Jean-Jacques Goldman, simple sportif.
|
Jean-Jacques Goldman, simple sportif.
Equipe Magazine
12 janvier 1994 Arnaud Ramsay
"C'est ma première lettre de fan", explique JJG. Destinataire : Jacques Glassman, le héros du feuilleton haletant de l'été, l'affaire VA-OM. "C'est un homme admirable, affirme-t-il. En dépit des pressions, il a su rester lui-même. Son intégrité et son courage m'épatent. Je trouve sidérant qu'au sein même de son club on lui reproche d'avoir dénoncé cette machination. Lorsque j'ai appris qu'il était hué sur les stades, je lui ai écrit pour lui témoigner mon estime. Depuis le mois d'août, une correspondance s'est ainsi nouée entre nous." Lui qui vécut intensement la grande épopée marseillaise ne mâche pas son opinion sur l'affaire. "Tapie a sali Marseille, dit-il. La ville, les supporters et ce grand club ne méritaient pas ca."
Avare de confessions, n'accordant que des interviews parcimonieuses, JJG se montre intarissable sur le sport. Un domaine qu'il connait pour avoir dirigé pendant 7 ans, avec son frère, le magasin Sport 2000 à Montrouge. "J'étais incollable sur les fixations de ski, le moulage des crampons ou les cordages des raquettes. Ma dernière fiche de paie remonte à décembre 1982. J'avais pourtant déja sorti "Il suffira d'un signe", "Quand la musique est bonne" et "Comme toi" ! Il m'arrivait parfois d'enregistrer Champs-Elysées, de me démaquiller dans la voiture et de reprendre aussitôt ma place au magasin, mon vrai boulot. Des clients me reconnaissaient, mais ce n'était pas génant." Sportif averti, il s'adonne au footing chaque semaine, selon un rite immuable, ("Je cours 40 minutes le vendredi matin"), à la natation, "Tôt, avant que le club n'ouvre officiellement ses portes au public" et au tennis. Modeste sur ses performances, il reconnait être "très peu doué, malgré les nombreuses heures passées sur le court. J'ai commencé seulement a 25 ans et mon niveau ne dépasse pas celui d'un 30/2. J'apprécie le style de McEnroe, les personnalités de Becker, Noah, Wilander et meme celle de Lendl ainsi que la fulgurance de Leconte. On a le sentiment qu'il joue sur une autre planète".
Le tennis de table lui sied mieux. "J'y joue en studio. Entre 2 prises, cela permet de se défouler et de se détendre. J'ai croisé notamment Noah, lors de l'enregistrement de son album." Le ski recueille également ses suffrages. "J'ai commencé vers 6 ans. Je ne me débrouillais pas trop mal, genre Flèche d'argent. Comme tout le monde. (sic !) " Adepte du ballon rond, il chausse pourtant rarement les crampons car, balle au pied, "je suis plutot risible. Je ne participe qu'a certains matches de charité". Sa jeunesse a été bercée par les exploits de Reims et de Saint-Etienne. "Ces deux équipes ont éclairé le football francais. Je continue a suivre leurs résultats car elles nous ont procure des émotions inoubliables." (...)
Du ballon rond au ballon ovale, il n'y a qu'un pas. Que JJG franchit aisement. Car le sport collectif auquel il voue la plus grande admiration reste le rugby. "J'adore principalement l'état d'esprit qu'il véhicule. C'est le plus beau sport du monde et je regrette de ne pas l'avoir pratiqué. Je ne rate jamais une rencontre du Tournoi des 5 Nations." Son rêve serait de s'envoler avec les Tricolores pour assister, le 19 févrirer, au match les opposant au Pays de Galles. "Depuis longtemps, je souhaite partir avec Michael Jones, mon guitariste, qui est gallois, pour connaître l'ambiance prodigieuse de l'Arms Park. Avec Michaël, ces jours-là, on évite de se parler !"
Mais le voyage risque d'avorter, Jean-Jacques ayant promis à ses enfants de les emmener en vacances à la montagne. Il devra donc vraisemblablement se contenter de la retransmission télévisée. "Si en semaine je ne regarde jamais la télé, je suis en revanche scotché devant mon écran le dimanche : Téléfoot, Stade 2 et séance de rattrapage avec L'Equipe du Dimanche."
Les 2 roues s'inscrivent également au rang des passions de JJG, lui qui ne circule qu'a moto, "seul moyen de survivre dans Paris". Un virus contagieux qui l'a conduit à partir avec des copains pour un raid au Maroc, célébrant ainsi à sa facon la sortie de son nouvel album, Rouge (Columbia), enregistré avec ses complices Carole Fredericks et Michael Jones." Au rythme de dix heures par jour, sous la pluie, nous avons écumé les pistes." Après s'être dépensé sans compter sur la scène du Zenith en mai prochain, "une autre forme de sport", il reprendra le chemin des tournées pour une série de concerts dans le sud de la France. A cette occasion, JJ chevauchera assurement sa machine pour quelques balades initiatiques entre potes. "Lors du mixage de l'album à Aix-en-Provence, j'en ai profité pour descendre à moto sur place, et redécouvrir la region. Mais je n'ai pas vraiment l'esprit biker..."
Retour au sommaire - Retour à l'année 1994