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Europe 2 fête ses dix ans avec Jean-Jacques Goldman
(Europe 2, 28 février 1997)

Europe 2 fête ses dix ans avec Jean-Jacques Goldman
Europe 2, 28 février 1997
Laurent Boyer

Retranscription de Marie-Laurence Cuvillier, Géraldine Gauthier, Maryline Prévost.

Laurent Boyer : Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, bonsoir. Il est 17 heures et deux minutes. Bon anniversaire à tous et toutes parce qu'aujourd'hui c'est votre anniversaire et c'est le début des hostilités, surtout des festivités puisque ce sont les 10 ans. Bon anniversaire Europe 2, bon anniversaire Stéphane, bon anniversaire Christian.

Christian : Bon anniversaire Laurent.

Laurent Boyer : Je t'en prie. Et ça commence ce week-end et pour dix week-ends. On va vous faire une fête à n'en plus finir. Et celui qui inaugure aujourd'hui cette soirée en direct, s'il vous plaît, qui s'est déplacé. C'est Monsieur …

Christian : Non.

Laurent Boyer : Si. C'est Monsieur Jean-Jacques Goldman. Jean-Jacques, bonsoir. Merci d'être avec nous. Bienvenue.

Jean-Jacques Goldman : Bonjour. Bienvenue.

Laurent Boyer : Bon anniversaire Jean-Jacques.

Jean-Jacques Goldman : Bon anniversaire à vous.

Laurent Boyer : Ecoute, c'est un peu ton anniversaire aussi l'air de rien. Parce que la T. S. F., la musique tout ça …

Jean-Jacques Goldman : Ouais.

Laurent Boyer : Tu t'es entendu assez souvent en Europe 2. C'est un peu ton anniversaire aussi quoi.

Jean-Jacques Goldman : Si, c'est mon anniversaire par rapport à la radio, je serais … c'est beaucoup plus que ça [rires]

Laurent Boyer : Aujourd'hui, Jean-Jacques Goldman a 10 ans mes enfants, et ça, ça nous fait plaisir et tu les as peut-être dans la tête, d'ailleurs, l'air de rien ? ! ! !

Jean-Jacques Goldman : Oh lalala, lalala ! ! !

Laurent Boyer : Oh lala », Boyer, il va m'emmerder avec ses questions et ça va être terrible.

Jean-Jacques Goldman : Oh non !

Laurent Boyer : Oh non ! Oh non ! Oh, on ! Pas ça ! Mais non. Bon Jean-Jacques Goldman est avec vous. Il nous fait plaisir donc de passer cette petite heure en notre compagnie. Cela dit évidemment, vous aurez le meilleur de la musique. Deux, trois, âneries. Monsieur Cricri, tout le long de l'émission.

Christian : oui, comme d'habitude, oui.

Laurent Boyer : Et plus, et puis la première heure avec Jean-Jacques Goldman en direct ici. Et ça, ça nous fait bien plaisir. Bon anniversaire à toutes et à tous, un peu de musique et on se retrouve.

[INXS : « I need you »]

Laurent Boyer : C'est les 10 ans d'Europe 2 qui commencent là, avec, « c'est le week-end » depuis ce soir… depuis immédiatement d'ailleurs on fête nos 10 ans avec Monsieur Cricri et avec Monsieur Jean-Jacques Goldman qui est venu nous retrouver. Jean-Jacques, il se rapproche…Tu as vu la vitesse à laquelle ça va la TSF ? C'est dingue, hein ! Hein, on y va, hein !

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : Jean-Jacques, on vient d'écouter à l'instant INXS « I need you », c'était dans le top en 88, ça, ça doit te rappeler deux ou trois choses quand même, parce que … parce qu'en 88 ça faisait partie de toi, tu avais des titres qui tournaient. Mais ces genres de musique, ça te plaisait ça, INXS [prononcé « UNKSS »], comme tu dis.

Jean-Jacques Goldman : Ouais…, ouais, ouais. C'était assez intéressant sur le plan rythmique. Y avait…

Laurent Boyer : Y avait… des mélodies, c'est ça ?

Jean-Jacques Goldman : Non, non, non, non, non, non.

Laurent Boyer : [rires]

Jean-Jacques Goldman : Mais il y avait … Ils ont, ce sont les premiers qui ont tenté un peu de rythmique, un peu de dance sur des sons résolument rocks.

Laurent Boyer : Ouais.

Jean-Jacques Goldman : Voilà.

Laurent Boyer : Technique ?

Jean-Jacques Goldman : Non, c'était …

Laurent Boyer : Technique dance sur sons résolument rocks. Un petit coup de Texas derrière pas dégeu. Ça, ça doit te plaire aussi ?

Jean-Jacques Goldman : Ouais, c'est bien ouais. Puis surtout l'intro du premier titre, c'est la guitare ça. C'est un grand souvenir.

Laurent Boyer : Oui.

Jean-Jacques Goldman [qui chante] : « I don't want a lover, I just need a friend »

Laurent Boyer : Yes ! Parce que tu chantes ? !

[rires]

Jean-Jacques Goldman : Nan.

Laurent Boyer : Pas assez souvent au goût de certains, c'est ça ?

Jean-Jacques Goldman : Ouais.

Laurent Boyer : Quoique ? ! Quoique ? ! On a l'impression d'avoir une petite pause de Goldman en ce moment. Tu travailles beaucoup, on va en parler, pour les autres mais, une petite pause pour toi.

Jean-Jacques Goldman : Non, là, je travaille pour moi, là.

Laurent Boyer : Tu travailles tout seul ou tu travaille pour ton groupe Gold.

Jean-Jacques Goldman : Bah, je fais des chansons et puis, on verra après. [rires]

Laurent Boyer : Tu as eu raison de monter ce groupe qui s'appelle Gold, c'est sympa, hein ? ! Je trouve que c'est une bonne idée.

Christian : C'est Gold ?

Laurent Boyer : Pourquoi ? Vous pensiez que c'était quoi ?

Christian : Je croyais que c'était Village People, moi à la base.

Laurent Boyer : Ah non ! Lui, il n'a pas fait les Village People.

Jean-Jacques Goldman : Non, non, je vous expliquerai.

Christian : Ah, ce n'était pas lui alors…

Laurent Boyer : Avec le cric et la crête d'indien.

Christian : Bah oui c'est ça.

Laurent Boyer : Bah non. Ce n'est pas Jean-Jacques Goldman, pas lui.

Christian : Ah d'accord.

Laurent Boyer : Jean-Jacques, 88…

Jean-Jacques Goldman : Il y a deux trois détails qui ne correspondent pas [rires]

Christian : Seulement deux trois.

Laurent Boyer : Jean-Jacques, tu n'es pas là pour fêter l'année 88, enfin pour nos 10 ans. C'est toi qui inaugure, cette belle série des 10 années. 88, pour toi, c'est évocateur de quoi ? C'était l'album « Entre Gris Clair et Gris Foncé » me semble-t-il, qui était sorti fin 87.

Jean-Jacques Goldman : Bon.

Laurent Boyer : D'accord.

Jean-Jacques Goldman : Oui. C'était un album, un peu, de fin de cycle. C'est à dire ….C'est l'album où je ne savais pas ce qui…ce qui allait succéder mais je savais que c'était la fin de quelque chose. Et en fait ce qui a succéder, c'était Frédericks, Goldman, Jones.

Laurent Boyer : Ouais, tu étais au bout. C'était un double album en plus.

Jean-Jacques Goldman : Ouais, ouais, ouais.

Laurent Boyer : Y avait une partie un petit peu blues et acoustique en fin d'album, blues et acoustique.

Jean-Jacques Goldman : oui, y avait une partie …traditionnelle. Enfin, disons orchestrée, et l'autre qui était acoustique, presque enregistrée live quoi.

