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JJ Goldman encore et toujours
(American Graffiti n°2, 1994)

JJ Goldman encore et toujours
American Graffiti n°2, 1994
Carlos Sancho
Retranscription d'Anne Lambert

Successivement vendeur, violoniste dans les bals populaires, guitariste de Tai Phong puis chanteur guitariste de ses propres compositions, Goldman a surfé avec le succès, sans jamais avoir chopé la grosse tête. Lorsque l'auteur de "Je te donne" accorde une interview, la première réaction est : est-ce une plaisanterie ? Eh bien non. Alors pourquoi se limiter à l'interroger sur "Rouge" qui se vend si bien sans notre intervention [700 000 à ce jour] ? Question-réponse en chassé croisé sur l'ensemble de la carrière de ce chanteur guitariste méritant.

Carlos Sancho : Tu es quelqu'un de très effacé, alors que tu vends énormément. Comment vis-tu le côté gros vendeur aux allures discrètes ?

Jean-Jacques Goldman : Dans chaque métier il y a toujours des facettes que tu aimes plus ou moins. Dans le nôtre, il y en a une incontournable : la promo.

Carlos Sancho : Pourtant tu es peu enclin aux interviews, aux émissions de télé ?

Jean-Jacques Goldman : Non, je ne les fais pas avec déplaisir, néanmoins pas par goût non plus. Je fais le minimum et toujours pour des raisons professionnelles. Je trouve normal de coopérer avec les médias, sachant que ce que nous faisons doit fatalement passer par eux pour arriver aux oreilles d'autrui.

Carlos Sancho : Remontons un peu le temps, pourquoi avoir arrêté Taï Phong ?

Jean-Jacques Goldman : L'origine de mon départ est uniquement due à des divergences musicales, et non autre chose. Ce sont les membres du groupe qui ont refusé, à ce moment là, la direction que je souhaitais prendre. J'ai préféré partir.

Carlos Sancho : Taï Phong a recruté un chanteur guitariste pour te remplacer en tournée, alors que maintenant "les Goldman Tours" sont très longs. Comment l'expliques tu ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne voulais pas faire de rupture fondamentale avec mes activités, car à cette époque là je travaillais et je pouvais pas concilier les deux...

Carlos Sancho : Il est vrai que tu vendais des articles de sport !!!

Jean-Jacques Goldman :... Absolument. Cependant mon rapport avec la scène n'est pas spontané. Je n'ai pas d'appétit dévorant pour partir en tournée. D'ailleurs dès que je rentre dans une salle de spectacle, je trouve que ma place est davantage dans la salle que sur les planches. Cela dit, je vais en voir beaucoup.

Carlos Sancho : Pourquoi alors faire de la scène ?

Jean-Jacques Goldman : Je trouve que lorsque mes premiers albums sont sortis j'ai reçu des témoignages de sympathie très touchants de la part des gens. Refuser d'aller vers eux aurait été les trahir en quelque sorte. Alors je suis parti sur la route.

Carlos Sancho : De là à aller en Afrique ou en Guadeloupe ?

Jean-Jacques Goldman : Cela c'est passé bien plus tard.

Carlos Sancho : Existe-t-il des pays où tu aimerais jouer ?

Jean-Jacques Goldman : Pour l'instant le seul continent que je n'ai pas encore fait est l'Amérique du sud, et je ne suis pas attiré par ce coin là, à tort sûrement. Enfin, il y a peut être les pays de l'est...

Carlos Sancho : Et en Afrique es-tu apprécié ?

Jean-Jacques Goldman : Il y a deux ans nous sommes allé au Maroc. Mais lorsque nous avons joué au Sénégal, au Gabon , en Côte d'Ivoire, au Togo et au Congo, c'était essentiellement devant un public blanc, sauf au Zaïre peut-être.

Carlos Sancho : As-tu besoin d'être rassuré avant de partir en tournée ?

Jean-Jacques Goldman : Les spectateurs qui viennent nous voir sont convaincus. Ils connaissent les chansons. Je dirai que chaque soir représente un rendez-vous avec le public, avec le plaisir. Ce n'est surtout pas un "rencard" de VRP qui vient essayer de convaincre.

Carlos Sancho : Un public acquis n'est pas trop restrictif ? N'est-il pas plus excitant justement de convaincre?

