Jean Jacques Goldman "il m'est parfois nécessaire d'être seul…"
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Jean Jacques Goldman "il m'est parfois nécessaire d'être seul…"
?, 1994
Retranscription de Corinne Russier.
Que dire aujourd'hui de Jean-Jacques Goldman, si ce n'est qu'en dépit de toutes les critiques dont il a été l'objet, de toutes les tentatives désespérées de la part de ses redoutables détracteurs de le discréditer auprès de son (vaste) public, il reste et demeurera probablement longtemps encore "le" chanteur français le plus apprécié, le plus estimé et le plus plébiscité de sa génération. Le succès de son dernier album et de son actuelle tournée en témoignent, une fois de plus…
A propos de sport… Jean-Jacques Goldman voue au sport une véritable passion. Avant de faire de la musique son métier, il a dirigé avec son frère, le magasin "Sport 2000" à Montrouge, en banlieue parisienne. Chaque vendredi matin, il fait 40 minutes de footing. De même, il va régulièrement nager tôt le matin, "avant que le club n'ouvre officiellement ses portes au public", précise-t-il.
Au tennis, qu'il a commencé à pratiquer à l'âge de 25 ans, il s'estime plutôt "pas très doué", lui préférant le tennis de table, autrement dit le ping-pong, auquel il s'adonne volontiers en studio, entre deux prises de son.
Au football, qu'il adore en tant que spectateur, il dit ne pas exceller. "Je suis plutôt risible" affirme-t-il. "je ne participe qu'à certains matches de charité".
Enfin, le sport qui remporte tous ses suffrages est le rugby. A ce propos, il déclare : "j'adore principalement l'état d'esprit qu'il véhicule. C'est le plus beau sport du monde et je regrette de ne pas l'avoir pratiqué. Je ne rate jamais une rencontre du tournoi des cinq Nations.
Question sport mécanique, il aime beaucoup la moto et ne se déplace d'ailleurs qu'à bord de sa Honda Transalp Trial, bien à l'abri des chasseurs d'autographes, le visage dissimule derrière son casque intégral à visière fumée. Mais plus que par pur esprit biker comme il l'appelle, c'est surtout pour son aspect pratique qu'il a adopté ce moyen de transport, "seul moyen de survivre dans Paris", selon lui.
A propos de son univers… C'est près du Parc Montsouris à Paris, au douzième étage d'un immeuble, que se situe sa tanière secrète. L'endroit où il aime et a besoin de se retrouver régulièrement pour écrire et composer selon un rythme qui lui est propre. "ici, c'est chez moi. C'est là que je compose et écris. A la maison, c'est l'univers de ma femme et de mes enfants. Le mien aussi, certes, mais je passe ici tout le temps de mon élaboration. Il m'est nécessaire d'être seul, de pouvoir faire le bruit que je veux, m'endormir ou me réveiller à n'importe quelle heure. C'est mon atelier, en somme. On appelle ça, un home studio dans le jargon des musiciens de rock et s'il n'y a rien à côté de mes outils de travail, c'est parce que je suis aveugle à ces choses là : décor, couleurs, moquette ou pas, etc…"
Mais son univers, c'est aussi et surtout en proche banlieue, un agréable pavillon, à la fois simple et chaleureux, que sa femme, Catherine a habillé de teintes vives. Côté jardin, la maison des Goldman s'ouvre sur une jolie pelouse agrémentée de quelques arbres ainsi que d'une cabane en bois, spécialement construite pour les enfants. Un endroit à l'image du chanteur, à savoir plein d'humilité, simplement chargé d'une belle âme.
A propos de ses racines… Ruth, sa maman est née à Munich, en Allemagne et Alter Mojze, son papa, disparu depuis peu, a vu le jour à Lublin, en Pologne. De ce dernier, passionné de politique (et ayant joué un rôle primordial dans la résistance au cours de la dernière guerre mondiale), Jean-Jacques dit qu'il demeure l'homme l'ayant le plus impressionné, tant par sa grande intelligence que par sa clairvoyance politique hors du commun. De sa maman, comme de sa famille en général, par pudeur, il ne parle pas.
Enfants, comme ses frères et sœurs, il lisait énormément. "On lisait beaucoup dans la famille. Je conserve la vision de tous les enfants dans la même pièce, le soir, sans radio, sans télé, chacun plongé dans un livre et l'un relevant la tête pour rire à une formule et l'échangeant avec les autres. On lisait aussi bien Zola que Hemingway, Martin du Gard que San Antonio ou Montaigne".
[encart] Quoi de neuf ? "Rouge", le dernier album de Jean-Jacques, marque d'une nouvelle pierre blanche sa carrière, comparable au parcours sans faute d'un champion de haut niveau. Pourquoi ce titre ? "Parce que le rouge est la vraie couleur de l'espoir. C'est le sang qui coule dans nos veines, la vie qui s'en va, le feu et la colère… On rougit lorsque l'on ressent quelque chose de fort !" explique-t-il. Ces émotions, aujourd'hui, des millions de spectateurs les connaissent : ceux qui, en masse, viennent rougir de plaisir à l'écoute des concerts qu'il donne actuellement aux quatres coins de la France, accompagné de ses deux acolytes : Carole Fredericks et Michael Jones.
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