Laurent Boyer : Hum, hum. Ça a été… Ça a été une grande tournée aussi pour toi 88 parce que tu t'es baladé un petit peu partout, tu as fait bon nombre de grandes scènes françaises. Est-ce que …Tu disais à cette époque-là, que tu t'ennuyais peu seul sur scène. Et pourtant, tu avais déjà Frédericks et Jones avec toi.

Jean-Jacques Goldman : Ouais, ouais. Et je trouvais que c'était très bien de les avoir sur scène et peut-être à la suite de cette très longue tournée, je crois qu'on avait fait 150 concerts, on avait été en Asie, on avait été en Afrique, par Cuba aussi.

Laurent Boyer : Ouais.

Jean-Jacques Goldman : Et peut-être à la suite de ça, quand les chansons sont venues ensuite d'après Carole et Michaël étaient, naturellement, inclus dedans.

Laurent Boyer : Hum ! Cette année 88 pour toi, est-ce que tu as souvenir un petit peu du contexte ? Ou est-ce que quand on est un artiste et qu'on fait ce que tu avais fait, série de concerts toute l'année, te balader partout, on … l'actualité file un peu entre ses doigts ou on a du mal à s'y arrêter ?

Jean-Jacques Goldman : Non, en général, l'actualité est toujours présente dans les chansons, plus ou moins.

Laurent Boyer : Hmm, hmm.

Jean-Jacques Goldman : Là, je ne me souviens pas exactement.

Laurent Boyer : Des événements de l'époque ?

Jean-Jacques Goldman : Des chansons. Mais bon, 88 c'était les deuxièmes élections, tout ça … c'était. Donc, probablement, tout ça, influe entre les lignes.

Laurent Boyer : Ouais Tu avais été marqué quoi. On t'avait vu d'ailleurs à l'époque, faire des interviews de personnages politiques ou ce genre de choses. Tu t'étais engagé un petit peu. Tu as observé cette année là comment ? Le cinéma… Ce que je veux dire c'est quand on est en tournée et qu'on se promène, est-ce qu'on a le temps de participer à la vie sociale et politique ? Est-ce que toi tu as le temps de t'arrêter, d'aller au ciné, regarder les matches de foot, il y avait les jeux olympiques, il y avait ce genre de trucs, est-ce que tu en as profité cette année-là ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, quand on est en tournée en fait, ta question c'est « est-ce que la vie de tournée te coupe de tout », quoi ?

Laurent Boyer : Oui, c'est ça. Est-ce que le matin, tu achètes les journaux, tu continues à regarder un peu…

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, oui. Tu lis le journal, tu rentres le soir, après le concert, tu regarde les actualités, ouais.

Laurent Boyer : Tu t'informes toujours, quoi ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, je crois, oui.

Laurent Boyer : C'est un bon souvenir 88 ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne sais pas. Tu sais, je n'ai pas d'année vraiment de très mauvais souvenirs, donc … Oui, c'était une année… où j'étais vivant, j'étais heureux, quoi.

Laurent Boyer : C'est ça. C'est ce que tu m'as dit tout à l'heure, j'adore ça. J'ai dit : « 88, c'est évocateur de quoi ? » « J'étais vivant. »

Jean-Jacques Goldman : Ouais, ouais, puis toi aussi donc.

Laurent Boyer : Ouais, on faisait des conneries déjà ensemble peut-être, effectivement. On devait parler d'« Entre gris clair et gris foncé ». Les 10 ans d'Europe 2, c'est avec Jean-Jacques Goldman, aujourd'hui qui est en direct avec nous, qui nous fait ce plaisir. On le remercie. Et c'est également l'évocation des titres de cette année 88 et évidemment, les titres de tes disques. Et en 88, il y avait un petit groupe bien sympathique qui venait de Lyon avec un petit bonhomme qui s'appelait Cleet Boris qui chantait « Chic planète ». Bien sympa ça hein ?

[L'Affaire Louis Trio : « Chic planète »]

Laurent Boyer : Vous êtes bien sur Europe 2, il est 17 h 20 et nous fêtons nos 10 ans et tu as apprécié ça l'Affaire Louis Trio Jean-Jacques ?

Jean-Jacques Goldman : Ouais, j'aime bien, ouais. Toujours des morceaux, comme ça, qui arrivent, tu ne sais pas d'où, tu ne sais pas où ça va mais c'est là.

Laurent Boyer : Ouais, ça existe.

Jean-Jacques Goldman : Hmm.

Laurent Boyer : Au petit bonheur, on va jouer Jean-Jacques. J'ai préparé deux, trois trucs, j'ai appelé ça « contexte ». Ce sont des phrases que tu as dites au long de ta carrière. Et, on va essayer de les commenter. Et, tu vas me dire ce que tu en penses.

Jean-Jacques Goldman : « contexte »

Laurent Boyer : « Contexte »

Jean-Jacques Goldman : C'est aussi « textes cons »

Laurent Boyer : Voilà. « Si vous citez un texte con, n'oubliez pas le contexte » C'est Jacques Prévert dans « Paroles ». C'est que j'ai appelé ça « contexte ». « Je n'ai pas l'impression que j'ai changé depuis que j'ai 12 ans. J'étais anormal. J'avais déjà 40 ans. »

Jean-Jacques Goldman : Bon, et qu'est ce que je dois dire ?

Laurent Boyer : Ah ah ! Tu penses que tu as dit ça il y a une dizaine d'années.

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : Tu confirmes ? Tu persistes et signes ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, j'étais un enfant assez tristounet, quoi. Pas très … enfantin, quoi, voilà.

Laurent Boyer : Et tu ne t'amusais pas beaucoup, quoi.

Jean-Jacques Goldman : Si, si.

Laurent Boyer : Tu ( ?) dans la tête.

Jean-Jacques Goldman : J'étais sérieux.

Laurent Boyer : Sérieux ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, je rangeais… je faisais mon lit, je rangeais ma table, je ne répondais pas à mes parents, je ne tapais pas les vieilles dames, tu vois.

Laurent Boyer : [rires] Tu n'as pas changé, quoi ?

Jean-Jacques Goldman : Non.

Laurent Boyer : Peu. Tu étais déjà vieux, petit, quoi ?

Jean-Jacques Goldman : Oui j'étais déjà vieux. Très jeune, j'étais déjà vieux.

[rires]

Jean-Jacques Goldman : Ils sont écroulés. Je ne sais pas pourquoi. Je trouve ça plutôt triste, non.

Laurent Boyer : Non, c'est non.

Jean-Jacques Goldman : Non, non, je ne trouve pas ça triste.

Laurent Boyer : Moi non plus. Alors, j'en ai une autre. « Je ne cherche pas ni, ne vois la différence entre Cabrel et moi, Hallyday et moi ou encore Pagny et moi. Il n'y a que vous les journalistes, pour mettre les chanteurs dans une case et un style. Je peux aussi bien faire un duo avec Bruel qu'avec Sylvie Vartan. »

Jean-Jacques Goldman : ça, ce n'est pas de moi ça.

Laurent Boyer : Non, tu as raison, c'est Sacha Distel qui avait dit ça dans France Soir.

[rires]

Jean-Jacques Goldman : Ah ! Donc ce n'est pas France Soir qui avait dit ça dans Sacha Distel.

[rires]

Laurent Boyer : Goldman est avec vous pour fêter les 10 ans d'Europe 2. On se retrouve après ça.

[Là-bas, version des enfoirés avec Céline Dion]

Laurent Boyer : Ouah, et ça, ça fait très mal. C'était Jean-Jacques Goldman et Céline Dion sur un titre de 88. Une version originale qui avait été classée numéro 2 au top 50 à l'époque. C'était le 9 janvier 88 et c'était extrait de la compil des enfoirés aux Restos du cœur et, Jean-Jacques a écouté avec émotion parce que tu n'avais pas entendu ce titre depuis un bon moment.

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui.

