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Jean-Jacques Goldman en concert : Tournée à Paris
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Jean-Jacques Goldman en concert : Tournée à Paris
Le Monde, 25 mai 1988
Claude Fleouter
Retranscription de Monique Hudlot
L'idole des ados propose son dernier spectacle dans une série de salles de la capitale, du petit lieu au grand chapiteau. 150 000 billets ont déjà été vendus.
Jean-Jacques Goldman a adopté la chanson comme mode de vie plutôt que comme un métier. Et, avec une sorte de gourmandise, d'émerveillement enfantin, il savoure le plaisir de jouer avec les mots et les musiques, compose, avec une écriture précise, des mélodies populaires au rythme progressif et faciles à retenir, des chansons à la première personne qui ont l'apparence de la spontanéité.
Jean-Jacques Goldman a d'abord vagabondé de groupe en groupe, des Red Mountain Gospellers au Phalanster et à Tai Phong avant d'ouvrir les années 80 en cavalier seul et d'enchainer "tubes" et cris de coeur, records de vente (l'album "Non homologué" vendu à plus de 1,2 million d'exemplaires) et refrains aux mots cinglants : "Je te donne", "Je marche seul", "Pas toi". Comme Renaud et d'autres chanteurs de sa génération, Jean-Jacques Goldman roule en solitaire sur la planète chansons. Imprégné de pudeur. Etonnamment vulnérable, presque fragile. A la recherche de rapports fraternels avec un public essentiellement composé aujourd'hui, pour le cas de Goldman, d'adolescents.
Les chansons de Jean-Jacques Goldman lui ressemblent. Elles racontent, sans affectation, des choses simples, des sentiments, des émotions, des "bouts de soi" laissés au creux de tel ou tel endroit. La musique, sans doute inspirée des années 70, s'habille de dramatisation ou tout au contraire se présente sans l'habillage moderne des machines, tout simplement avec une guitare acoustisque.
C'est ainsi que sans être pour le moins du monde aliéné par la vive allure des événements qui l'ont porté à la première place de la popularité, Jean-Jacques Goldman s'amuse à offrir dans un double album CBS une alternance de séquences avec des ordinateurs fairlight et autres consoles automatisées, digitalisées, informatisées et de chansons enregistrées en direct dans un petit studio avec un "vrai instrument".
Pour goûter à toutes les ambiances, du petit théâtre intime à la grande salle, Jean-Jacques Goldman présente son dernier spectacle dans différents lieux de Paris. Après s'être produit trois jours au Bataclan et deux autres jours à l'Olympia, le voici au Palais des sports pour deux semaines avant d'aller au Zénith pour les dix-huit premiers jours de juin. Chaque concert est chaleureux, se déroule sur une dynamique irrésistible, en symbiose avec un public heureux d'un partage des émotions spontanément offert par un chanteur dépourvu de toute démagogie.
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