweet Memories, avec des paroles différentes. A l'époque, elle s'appelait "J'essaierai d'oublier" et était interprétée par Emilie Bonnet.
Année | Titre | Langue | Interprète | Auteur de l'adaptation | Pochette |
1997 | Als je morgen weggaat | néerlandais | Bart Herman | Bart Herman | |
2009 | If you want to know me | anglais | Dana Winner | Michael Leahy |
Si tu veux m'essayer
Même une semaine
Si tu veux m'essayer
C'est pas un problème
Si tu veux m'essayer
Ma tête et mes veines
Si tu veux m'essayer
Mes peurs et mes haines
Je me ferai tendre
Pour t'apprivoiser
Pour te garder, pour te défendre
S'il le faut je me ferai sorcier
Si tu veux m'essayer
Sans jurer toujours
Juste pour y goûter
Sans parler d'amour
Si tu veux m'essayer
Mes mots mes caresses
Me prendre ou me jeter
Sans que l'on se blesse
Si tu veux m'essayer
Si ça t'intéresse
Sans vraiement t'engager
Mensonges et promesses
Je serai le plus doux
Pour te décider
Le plus inspiré, le plus fou
Tu ne pourras jamais m'oublier
Si tu veux m'essayer
Sans risque ou contrat
Juste quelques journées
ça ira ou pas
Je me ferai géant
Pour t'impressionner
Je nous construirai des moments
Comme des morceaux d'éternité
Si tu veux m'éprouver
Sans cri, sans discours
Me jauger, me juger
Sans parler d'amour
Ludovic Lorenzi : La première chanson était "Gros câlin blues", que vous a-t-il écrit par la suite ?
Anne-Marie Battailler-Forestier : "Fais-moi des sourires", "L’ethnologue", "Je les ai rencontrés un soir"… Cette chanson, il l’a reprise plus tard sous le titre "Bienvenue sur mon boulevard"… "Comme un tout p’tit bébé", qu’il a redonnée à Philippe Lavil, "Si tu veux m’essayer", et "Il y a", qu’il a reprise sur un des ses albums. "Suis le soleil", aussi, qui est restée inédite.
Rencontre avec Anne-Marie Batailler
Parler d'sa vie, le 16 juillet 2004
Jean-Michel Fontaine : Emilie Bonnet, vous avez été l'une des tout premières interprètes de Jean-Jacques Goldman, en 1983, avec le titre "J'essaierai d'oublier". Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Emilie Bonnet : J'étais l'invitée d'une émission sur RTL avec André Torrent dans laquelle je devais chanter en direct. J'étais en train de me préparer lorsque quelqu'un a frappé à la porte. C'était Jean-Jacques Goldman, qui n'était pas invité ce jour-là. Il était venu exprès pour me voir, car il avait entendu une de mes chansons qui passait à l'antenne et avait “craqué sur ma voix”, selon son expression. Il m'a simplement dit qu'en écoutant ma voix, il m'avait tout de suite écrit une chanson. Il m'a remis le titre "Si tu veux m'essayer", qu'il avait juste fait avec sa guitare et sa merveilleuse voix, et m'a donné son numéro de téléphone pour que je le rappelle si la chanson me plaisait.
Après avoir écouté la chanson avec ma D.A. (directrice artistique), je l'ai rappelé pour lui dire que je souhaitais l’enregistrer. Nous avons répété chez lui, dans sa cave, tous les deux, jusqu'à ce que je sois prête.
Jean-Michel Fontaine : Au moment où vous vous êtes rencontrés, Jean-Jacques Goldman était l'ancien chanteur de Tai Phong, il avait sorti deux albums solo et plusieurs titres à succès ("Il suffira d'un signe", "Quand la musique est bonne", "Comme toi", "Au bout de mes rêves"). Qu'avez-vous ressenti lorsqu'il vous a proposé de travailler avec lui ?
Emilie Bonnet : Je ne le connaissais pas lorsqu'il était le chanteur de Taï Phong. Je n'ai entendu parler de lui que lorsqu'il a fait son premier titre en solo. Mais lorsque nous nous sommes vus, sur le coup, ce n'était pas le bon moment pour moi, car je devais chanter en direct quelques minutes après. J'avais tellement le trac que je lui ai à peine répondu. D’ailleurs, il m'a vue une fois avoir un malaise à cause de ce trac que je n'arrivais pas à maîtriser à ce moment-là, derrière un micro, alors que l'on passait tous les deux en direct sur France Inter avec Jean-Louis Foulquier. Il en a été si touché qu'il a attendu un moment avant de pouvoir chanter.