Laurent Boyer : Depuis 88, je crois.

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : Enfin, ce titre ! Cette version, j'entends.

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui. D'autant plus que c'était… on l'avait fait sur scène donc… pour cette émission, donc. Ça avait été vraiment une fois…

Laurent Boyer : Ouais, c'est ta première rencontre avec Céline. Enfin, ta première… non, mais disons que tu as chanté avec elle à ce moment-là, déjà.

Jean-Jacques Goldman : Je pense qu'on avait déjà décidé de faire un album ensemble, et…

Laurent Boyer : En 88 ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois… heu !

Laurent Boyer : Tu veux dire que tu l'as sorti…

Jean-Jacques Goldman : Je pense que …

Laurent Boyer : 8 ans plus tard, quoi ?

Jean-Jacques Goldman : Ah non. Non, non, non. Tu es sûr que c'est 88.

Laurent Boyer : Bah, oui.

Jean-Jacques Goldman : Là-bas, je ne crois pas non.

Laurent Boyer : Ouais, Bah si ! Ah non ! 94.

Jean-Jacques Goldman : Ouais, ouais.

Laurent Boyer : C'est un titre de 88 mais interprété en 94.

Jean-Jacques Goldman : Voilà, ouais.

Laurent Boyer : Et alors à l'époque où… tu l'as chanté avec Céline …

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : Les gens ont été un peu surpris, quoi.

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui. Moi je l'avais vu peut-être deux trois mois avant, je pense. Où peut-être moins que ça et … Et je leur avais dit que je voulais faire un album pour elle. Voilà.

Laurent Boyer : Ouais. Et les gens dans ton entourage te disaient « Qu'est ce que … », quand tu leur as dit : « Je vais chanter avec Céline Dion aux Restos du cœur », on ne t'a pas dit : « Qui est cette illustre inconnue ? »

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, c'est ça.

Laurent Boyer : Parce qu'elle était inconnue en France.

Jean-Jacques Goldman : C'était pire qu'une inconnue, c'était une fille qui chantait depuis 15 ans, donc…

[rires]

Laurent Boyer : Et on s'est dit « Pourquoi est ce que Goldman veut chanter avec elle ? »

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui.

Laurent Boyer : Et tu leur as dit qui c'était ?…

Jean-Jacques Goldman : Moi, je disais, c'est simplement la meilleure chanteuse du monde, mais à part ça, vous faites ce que vous voulez.

[rires]

Laurent Boyer : Voilà, je suis obligé de leur tirer les vers du nez là. M'enfin c'est l'anecdote réelle de cette histoire. Je te présente Julien. Julien, Jean-Jacques, qui s'occupe de « Aventures ».

Julien : Bonjour, Jean-Jacques.

Jean-Jacques Goldman : Bonjour.

Julien : Il paraît qu'on aurait pu, ce n'est pas arrivé, mais on aurait pu se croiser sur quelques pistes sahariennes, en Afrique et à motos parce que … vous êtes m'a-t-on dit, un fan de bécanes et un fan de déserts, un grand amoureux du désert aussi.

Jean-Jacques Goldman : Euh, c'est un peu excessif mais j'ai déjà fait de la moto et j'ai déjà fait du désert au Maroc, hein ? Je ne suis pas allé dans des pays africains.

Julien : Et bien, ça tombe bien parce que moi je vais vous présenter, ce soir, le raid de l'amitié. C'est un raid à moto, il y a également quelques voitures, mais ce sont essentiellement des motos. Le raid de l'amitié qui aura lieu de 12 avril au 4 mai. C'est un raid qui est organisé par un monsieur qui s'appelle Jean-Michel (?). C'est un ancien pilote professionnel de l'aviation civile, ce qui lui a donné l'occasion de faire de nombreuses escales en Afrique et il est tombé littéralement amoureux du désert. Il organise là, sa onzième édition du raid de l'amitié. Alors je vais vous parler rapidement de l'itinéraire parce qu'il y a certainement des endroits que connaissez sur cet itinéraire. Ça part de Tanger, en passant par Fez, Oujda, Jagora, Ouarzazate, c'est à dire aux portes du Sahara. On descend même jusqu'à Saguia El Hamra qui est le Sahara occidental.

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, oui.

Laurent Boyer : C'est à dire ? Quels souvenirs tu en as toi, Jean-Jacques ? Tu étais parti d'où, tu as fait un petit raid moto, toi là-bas ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, moi je suis parti du nord et on est descendu jusqu'à Ouarzazate en passant par Eshaourra, Taroudan, etc.…

Julien : Ouais et en dormant le soir en bivouac ou… ?

Laurent Boyer : En faindock.

Jean-Jacques Goldman : Non, non, on dormait dans de très très bons hôtels.

[rires]

Julien : Donc pas de faindock.

Laurent Boyer : C'est ça les Faindock, c'est les hôtels.

Julien : C'est ça, c'est oui, c'est les hôtels, enfin les anciens hôtels…

Laurent Boyer : Jean-Jacques, quelle passion, tu as pour ce genre de raid, par exemple, quels souvenirs tu en as amené ? Pourquoi avoir fait cette expédition ? Ou, qu'est qui te tentait ? C'est plutôt le raid moto ou le paysage, la découverte ?

Jean-Jacques Goldman : Non, là c'est plutôt une histoire d'amitiés puisque tous les gens, avec lesquels je travaille, sont motards, par hasard. Donc, Michael Jones, Erick Benzi, tout ça, et on avait fait l'album, le premier Frédericks, Goldman, Jones et on avait eu de la pluie tout le temps. On avait décidé de miser à Aix en Provence pour avoir du beau temps, il avait plu tout le temps, il y avait eu des inondations et on s'est dit donc « en octobre, on ira, quand tout sera terminé, on ira au Maroc, faire un raid en moto. On est sûr là-bas d'avoir du beau temps. Et je crois que c'est la seule fois ou il a plu sans arrêt au Maroc depuis 20 ans et on a même eu de la neige en traversant l'Atlas.

[rires]

Julien : Bon Bah, allez-y au mois d'avril parce que là, quand même il a plus de chance que vous ayez du beau temps et puis un peu plus de chaleur. 12 avril, 4 mai pour le raid de l'amitié. Si vous voulez plus de renseignements 36.15 Europe 2 rubrique « chroniques »

Laurent Boyer : Jean-Jacques, c'est quelque chose que tu referais ça ? Tu l'as fait une fois justement ce périple à moto. Est-ce que c'est quelque chose qui te retente ? Qu'est ce que tu en as tiré justement ? De la promiscuité ? Un (?) ? Comment ça s'est passé avec tes potes, justement.

Jean-Jacques Goldman : Oui, Bah c'est ça. Enfin d'ailleurs tu nous as rejoint là-bas parce qu'on devait faire Fréquenstar…

Laurent Boyer : Oui.

Jean-Jacques Goldman : Et puis… Je t'ai dit : « Bah, ils ont qu'à venir parce que moi je n'ai pas le temps. » Donc, on s'est vu près de …

Laurent Boyer : Ouarzazate.

Jean-Jacques Goldman : A Ouarzazate, ouais. Ah bah c'est… Tu as tous les gens qui font des raids ou des choses comme ça savent ce que c'est. C'est… c'est vraiment des histoires de… De pépins, de fuites, d'amitié, de chaleur, de douches chaudes, à la fin. Enfin de bouffes ensemble, de… de conneries dites. Enfin de… de toutes ces bêtises qui font que la vie est belle, quoi.

Laurent Boyer : Hum, tu aimerais remettre ça ? Tu penses le refaire ?

Jean-Jacques Goldman : Ouais. Ce n'est pas « j'aimerais », je remettrai ça, c'est une certitude. D'ailleurs, on remet ça souvent. Ne serait ce qu'à chaque tournée d'été. Bon, ce n'est pas du rallye, mais on fait toujours la tournée d'été en moto.