Jean-Jacques Goldman : Cela dépend pour qui. En ce qui concerne, je le préfère déjà acquis. De toute façon je n'y vais uniquement que pour cela. Je n'ai aucune envie de convaincre qui que ce soit. C'est la raison pour laquelle je n'aime pas les festivals. Cependant pour quelqu'un qui aime la scène, le problème est tout autre.

Carlos Sancho : Et Bourges ?

Jean-Jacques Goldman : Peut-être un jour. Cela ne m'enchante pas de venir jouer pour des gens qui sont venus pour d'autres...

Carlos Sancho : La folie des grandes salles telles que Bercy ne te titille pas ?

Jean-Jacques Goldman : Non absolument pas. D'ailleurs, la Cipale de Vincennes fut une énorme erreur de ma part. Je voulais en faire une arène de 5 à 600 spectateurs, et j'ai eu des problèmes d'organisation. De toute façon je n'aime pas jouer devant plus de 6 000 personnes. Pour cette raison, je fais actuellement plusieurs Zénith et non un ou deux Bercy. Mais je vais dans un premier temps remplir le New Morning.

Carlos Sancho : Est-ce toi qui écrit les arrangements de tes chansons pour la scène ?

Jean-Jacques Goldman : Au début je les propose. Puis au bout d'un an de tournée, ça évolue : au départ il y a un canevas, ensuite...

Carlos Sancho : Ton public a-t-il évolué ou changé ?

Jean-Jacques Goldman : Je pense que ce sont les mêmes qui ont vieilli, quelques-uns nous découvrent au fil des années.

Carlos Sancho : C'est une formidable histoire d'amour entre vous ?

Jean-Jacques Goldman : (l'air dubitatif). Si tu prends n'importe quel artiste, tu te rendras compte, que ce sont souvent ceux qui étaient là au début, qui le suivent et qui vieillissent avec lui.

Carlos Sancho : Un jour tu as dis : "Un artiste a tout dit en trois albums." Est-ce pour cette raison que tu joues en trio maintenant ?

Jean-Jacques Goldman : C'est effectivement une des raisons. J'avais l'impression de tourner en rond.

Carlos Sancho : Le fait de partager la vedette avec C. Fredericks et M. Jones te permet-il d'enregistrer une de leurs chansons ?

Jean-Jacques Goldman : Bien sûr, je le pourrais. Si je ne le fais pas, c'est uniquement pas égoïsme total.

Carlos Sancho : Pourquoi composes-tu toujours tout seul ?

Jean-Jacques Goldman : J'adore cela. Michaël et Carol pourraient très bien le faire. Je me garde cette prérogative.

Carlos Sancho : Qu'est-ce-que cela t'a apporté ?

Jean-Jacques Goldman : J'adore écrire pour les autres. A mes débuts, ce fut un de mes plus grands désirs. C'est une question de caractère. Maintenant j'écris pour Carol et Michaël.

Carlos Sancho : As-tu voulu mettre plus en avant ceux qui t'accompagnent depuis longtemps ?

Jean-Jacques Goldman : Non, pas du tout ! J'ai simplement voulu profiter des atouts et du talent qu'ils m'offraient. J'ai plus de plaisir comme cela.

Carlos Sancho : Ecris-tu toujours le nombre de titres nécessaires pour un album ?

Jean-Jacques Goldman : Non, j'en fais toujours une ou deux de plus. Ensuite le choix se fait tout seul. Les moins bonnes s'auto-éliminent.

Carlos Sancho : Es-tu réellement fier de tes chansons ?

Jean-Jacques Goldman : Certaines oui.

Carlos Sancho : Lesquelles ?

Jean-Jacques Goldman : (Après une longue hésitation) Je dirais Nuit pour l'écriture générale, il y a aussi Filles faciles pour le texte puis aussi Je te donne.

Carlos Sancho : A l'inverse, lesquelles te gonflent ?

Jean-Jacques Goldman : Bienvenue sur mon boulevard.

Carlos Sancho : Es-tu du genre lent pour composer et enregistrer ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, mais je suis assez fiable puisque je compose en 1 an, j'enregistre en 1 an, puis je pars en tournée pour également 1 an. Finalement c'est assez régulier.

Carlos Sancho : Et le disque Live, quand le sors-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Après la tournée. Chaque fois on se pose la même question : "va-t-on le sortir?"

Carlos Sancho : Est-ce un impératif ?