Jean-Michel Fontaine : Selon lui, Jean-Jacques Goldman vous aurait écrit "Si tu veux m'essayer", interprétée onze ans plus tard par Florent Pagny, mais comme les paroles vous gênaient, il les a changées en "J'essaierai d'oublier". Est-ce la façon dont cela s'est passé ?
Emilie Bonnet : Non, le titre "si tu veux m'essayer" ne me gênait pas, mais c'est ma D.A. qui trouvait que cela faisait trop vulgaire avec ma voix éraillée. Elle a donc demandé à Jean-Jacques de changer le titre. Je ne pouvais pas la faire changer d'avis, contrairement à ce que pensait Jean-Jacques, et j'en explique la raison principale dans mon livre. Cela m’a fait tellement mal de ne pas pouvoir dire la vérité à Jean-Jacques, alors que je voyais qu'il était hyper contrarié. D'ailleurs, ma D.A. a aussi refusé le titre qu'avait écrit Didier Barbelivien spécialement pour moi après m'avoir vue sur scène : "Mademoiselle chante le blues". Elle trouvait que Didier prenait trop d'importance dans ma vie d'artiste et elle ne le voulait pas.
Jean-Michel Fontaine : Vous a-t-il expliqué pourquoi la chanson était signée d'un pseudo ("Sweet Memories") plutôt que sous son nom propre ?
Emilie Bonnet : Je ne lui ai jamais posé la question.
Jean-Michel Fontaine : Anne-Marie Batailler, la première interprète de Jean-Jacques Goldman, en 1980, a enregistré pas moins de onze chansons (dont "Si tu veux m'essayer"), plusieurs d'entre elles ayant ensuite été enregistrées par JJG ("Bienvenue sur mon boulevard", "Il y a"), ou l'un de ses interprètes ("Comme un tout petit bébé" par Philippe Lavil, "Si tu veux m'essayer" par Florent Pagny). Vous a-t-il présenté différents titres, avez-vous pu choisir une ou plusieurs chansons qui vous plaisaient ?
Emilie Bonnet : Non. Il est venu en me disant qu'il venait de composer "Si tu veux m'essayer" pour moi. Je ne connaissais pas Anne-Marie Batailler.
(...)
Jean-Michel Fontaine : Quand le 45 Tours est sorti en 1983, comment s'est passée la promo ?
Emilie Bonnet : Ce titre, qui est devenu "J'essaierai d'oublier", passait sans arrêt sur NRJ. J'ai fait des concerts avec Jean-Jacques, mais malheureusement, ma D.A. a fait sortir le disque des bacs peu de mois après, alors que ça démarrait fort. J'en explique la raison dans mon livre.
(...)
Jean-Michel Fontaine : Vous souvenez-vous de la première fois où vous avez entendu "Si tu veux m'essayer" en 1994 ? Comment avez-vous réagi ?
Emilie Bonnet : Lorsque j'ai entendu Florent Pagny, j'ai eu mal dans mon cœur comme lorsque j'ai entendu chanter "Mademoiselle chante le blues" par Patricia Kaas.
(...)
Jean-Michel Fontaine : Avez-vous gardé contact depuis 1983 ?
Emilie Bonnet : Nous nous sommes revus quelque fois, mais vraiment par hasard, et nous étions heureux, bien qu'il ne m'ait jamais pardonnée de ne pas l'avoir suivi dans notre métier. Je lui ai déposé mon livre dans sa boîte aux lettres chez lui il y a quelques jours, en lui marquant bien de le lire afin de me comprendre. J'attends sa réponse.
Jean-Michel Fontaine : Vous venez de sortir une autobiographie, "Laisse entrer la lumière". Quelle place votre rencontre avec JJG occupe-t-elle dans votre livre ? Et dans votre vie ?
Emilie Bonnet : Une grande importance. Lisez l'autobiographie, et vous comprendrez. Jean-Jacques est très présent, comme vous pourrez le constater, et je me livre plus facilement dedans. Vous découvrirez beaucoup de choses que je n'ai jamais pu dire jusqu'à présent. L'écriture de ce livre a été ma libération. J’explique à Jean-Jacques la raison qui pour moi était vitale et pour laquelle je ne l'ai jamais suivi.
(...)
Jean-Michel Fontaine : Le titre numéro 7 s'appelle "Si tu veux m'essayer... j'essaierai d'oublier...". Est-ce un medley des deux versions ?
Emilie Bonnet : Oui, c'est un medley. Il y a d'abord une partie de "Si tu veux m'essayer" tout en douceur, suivie d'une partie de "J'essaierai d'oublier" très rock.
Emilie Bonnet : "Jean-Jacques Goldman avait craqué sur ma voix"
Parler d'sa vie, le 1er juin 2013