Laurent Boyer : Hmm, hmm.

Jean-Jacques Goldman : Donc, on est comme ça de 6 à 10 motos qui, qui suivons d'arènes en arènes, quoi. Ce sont de grands moments, quoi. Le concert est presque [rires] en plus, quoi.

Laurent Boyer : Ouais, c'est le raid et le concert, c'est ça presque.

Jean-Jacques Goldman : Pas vraiment des raids mais disons que…

Laurent Boyer : La balade et le concert.

Jean-Jacques Goldman : Tout ce qu'il y a autour, les balades et tout ça sont… pour nous aussi précieuses que le concert, ouais.

Laurent Boyer : Julien.

Julien : On se retrouve demain à 8h30 pour le Vendée Globe. Des nouvelles de Catherine Chabot. Tout va bien. On l'attend vers le 20 mars.

Laurent Boyer : Merci, Julien.

[…]

Laurent Boyer : En Europe 2 et Passadenas, été 88. Il est 17 h 40, Jean-Jacques Goldman nous le plaisir d'être avec nous, en direct, aujourd'hui de vous parler de ces raids en motos, de sa moto. Vous envoyez des petits mots également sur le 36-15, code Europe 2. On fera des commentaires, on répondra, tout à l'heure à Wardid, l'histoire de la thèse, là, de l'instit, tout ça. On a tort. On guette, on est désolés. On n'a pas l'émetteur anglais, c'est dommage. M'enfin, bon, c'est assez sympa les messages que vous envoyez à Jean-Jacques sur le 36-15 code Europe . Jean-Jacques, dis donc, Goldman ça veut dire… Je ne ferais pas un bon prof. d'étymologie, mais c'est « homme en or » quelque part. ça a été un de tes pseudos à un moment quand tu signais du nom d'O. Menor. Je me souviens de Marc Lavoine. Hein ? ! Tu signais O. Menor, hein ?

Jean-Jacques Goldman : Oscar Menor, ouais.

Laurent Boyer : Oscar Menor ?

[rires]

Laurent Boyer : Est-ce que tu as, est ce que tu as un côté, est ce que tu te rends compte qu'il y a un petit côté « Golden Touch ». C'est à dire que les choses que tu touches, c'est ce que disent les Américains, tu sais avoir les « mains en or », c'est avoir… Je touche quelque chose, ça devient de l'or. Donc, tu le portes dans ton nom, mais c'est assez surprenant. On va te toucher ! [Rires] C'est quoi ça ? C'est un feeling, c'est du… de pouvoir comme ça faire des tubes ? Je ne sais pas. Je pense à Céline Dion, à Klaled,… Tu t'occupes des Restos du cœur, de l'émission. Il y a bon nombre d'animateurs, et j'en fais partie, qui se disent : « J'aimerais bien l'avoir comme producteur ». C'est quoi ? C'est un feeling ? C'est de la rigueur ? Ou tu travailles au sentiment ?

Jean-Jacques Goldman : C'est… Je ne sais pas. C'est… de l'expérience, de la chance. Qu'est ce que tu veux que je te dise ? Du boulot. C'est difficile de répondre.

Laurent Boyer : Est-ce que tu as une équation ? Justement, est ce que la chance entre pour beaucoup ou est ce que comme l'as dit tout à l'heure pour Dion. Tu t'es dit « C'est la plus grande chanteuse du monde, je vais écrire pour cette nana ? »

Jean-Jacques Goldman : Ah oui. Je n'ai aucun doute ? C'est peut-être cette conscience là, c'est à dire que Céline Dion, il y a plein de gens qui l'écoutaient à cette époque là. Puis moi j'avais ma certitude que… Mais c'était une certitude de feeling, ce n'est pas, ce n'était pas une certitude intelligente. C'est à dire que j'écoutais la voix de cette fille-là et j'étais bouleversé. Donc, je me suis fait le discours, moi. Il se trouve que j'ai sûrement des goûts assez populaires et qu'enfin… avec les gens, on ressent la même chose. Mais, au début j'étais… ce n'était pas un calcul. Cette fille-là chantait même des stupidités et j'étais bouleversé par sa voix et je me disais « Si elle avait des chansons… »… Ça me plaisait quoi. Voilà.

Laurent Boyer : Hmm, hmm. Il y en a d'autres qui chantent des stupidités à l'heure actuelle que tu écoutes et tu te dis « tiens »…

Jean-Jacques Goldman : Non, non, non. Ça c'est… Non je ne dis pas qu'elle chantait des stupidités. Je disais même quand elle chantait une chanson qui ne plaisait pas forcément, j'étais ému, quoi.

Laurent Boyer : [rires] Si, tu as dit « stupidités ». Tu l'as dit. Il l'a dit. Euh, Mauranne. Tu ne ferais pas quelques chansons pour Mauranne ?

Jean-Jacques Goldman : Euh, elle, elle ne chante pas de stupidités puisque…

Laurent Boyer : C'est vrai.

Jean-Jacques Goldman : Lafontaine a fait quelques chansons et…

Laurent Boyer : Lafontaine, c'est vrai.

Jean-Jacques Goldman : Mauranne, je la connais bien, Mauranne. On s'est parlé, elle sait l'estime que j'ai pour sa voix.

Laurent Boyer : Ouais.

Jean-Jacques Goldman : Et elle est dans dans une histoire musicale qui n'est pas du tout la mienne. C'est à dire, elle aime beaucoup le jazz, elle aime beaucoup… les chansons comme ça. Ce n'est pas du tout mon univers.

Laurent Boyer : Hmm, hmm. Quand je commentais et je disais qu'il se passe des choses tout à fait incroyables. Justement j'ai rencontré Khaled cette semaine et il me disait ça :

[Khaled : Et Aicha, elle existe depuis 3 ans maintenant. Même 4 ans si j'ose dire le mot. Parce qu'il me l'a présentée, quand il l'a écrite, il m'a appelé. Il m'a appelé, c'était début 95. En janvier 95, avant mon mariage. Deux jours avant mon mariage. Et, en plus, quand je suis allé le voir… parce que moi je n'ai pas cru qu'il va m'écrire. On a parlé de ça en 94, quand il y avait les accords de paix de Washington avec Yasser Arafat et après il me dit « d'accord ». Après on s'est vu une année et … il me donne un signe de vie. Il me dit : « Khaled écoute ce que tu m'as dit, c'est prêt ». Ah je n'y croyais plus, quoi]

Laurent Boyer : ça s'est passé un peu comme ça Jean-Jacques ?

Jean-Jacques Goldman : Bah, s'il le dit, ça doit être vrai.

Laurent Boyer : Quel menteur, ce Khaled ! Quel menteur !

Jean-Jacques Goldman : Non, non. Oui, il m'a demandé une chanson, je me rappelle, on mangeait un couscous, ensemble et je lui ai dit « d'accord » et je lui ai dit « pour quand ? » Et il m'a donné une date. Et je pense qu'à la date prévue, je lui ai dit « Voilà, c'est prêt ».

Laurent Boyer : Moi, je l'aime bien quand il est livreur de pizza comme ça. Tu appelles « Goldman, je voudrais une chanson pour telle date » « Oh, il n'y a pas de problème mon petit gars, je vais la livrer où ? »

Jean-Jacques Goldman : Non, je ne dis pas « Il n'y a pas de problème ». Je dis « C'est possible pour quelle date ? ». Voilà, et, à la date donné en général…

Laurent Boyer : En général, ça frappe.

Jean-Jacques Goldman : Je lui propose. Je ne savais pas si ça allait lui plaire ou pas.

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman, est ce que parfois, on te dit «  Elle est bien la chanson, coco, mais elle n'est pas pour moi ou là j'aimerais bien que tu me la refasses ». Est-ce que tu acceptes la critique ou est ce que quand tu livres un produit finit, c'est du bronze ?

