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Un jumeau pour Jean-Jacques Goldman
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Un jumeau pour Jean-Jacques Goldman
Salut n° 185, 12 décembre 1994
Véronick Dokan
Retranscription de Valerie Augey
Découvrez tous les trucages du dernier clip de Fredericks, Goldman et Jones
Un clip sous forme de conte onirique, c'est la dernière trouvaille de Jean-Jacques Goldman pour illustrer "Fermer les yeux", le nouvel extrait de l'album "Rouge". Salut ! vous dévoile les secrets d'un tournage pas comme les autres.
Allongé sur une table, Jean-Jacques Goldman a l'air de dormir. Au dessus de lui, un homme (un marabout ou bien un mage ?) semble lancer des incantations à quelque dieu ou puissance surnaturelle. Ses mains s'agitent dans les airs, du sable tombe à la manière d'une poudre de perlimpinpin, et, soudain, du visage immobile du chanteur sortent des pierres qui, bientôt, vont se transformer en papillons et en pétales de roses jaunes, s'envolant dans l'espace tandis qu'une larme de mercure coule sur sa joue. Une sirène, une jeune Asiatique, des fleurs, des images déformées, de belles que reflètent les miroirs de foire, surgissent autour du trio souriant constitué de Fredericks, Goldman et Jones, qui chante sur une plage à la frontière franco-belge. Voilà le synopsis imaginé par David Milelkowsky, réalisateur jusque là essentiellement de pubs, qui a tant séduit notre J.J.G. national.
C'est Paul Nimguertz, le responsable de la production de ce film, qui nous explique la rencontre entre les deux hommes : "C'est notre première collaboration avec Jean-Jacques Goldman, mais, depuis longtemps déjà, nous avions envie de travailler avec lui. D'ailleurs, il y a quelques temps de cela, nous lui avions proposé un scénario pour illustrer une autre de ses chansons. L'idée avait été appréciée, mais il fut, hélas, décidé que pour ce morceau là il n'y aurait pas de clip. Ce ne fut que partie remise puisque, cette fois-ci, nous avons été contactés pour "Fermer les yeux". Après avoir longuement mûri son projet, David a donc exposé sa vision des choses à Jean-Jacques, qui a donné son accord. Je crois qu'il a été séduit par l'histoire de cet homme qui, à travers le symbole des pierres et des pétales, fait sortir d'un corps ses cauchemars et ses rêves, et qui libère ce qui, jusqu'à présent, était enfoui au plus profond de cet être humain. Une fois le projet accepté, il a fallu le réaliser, pour cela nous avons dû résoudre certains problèmes techniques. Comment, par exemple, faire sortir ces objets du visage de Jean-Jacques ? Nous avions la possibilité de fabriquer des images sur ordinateur ou bien d'utiliser un subterfuge. Nous avons opté pour la seconde solution, et pour ce faire nous avons dû fabriquer un masque, reproduction exacte du visage de Jean-Jacques. C'est pourquoi nous avons fait appel à Christopher Tucker, un anglais, qui fait partie des trois plus grands maquilleurs du monde. On lui doit, entre autres, le masque d'Elephant Man. Du coup, il y a quelques semaines, Jean-Jacques s'est envolé pour Londres où l'on a pris ses empreintes. Quinze jours plus tard, Christopher traversait la Manche à son tour avec son oeuvre sous le bras. Stupeur et trouble ont été les deux réactions du modèle devant ce double presque parfait".
Ensuite, deux journées de tournage ont été nécessaires pour mettre ce film en boîte. L'une s'est déroulée dans une maison de Bruxelles, l'autre, en plein air au bord de la mer. Quant à tous les effets spéciaux, eux ont, en revanche, demandé par la suite plus de dix jours de travail en laboratoire. Le tout pour un petit chef-d'oeuvre plein d'originalité et constituant une performance technologique. Une nouvelle trouvaille donc pour Jean-Jacques Goldman qui, décidément, cherche à décliner son art sous toutes les formes. Spectacles élaborés, pochettes de disque peu banales et clips hors du commun, le mot d'ordre étant probablement de ne jamais tomber dans la facilité. Et comme pour ajouter un challenge à ses précédents défis, après Patricia Kaas, Florent Pagny, Marc Lavoine, Johnny Hallyday et d'autres, Jean-Jacques vient d'écrire et de composer des chansons pour Céline Dion.
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