Jean-Jacques Goldman : Non pas du tout. Les personnes qui sont venues nous voir ont envie de garder une trace. Alors pourquoi ne pas le faire.

Carlos Sancho : Es-tu un adepte de l'image ?

Jean-Jacques Goldman : Depuis quelques années on assiste à une révolution comparable à celle qui transforma le cinéma muet en parlant. Je m'explique, la musique devient la bande de son de l'image depuis les clips de Jackson. De nos jours il faut d'abord penser à l'image puis ensuite à la musique. Il est évident que si je devais commencer maintenant je ne réussirai jamais. Je suis inapte à cela. Dieu merci, j'ai eu la chance d'être là en 81.

Carlos Sancho : Existe-t-il une raison pour jouer avec un son saturé. Est-ce ton influence Stonnienne qui ressurgit ?

Jean-Jacques Goldman : Depuis que j'ai commencé jouer de la guitare à 12 ans, j'ai toujours joué avec une pédale de disto, même lorsque je faisais du bal. Cependant les Stones ne sont pas mon unique référence. J'ai beaucoup écouté Otis Redding, Percy Sledge, James Brown. J'oubliais, j'ai été aussi très inspiré par les bluesmen tels J.L. Hooker, Buddy Guy, et Jonhnny Winter.

Carlos Sancho : Excepté la musique quels sont tes autres hobbies ?

Jean-Jacques Goldman : Pas grand chose. La vie, la moto, le scrabble, le sport.

Carlos Sancho : Et le cinéma ?

Jean-Jacques Goldman : Non, je ne suis pas trop films, et sur Canal je regarde surtout le sport.

Carlos Sancho : Il y a-t-il des sujets qui t'énervent ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, mais je n'ai pas envie d'en parler.

Carlos Sancho : Ok, as-tu une opinion particulière face à la crise actuelle ?

Jean-Jacques Goldman : Cela fait partie justement de ces sujets.

Carlos Sancho : Tes deux derniers albums sont devenus des blocs de ferraille, pourquoi ?

Jean-Jacques Goldman : Ce sont deux types qui ont eu cette merveilleuse idée et non moi.

Carlos Sancho : Cela représente combien de tonnes ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne le sais pas. Demande a Michaël, lui, doit le savoir...

Carlos Sancho : Michaël est "môssieur chiffre" ?

Jean-Jacques Goldman : Non, il est "môssieur mémoire", alors que mois je suis "môssieur petite disquette".

Carlos Sancho : Existe-t-il un autre instrument que la guitare, le piano et le violon que tua aurais aimé maîtriser ?

Jean-Jacques Goldman : C'est déjà pas mal non. Cependant j'aurais voulu être un bon guitariste.

Carlos Sancho : Oh ! Il reste encore beaucoup de boulot !!!

Jean-Jacques Goldman : Merci.

Carlos Sancho : La comparaison entre Bruel et toi t'a-t-elle été irritante ?

Jean-Jacques Goldman : Non, et en plus elle est un peu justifiée. Sur le plan de l'impact c'est ce qui s'est passé d'abord pour moi puis ensuite pour lui. Il y a quelques points communs.

Carlos Sancho : Bruel a dit au sujet de sa Victoire de la musique : "Ma victoire sur Jean Jacques Goldman a tenu à peu de chose". Trouves-tu qu'une récompense pour le nombre de spectateurs soit importante ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, bien sûr. C'est une magnifique victoire car elle te permet d'être récompensé par le milieu et par le public en même temps.

Carlos Sancho : Vaut-il mieux être récompensé par l'un ou par l'autre ?

Jean-Jacques Goldman : Les deux ont une valeur importante.

Carlos Sancho : Ce n'est pas un peu démagogique, ce n'est pas le milieu de la musique qui achète tes disques.

Jean-Jacques Goldman : Non, mais cela comporte une grande valeur quand même. Regarde Bashung qui est justement la plus belle illustration . Il avait l'air très satisfait.

Carlos Sancho : Tu passes souvent pour être le chanteur français qui représente le mieux la musique américaine. Qu'en penses-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne suis pas d'accord. Selon moi, son meilleur représentant est Francis Cabrel.

Carlos Sancho : Alors que penses-tu de "l'appellation contrôlée", le Toto français ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne sais pas si je suis le fils de Toto, en tout cas, je ne suis pas celui de Gilbert Bécaud. Je n'ai aucune réminiscence de chanson française.

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