Jean-Jacques Goldman : Bien sûr. Ça s'est passé sur Khaled. La maison de disque, sur le deuxième titre, m'a dit qu'il n'était pas… content de l'arrangement et qu'il voulait tenter autre chose. J'ai dit « il n'y a aucun problème ». La seule chose, c'est ce que c'est moi qui décide à la fin. Donc, ils ont fait un nouvel arrangement et j'ai dit « je n'aime pas cet arrangement » et ils ont pris le mien Voilà [rires] sur « Le jour viendra ».

Laurent Boyer : Oui, Est ce que tu as pris une veste déjà ?

Jean-Jacques Goldman : Ah oui ! Oui, oui. J'ai écrit des chansons pour des gens qui n'ont pas du tout marché… oui.

Laurent Boyer : d'accord. A bon entendeur « Salut », on en reparle tout à l'heure.

Jean-Jacques Goldman : Bien sûr. Heureusement.

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman est avec nous, il fête les 10 ans d'Europe 2 et les siens aussi, quelque part.

[…]

Laurent Boyer : (…) On fête nos 10 ans avec Jean-Jacques Goldman qui est là, donc pour inaugurer donc, de cette belle série de 10 week-ends que vous passerez en notre compagnie. Jean-Jacques, on joue aux « contextes » comme tout à l'heure ? Je te donne des phrases et chiche ! Christian, tu es prêt ?

Christian : Oui. Vas-y.

Laurent Boyer : Alors, j'en ai une, là. « J'écris la nuit. Je suis opérationnel à partir de minuit. »

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : ça c'est du Goldman à ton avis ?

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : C'est vrai. C'est toi qui l'as dit.

Jean-Jacques Goldman : A mon avis, ce n'est pas extrêmement original, il doit y en avoir plein d'autres dans ce cas-là. Mais, j'aurais pu le dire…

Laurent Boyer : Ah non, mais c'est intéressant de voir que tu écris la nuit. C'est vrai que tu écris la nuit ? Enfin, ça c'était à l'époque de « Nuit », justement.

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, oui, oui, oui.

Laurent Boyer : Tu continues ?

Jean-Jacques Goldman : Moi, je commence à travailler… souvent vers 22 heures, 23 heures. Ouais.

Laurent Boyer : Pourquoi, tu es… ? Tu ne sais pas. Subjectif, quoi ?

Jean-Jacques Goldman : Tout le monde. Il y a des gens qui, à 10 h 30, 22 h 30, vont se coucher et se lèvent tôt. Moi, je lève tard et je me couche tard. Voilà.

Laurent Boyer : Alors, autre [citation]. Ecoute bien : Dixit, d'accord ? « Les chansons sont toujours les photos d'une époque, elles jaunissent très vite. »

Jean-Jacques Goldman : Oui. J'adhère.

Laurent Boyer : C'est toi qui l'as dit, effectivement.

Jean-Jacques Goldman : J'adhère.

Laurent Boyer : C'est toi qui m'as dit ça.

Jean-Jacques Goldman : Ah bon ? !

Laurent Boyer : Ouais. C'est un vrai dixit Goldman. Tu confirmes ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, Oui, Oui. Je trouve ça vraiment très intelligent. (rires)

Laurent Boyer : Ça tombe bien. Tu sors des compils, dis-donc. Est-ce que, quand tu réécoutes tes compils, par exemple, tu penses que certaines de tes chansons ont vraiment pris un...

Jean-Jacques Goldman : A tel point que j'en ai... j'en ai déjauni quelques-unes...

Laurent Boyer : Tu les ravives ?

Jean-Jacques Goldman : Comment ?

Laurent Boyer : Tu les ravives. Tu leur redonnes une couleur.

Jean-Jacques Goldman : C'est-à-dire, les versions, les chansons qui ont eu du succès comme « Quand la musique est bonne » ou « Comme toi » ou « Il suffira d'un signe », tu ne peux pas les toucher parce-que les gens, finalement, les connaissent avec leurs défauts.

Laurent Boyer : Ouais.

Jean-Jacques Goldman : Comme certaines photos jaunies, ils les aiment jaunies ou comme certains vieux films, on ne les aime pas trop colorisés quand on les a vus en noir et blanc ou en muet. Mais par contre, celles qui sont moins connues, quand on pense qu'elles n'ont pas été assez abouties...

Laurent Boyer : Il faut leur redonner un petit coup de...

Jean-Jacques Goldman : Oui, puisque les gens les connaissent assez peu, finalement.

Laurent Boyer : Hmm, hmm. Christian ?

Christian : « J'aimerais reprendre les chansons de Jacques Brel en concert, notamment « La quête ». Cette chanson-là me fait pleurer ».

Jean-Jacques Goldman : Je sais de qui c'est mais, en tout cas, ça n'est pas de moi. (rires)

Laurent Boyer : Il est fort sur ce qu'il a dit. Tu as vu la mémoire d'oiseau ? C'est de qui, ça, Christian ?

Christian : C'est Mireille Mathieu qui a dit ça.

Jean-Jacques Goldman : Ah ! Je me suis trompé !

Laurent Boyer : Ah oui ! Tu pensais à qui ?

Jean-Jacques Goldman : Je pensais à quelqu'un d'autre.

Laurent Boyer : D'accord. Et intelligent en plus. « Il y a deux choses difficiles à dire dans la vie, c'est « Je t'aime » et « Je pars ».

(silence)

Laurent Boyer : Alors ?

Jean-Jacques Goldman : Euh, oui. Je pense pas avoir dit ça. Mais en tous les cas, je suis d'accord avec ça. Mais à mon avis, il y a beaucoup plus de choses difficiles à dire. Mais ces deux choses-là sont difficiles, oui. Je suis d'accord avec le gars qui a dit ça.

Laurent Boyer : Hmm, hmm.

Jean-Jacques Goldman : Mais, j'aurais ajouté plein de choses...

Christian : Le gars, il va apprécier ; c'est Sheila qui a dit ça ! (rires)

Jean-Jacques Goldman : Ah bon d'accord. Tu m'excuses, hein ?

Christian : C'était pour sa dernière à l'Olympia. C'est comme ça qu'elle avait annoncé son départ.

Jean-Jacques Goldman : Oui, mais dans les phrases y'a pas de braguette ou pas de braguette, donc tu peux pas savoir. (rires)

Laurent Boyer : De toutes façons, Sheila, on avait bien dit que...

Christian : Non, on n'a jamais dit.

Laurent Boyer : Ah bon, d'accord ! Excuse-moi, c'est Miss.

Christian : Miss ?

Laurent Boyer : Pour vous, c'est la reine, n'est-ce-pas ?

Christian : Ma copine.

Laurent Boyer : Elle est intouchable. Qu'est-ce qu'il y a Monsieur Stéphane ? Vous voulez que je vous envoie un petit peu de musique et qu'on continue après ? Ecoutez, c'est vous le chef, sinon on prend la fenêtre donc... on n'a pas le choix. Moi, je fais comme vous dites. Méfie-toi de la fenêtre, Jean-Jacques ! Faut pas t'approcher trop parce-que tu prends la fenêtre dans le nez. Oui, « Elle attend ». C'est Goldman, voilà !

[ « Elle attend », version radio 96 ]

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman, « Elle attend ». On retrouve Jean-Jacques juste après une petite pub et puis un chouillat d'infos. Allez, c'est parti !

[…]

Laurent Boyer : Les Innocents. Qu'est-ce que tu en penses, Jean-Jacques ?

Jean-Jacques Goldman : Les Innocents, c'est un vrai ton...

Laurent Boyer : Une vraie couleur ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui

Laurent Boyer : Et bien du talent.

Jean-Jacques Goldman : Et un vrai talent, voilà.

