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Fredericks-Goldman-Jones au New Morning
(Le Monde, 3 mai 1994)

Fredericks-Goldman-Jones au New Morning
Le Monde, 3 mai 1994
Véronique Mortaigne
Retranscription de Monique Hudlot

Depuis que Jean-Jacques Goldman l'a créée avec l'Ensemble académique de chant et de danse de l'armée russe, fin 1993, la chanson "Rouge" est devenue une sorte d'hymne nostalgico-révolutionnaire, que les manifestants pour l'école publique, les jeunes déçus du socialisme et les contestataires de tout poil ont pris l'habitude de chanter ensemble.

Quand Amnesty international a demandé à l'auteur de "Rouge" de participer à "Musiques contre l'oubli", soirée prévue à la mi-juin au Zénith à Paris, Goldman n'a pas dit non. Mais, il a proposé une formule plus inhabituelle : quatre concerts, du 26 au 29 avril, toujours avec la chanteuse Carole Fredericks et le guitariste Michael Jones, au New Morning, - quatre cent cinquante places, une ventilation approximative, et le charme d'un club de jazz. Les candidats- spectateurs furent nombreux, et rares les élus. Ce "Goldman chante pour Amnesty" fut donc une curiosité.

Le New Morning, pour peu qu'on s'en donne la peine, peut offrir une acoustique impeccable : c'est une révélation pour les usagers de ce lieu, habitués à des aventures autrement hasardeuses. Mais Andy Scott, l'ingénieur du son qui travaille avec Goldman, a fait des miracles, passant de la guitare branchée (sur l'électricité) à la guitare débranchée, de l'échantillonneur dernier cri aux voix noires de pure tradition sans que l'oreille s'en lasse. En finesse, le fait est rare, l'exercice demande une haute technicité.

Devant un public si restreint, Goldman aurait pu se contenter de concerts au rabais. Pourtant, il ne ménagea ni son temps ni sa peine. Le trio Fredericks-Goldman-Jones, accompagné de six musiciens, auxquels venaient s'ajouter deux chanteuses de rhythm'n'blues afro- américain, ont offert deux heures trente de chansons sans entracte ni temps morts. Libérés des contraintes des pelouses, hippodromes, vélodromes, palais omnisports auxquels leur succès les condamne, ils ont choisi de creuser le filon acoustique. A eux trois, ils excellent à créer des ambiances de blues à base de tubes éprouvés ("Emmène-moi", "C'est pas d'l'amour"). La voix, fort belle au demeurant, du chanteur en chef y gagne en clarté.

Puis vint la rupture. Quid des nouvelles chansons de "Rouge", l'album ? "Il était délicat de les chanter en acoustique", dit Jean-Jacques Goldman. Pour passer en revue l'état présent de la lutte des classes, Goldman et ses musiciens branchent donc les guitares électriques. L'ambiance du club débarrasse soudain "Rouge" de sa grandiloquence. L'exercice fut d'autant plus réjouissant que le suspense est une denrée habituellement rare chez les Fredericks-Goldman-Jones.

"Musiques contre l'oubli", renseignements : Amnesty International. Tél.: 49-23-11-11. Fredericks, Goldman, Jones au Zénith à partir du 13 mai. Tél.: 47-46-92-00.


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