Laurent Boyer : Voilà. C'est ce qu'on pense de ces petits gars-là. De temps en temps, ça ne fait pas de mal de le dire, si tu veux.

Jean-Jacques Goldman et Laurent Boyer : Et alors, on va se gêner !

Laurent Boyer : Vous êtes très nombreux à nous laisser des messages au 3615 code Europe 2 et ça tombe bien parce-qu'on vous lit au fur-et-à-mesure. Alors, je pense à Delphine Varnier, Emmanuel Réni et à Francine Tonnelier qui nous laissent tous des messages drôles, sympathiques. Ça te fait plaisir, Jean-Jacques, de les lire ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, et tendres.

Laurent Boyer : Et tendres, c'est vrai. Alors, les questions, on va essayer de les résumer. Tu vas y répondre puisque... on en pose des questions et c'est ton public qui te pose des questions. A savoir, quand le nouvel album ? On demande au livreur de pizzas de nous la livrer le plus rapidement possible. Quelle date ? Et on nous des questions également sur une future tournée. Ça commencerait quand, alors ?

Jean-Jacques Goldman : Eh bien, je travaille actuellement, donc, sur un album. Donc, je pense qu'il devrait être prêt vers la fin de l'année.

Laurent Boyer : Ah !

Jean-Jacques Goldman : Et donc, la tournée devrait suivre 5-6 mois après puisque, contrairement au livreur de pizzas, je livre très peu. Puisque le dernier album, je l'ai fait il y a 4 ou 5 ans maintenant.

Laurent Boyer : 93.

Jean-Jacques Goldman : Voilà.

Laurent Boyer : Décembre 93.

Jean-Jacques Goldman : Voilà. Et donc, entre-temps, j'ai fait d'autres choses, ça m'a évidemment retardé.

Laurent Boyer : Hmm, hmm.

Jean-Jacques Goldman : Voilà.

Laurent Boyer : Et en tous les cas, tu es prêt ? Je sais que tu écris, tu prépares des choses.

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui.

Laurent Boyer : Donc a priori, pour janvier prochain c'est bon, quoi, enfin décembre ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, oui. Je pense, oui.

Laurent Boyer : Alors, question qui nous est posée. C'est un solo ou tu retrouves ton groupe « Gold » ?

Jean-Jacques Goldman : Eh oui, je ne sais pas encore. Je ne sais pas encore, voilà. Faut...

Laurent Boyer : Tu ne sais pas ?

Jean-Jacques Goldman : Non, non. Il faut que je continue à travailler les chansons pour voir si ce sont des chansons solos ou des chansons duos ou trios et quelle est la proportion de chaque. Parce-ce que ça me paraît impossible qu'il n'y ait pas Carole et Michaël dedans. Mais, s'il n'y a que deux chansons ou trois qui sont des duos ou des trios, ça sera un album « Jean-Jacques Goldman » avec Carole et Michaël sur une ou deux chansons.

Laurent Boyer : Hmm, hmm. Comme quoi, la route est importante, puisque cet album était né, en fait, d'un travail de route. « A nos actes manqués ». Euh...

Jean-Jacques Goldman : Oui, qui avait lui-même déclenché des compositions qui étaient des duos et des trios comme je le faisais avant déjà...

Laurent Boyer : Voilà, c'est ça.

Jean-Jacques Goldman : ... puisqu'il y avait eu avant « Je te donne », il y avait eu « Là-bas »... Donc, j'ai toujours aimé ça. Mais là, ça n'était que ça. Donc, nous avons fait Fredericks-Goldman-Jones.

Laurent Boyer : Et là, il y a moins de... c'est vrai, qu'il n'y a pas eu la route. Ça fait depuis 93. Enfin, il y a eu de la route mais... ça fait un moment que tu travailles tout seul, quoi. Et pour les autres et tu t'occupes des restos... Ça aussi, c'est long.

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : Enfin, ça doit prendre du temps.

Jean-Jacques Goldman : Oui, enfin... oui. Ça prend moins de temps que de faire un album !

Laurent Boyer : Oui, quand même. En tous les cas, voilà, j'espère qu'on vous a répondu. Dis-donc, il y a un p'tit gars aussi qui a des arrangements pour toi pour « Un, deux, trois » si tu veux. Si ça t'intéresse...

Jean-Jacques Goldman : Oui... écoute...

Laurent Boyer : On sait jamais ! Je trouve la chanson... ah ! Dis-donc, une autre question qui nous a été posée, Christian, c'était à propos des choix des chansons...

Christian : Oui. Des chansons que tu préférais avoir chanté. Ta chanson préférée dans ton répertoire.

Jean-Jacques Goldman : Ça, c'est très difficile parce-que je dois changer à peu près... je crois que je vais répondre, là, une chose. Et puis, dans deux heures, si on me repose la question, je dirai autre chose.

Laurent Boyer : Bon. Est-ce que tu as un trio ? Un top 3 ; tu vois.

Jean-Jacques Goldman : Moi, j'ai toujours aimé « Je te donne ». Voilà. C'est une chanson que j'ai toujours aimé chanter. J'ai aimé « Nuit ». Je parle dans les chansons... Et je trouve « Né en 17 à Leidenstadt », aussi... Voilà.

Laurent Boyer : Voilà. Bravo.

Jean-Jacques Goldman : « Il suffira d'un signe ». C'est une chanson que j'aime toujours jouer aussi, voilà.

Laurent Boyer : Voilà. Ça, ça nous donne quelques indications. C'est des questions que vous nous posez. Jean-Jacques Goldman nous fait le plaisir d'être avec nous pour les 10 ans d'Europe 2, pour commencer cette série des 10 week-ends consacrés au « Happy Birthday Europe 2 » et il nous fait même le plaisir de rester un petit peu et on le remercie.

[…]

Laurent Boyer : En Europe 2, 17 heures et 15 minutes et Jean-Jacques avec qui on va se refaire un petit peu de « contextes ». Alors, Christian, vas-y. Une phrase à Jean-Jacques. C'est de lui, c'est pas de lui ?... Et commentaires.

Christian : « Ecrire pour d'autres stimule mon imagination. Je n'ai, d'ailleurs, jamais rêvé de faire autre chose. J'ai essayé de placer mes chansons de tous côtés, ça n'a pas marché et faute d'interprètes, c'est moi qui les chantais toutes ».

Jean-Jacques Goldman : Ça, ça ne peut pas être quelqu'un d'autre (rires). Je n'en connais pas d'autres qui aient souhaité d'abord écrire des chansons pour les autres et qui, finalement, ont chanté seuls parce que...

Christian : Les autres voulaient pas. D'accord.

Laurent Boyer : C'est ce que tu as fait, au début, n'est-ce-pas ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui c'est ce que j'ai fait. Oui, oui. Mais d'abord, avant de chanter seul, j'ai essayé de placer mes chansons aux autres. C'était ça mon but.

Christian : Personne n'en a voulu ?

Jean-Jacques Goldman : Non. Enfin... j'ai trouvé des petits chanteurs inconnus, qui ont eu le courage d'en chanter quelques unes sans succès.

Laurent Boyer : Donc, c'était vraiment une phrase de Jean-Jacques Goldman ?

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : Alors, une autre. « A 50 000 albums, tu as de beaux yeux, à 100 000, tu es pas mal, à 500 000 tu es irrésistible ».

Jean-Jacques Goldman : Bah oui ! (rires). Oui. Et au-dessus du million, je t'expliquerai après (rires).

Christian : « Le rapport que j'effectue... »

Laurent Boyer : C'est ce qu'avait rajouté Bruel, ça je crois. C'est Patrick qui avait rajouté ça.

Jean-Jacques Goldman : Ah bon ?

Laurent Boyer : Oui, oui.

Christian : « Le rapport que j'ai avec les gens de 15 ans va devenir exclusivement musical. Pour le reste de l'identification, il y en a d'autres qui arrivent ».

Jean-Jacques Goldman : Oui. Ça, c'est intéressant dans la chanson. C'est quelque chose de très intéressant. Et il suffit d'aller voir, par exemple, des groupes comme Cure ou des choses comme ça. Ou nous, quand on allait voir Jimmy Hendrix, on se rendait compte qu'il n'y avait pas que la musique. La musique était un des éléments (ou Jim Morisson évidemment, avec les Doors) mais il y avait aussi une identification à la personne. Bon, il est clair qu'une jeune fille de 13 ans ne met pas, à son mur, le même poster que sa sœur ou que sa mère. (rires)

Christian : Ça c'est clair !

Laurent Boyer : Une autre, Christian ? Alors... « Le rapport que... » non, ça on vient de la poser. Ah, voilà ! « Je n'ai pas de message à délivrer, je fais des chansons. Je chante ».

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, oui. Ça, ça peut...

Laurent Boyer : C'est de toi.

Jean-Jacques Goldman : …Venir de moi.

Laurent Boyer : Oui, c'est ça. Il n'y a vraiment pas de message ?

Jean-Jacques Goldman : Non. Si j'avais un message à délivrer, j'écrirais un livre ou un essai philosophique ou je ferais des articles dans des journaux. Mais bon !

Christian : « Bosser, c'est vraiment ma drogue. Seul le public sait s'il risque l'overdose ».

(silence)

Jean-Jacques Goldman : Mouais... bof ! Ça, ça doit être... Il est possible que j'ai dit ça mais pas les deux à la suite, quoi.

Christian : Bah non. C'est pas toi qui a dit ça. C'est Boyer qui a dit ça dans « Entrevue ».

(rires)

Jean-Jacques Goldman : Oui, mais... d'accord.

Christian : Lui, ça peut être valable aussi, cela dit.

Jean-Jacques Goldman : Il devait avoir les deux questions qui se suivaient, hein ? Parce que tu ne l'as pas dit ?

Laurent Boyer : Ouais, ouais.

Jean-Jacques Goldman : C'est pas toi qui a dû faire la liaison.

Laurent Boyer : Non. Non, non. C'est ça. Oui. Bravo. Euh, Christian, on en avait une qui était assez longue.

Christian : Oui, qui est « La chanson est l'art qui nous rapproche le plus de Dieu. C 'est parce-qu'on chante qu'on est heureux ; c'est parce-qu'on est malheureux qu'on chante. Lorsqu'on parle de Dieu, on parle d'amour. Les plus belles chansons heureuses ou malheureuses ne parlent-elles pas d'amour ? Donc, de Dieu ? »

Jean-Jacques Goldman : Oui. C'est une jolie phrase. Je ne sais pas de qui elle est mais , c'est une jolie phrase.

Laurent Boyer : (rires)

Christian : C'est de Rika Zaraï !

Laurent Boyer : C'est Rika Zaraï, oui !

Christian : Elle avait encore fumé, ce jour-là !

Laurent Boyer : Oui ! Elle avait fumé un peu de moquette ! Ecoute, ce sont des choses qui arrivent ! Bravo, Jean-Jacques. Tu te goures pas, hein ?

Jean-Jacques Goldman : Je me suis gouré sur toi, tu vois. Donc, je n'ai pas du tout honte d'avoir pu imaginer les mêmes choses que toi, mon cher Laurent.

Laurent Boyer : Merci, monsieur Goldman. Ça fait plaisir. Lalalalala. C'est les dix ans d'Europe 2 et vous êtes bien en Europe 2. On inaugure donc cette série pour fêter, souffler les 10 bougies d'Europe 2 sur 10 week-ends. Et, aujourd'hui, c'est Jean-Jacques Goldman qui nous fait le plaisir d'être là et en direct, s'il vous plaît.

[…]

Laurent Boyer : Voilà. C'était un petit coup de Supertramp. On en parlait d'ailleurs, avec Jean-Jacques, ça fait plaisir de les entendre un petit peu comme ça.

Jean-Jacques Goldman : Et puis, on peut pas se tromper, hein ? (rires)

Laurent Boyer : C'est vrai que ça sent le Supertramp. Il y a 8 ans qu'on ne les a pas vus mais quand même ! Jean-Jacques, je te présente Patrick Fabre, le spécialiste de cinéma de la maison.

Patrick Fabre : Bonjour Jean-Jacques Goldman.

Jean-Jacques Goldman : Bonsoir.

Patrick Fabre : Juste une petite question, comme ça, professionnelle. Vous n'avez pas fait de bandes originales de films depuis fort longtemps. Pourquoi ?

Jean-Jacques Goldman : Et bien, parce que je m'étais essayé à l'exercice et ça avait pas été...

Patrick Fabre : Hmm, hmm. Pour un film d'Alexandre Arcady.

Jean-Jacques Goldman : Voilà, après avoir essayé, je me suis rendu compte que c'était pas fait pour moi. Voilà (rires)

Patrick Fabre : Pourquoi ça ?

Jean-Jacques Goldman : Parce-que je ne suis pas tellement un type de musique sans mot, d'une part.

Laurent Boyer : Hmm, hmm.

Jean-Jacques Goldman : Et puis je ne vais pas au cinéma, je regarde très peu... je ne suis pas du tout un type d'images. Donc, ça ne m'inspire pas. Il y a des gars qui sont tellement inspirés par ça et tellement doués pour ça, je pense.

Laurent Boyer : Tu veux dire que l'image te coupe un peu ton inspiration ? C'est l'imagination qui fait galoper les images et on n'a pas forcément besoin d'avoir une image appuyée ? C'est-à-dire une vision... parfaite pour trouver les mots.

Jean-Jacques Goldman : Euh...

Laurent Boyer : D'accord, ma question est... Moi non plus, j'ai pas bien compris ce que j'ai dit !

Patrick Fabre : Allez, c'est pas...

Laurent Boyer : Bon, je vais la remettre dans l'ordre.

Patrick Fabre : Voilà !

Laurent Boyer : Et puis je la reposerai plus tard.

Patrick Fabre : Voilà. Il va bien y avoir un disque à un moment ? Tu pourras la poser.

Laurent Boyer : Oui, d'accord Jean-Jacques.

Patrick Fabre : Dis-moi, je vais vous parler, je vais vous parler de belles images. Des images qui sont publiées dans le dernier numéro de Studio Magazine qui fête ses 10 ans. Je vais essayer encore une fois, c'est pas grave. A chaque fois que c'est pour moi, il y a un fou rire. J'ai remarqué, quand même, hein ? C'est...

Laurent Boyer : Non, non Patrick.

Patrick Fabre : C'est sympa. Donc... oui. Parce-que Studio Magazine a 10 ans.

Laurent Boyer : Marlon Brando : qu'est-ce qui t'a marqué à travers ses films, si tu en vu quelques-uns ?

Jean-Jacques Goldman : Euh... je connais très peu le cinéma, donc... Non, la seule question que je me pose c'est, quand quelqu'un devient un mythe, si c'est à cause forcément de son jeu ou à cause de toute sa vie privée, enfin tout ce qu'il a mis autour dudit personnage.

Patrick Fabre : Je crois que sera tous d'accord si on dit que c'est un mélange des deux.

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Patrick Fabre : C'est à la fois le génie qu'il a apporté dans son jeu depuis les années 50 et, à la fois, sa vie privée, le fait qu'il ait vécu reclu, qu'il ait eu des hauts et des bas. Tout ça, c'est assez extraordinaire et ça fait de lui un acteur fantastique et donc, un vrai mythe du cinéma.

Jean-Jacques Goldman : Et est-il possible d'être un mythe du cinéma simplement avec son jeu ?

Patrick Fabre : Je ne sais pas. Non, la preuve, Paul Newman par exemple n'est pas un mythe du cinéma. C'est un très grand acteur, qui fait la même école que Brando, qui est arrivé en même temps que lui. Ils ont le même âge (72 ans) tous les deux, et pourtant, c'est juste un très très grand acteur, un brillant comédien, mais pas un mythe.

Laurent Boyer : Voilà. Eh bien dis-donc, tu fais interviewer Jean-Jacques !

Patrick Fabre : J'aime bien. Moi, j'aime bien.

Laurent Boyer : Dis donc, le Studio en plus est assez élégant parce-qu'il y a Madame Deneuve qui s'exprime également, qui commente les dix années de cinéma.

Patrick Fabre : Les 10 années passées du cinéma. Et puis, il y a Georges Lucas, le créateur de la Guerre des Etoiles, qui commente les 10 années à venir.

Laurent Boyer : Mais, c'est un beau numéro. Autant, tu vois, je n'avais pas tellement aimé les 10 années de « Première » mais les 10 ans de Studio, c'est plutôt élégant, je trouve. Voilà.

Patrick Fabre : Merci pour eux.

Laurent Boyer : Il n'y a pas de quoi, mon garçon ! Vous avez fait de belles petites rubriques, aussi Monsieur Fabre. Et de bonnes choses. C'est bien de nous avoir fait écouter Brando, comme ça, en français. Je ne savais pas que le monsieur parlait français.

Patrick Fabre : C'est une exclusivité !

Laurent Boyer : Et bien, merci beaucoup monsieur Fabre. C'est bien sympathique. Vous avez autre chose à ajouter monsieur Fabre ?

Patrick Fabre : Non, mais en revanche, je crois que votre ami à un disque à mettre.

Laurent Boyer : Ah bon d'accord, merci Patrick.

[…]

Laurent Boyer : A l'instant, c'est « Express ». Ça c'était un titre de l'année 1988. Et puis Stephan Eicher et Jean-Jacques Goldman qui nous fait le plaisir d'être avec nous, qui fait un petit peu de rab d'ailleurs. Tu nous avais dit, « je vais rester une heure » et puis, en fait, bah voilà...

Christian : Il est bien.

Laurent Boyer : Oui, il est bien. Il est...

Jean-Jacques Goldman : C'est chauffé.

Christian : Oui, c'est ça.

Laurent Boyer : Il fait froid dehors, tu as raison. Tiens, justement, il fait froid dehors. Il y a un travail énorme que tu fais sur les restos du cœur. On l'a vu en télévision tout-à-fait récemment. Ça c'est la partie, j'allais dire, visible de l'iceberg. Est-ce-que le travail de Jean-Jacques Goldman, avec les restos du cœur, c'est de travailler sur l'émission de télé, de la monter, d'avoir ce plateau d'artistes tellement incroyable et unique dans l'année, qu'aucune émission de télé ne peut réunir d'ailleurs. Ou est-ce-qu'il y a ... Comment tu travailles avec Véronique Colucci ? et avec les restos du cœur, c'est un travail de longue haleine ?

Jean-Jacques Goldman : Véronique est beaucoup plus impliquée, elle s'occupe des restos à tous les niveaux. Moi, je m'occupe strictement de cette opération-là. C'est-à-dire ... si j'étais garçon de café, je servirais les cafés, si j'étais spécialiste d'administration, j'irais faire la comptabilité. Là, il y avait besoin de gens, puisqu'une année, ça n'a pas eu lieu après l'idée de Véronique qui était la tournée des Enfoirés, il y a une dizaine d'années, à peu près. L'année suivante, il n'y a rien eu. Donc, on s'est mis à quelques-uns, donc une équipe. C'est pour ça que c'est toujours un peu gênant de dire ; c'est moi qui fait le truc parce-qu'on est 4 ou 5 maintenant. Nous avons décidé que notre métier était de faire un coup médiatique sur les restos tous les ans de façon à assurer la pérennité de l'association.

Laurent Boyer : Et là, on a presque envie de dire, on n'a pas envie qu'il ait...

Jean-Jacques Goldman : Bah, c'est comme ça. C'est comme ça. Voilà... Solidarnosc ça marche moins bien... tu comprends ? Les associations sont aussi tributaires de ça. C'est la règle du jeu. Donc, c'est notre boulot à nous de, chaque année, mettre un coup de projo dessus. C'est comme ça que ça marche. Bon tant pis, c'est la règle du jeu.

Laurent Boyer : Hmm, hmm. Est-ce-qu'on pense, par exemple à une tournée  « Sol en Si » cet été ? Est-ce-que tu es obligé de te limiter ? Parce-que je présume que tu es extrêmement sollicité étant un personnage public, un personnage généreux, on le sait ? Comment tu réagis ? Comment tu gères cette sollicitation, justement ?

Jean-Jacques Goldman : Moi, je fais déjà une réflexion personnelle sur ce qu'on doit faire, qu'est-ce-qui est efficace, dans quelle direction on doit aller. Moi, je pense qu'on doit s'intéresser, essentiellement, après expérience... Des choses comme Ethiopie, on s'est rendu compte que ça n'a servi à rien même si ça n'a pas été négatif.

Laurent Boyer : Hmm, hmm

Jean-Jacques Goldman : Donc, je me pose d'abord des questions, je dirais, de principe. Et une fois que ces questions sont résolues, ce que j'ai résolu, moi, c'est d'essayer de faire de ce pays-là un exemple. A mon avis, c'est la meilleure chose qu'on puisse faire pour ce pays, ensuite pour les pays autour. C'est tout.

Laurent Boyer : Oui.

Jean-Jacques Goldman : Bon... je comprends qu'il y ait d'autres gens qui pensent autrement. Et j'essaye de voir sur quelles opérations et sur quel niveau je peux être le plus efficace. Point. Et je refuse 9 choses sur 10. Voilà.

Laurent Boyer : En tous les cas, ce que tu fais, tu le fais bien et tu t'y investis.

Jean-Jacques Goldman : On essaye, oui.

Laurent Boyer : Oui, je te le confirme et c'est bien. Jean-Jacques Goldman est avec nous. Merci pour les petits mots que vous nous laissez au 3615 code Europe 2 qui nous ravissent, n'est-ce-pas Jean-Jacques.

Jean-Jacques Goldman : Oui, je les lis. On répond à très peu mais il nous touchent tous.

Laurent Boyer : Merci à vous.

[…]

Laurent Boyer : « Je te donne » à l'instant, Jean-Jacques, puisque c'est une de tes chansons préférées. On lui posait la question tout-à-l'heure, enfin, c'est vous qui lui avez posée par l'intermédiaire du minitel. Et là, justement, il y en a une qui vient d'arriver. « Cher Jean-Jacques, que penses-tu de la reprise de « Je te donne » par les Worlds Aparts ? »

Jean-Jacques Goldman : Bah... globalement, je trouve que les chansons sont faites pour être chantées. Voilà. Je pense qu'il n'y a rien de sacré dans une chanson et ça ne me dérange pas du tout qu'ils chantent cette chanson. J'ai tellement chanté les chansons des autres et j'ai tellement aimé ça que pour moi, il n'y a aucun doute là-dessus.

Laurent Boyer : Eh bien voilà une réponse. Jean-Jacques, il y a énormément de questions également et ça tombe bien, puisque tu pars, ça va être l'heure, sur cette chanson « Puisque tu pars ». On a énormément de questions concernant cette chanson. Qui part ? Comment ? Est-ce-que tu peux en dire un mot ?

Jean-Jacques Goldman : Les gens se posent la question de savoir si elle s'adresse à quelqu'un en particulier, si elle parle de la mort, si elle parle de... Enfin, les gens, certaines personnes... En fait, c'est une chanson. L'idée du thème m'est venue à la fin des concerts. Les gens chantaient, ils chantaient « Ce n'est qu'un au revoir » que je trouve une chanson absolument épouvantablement laide. Et donc, je me suis dit, il faut absolument que je compose une chanson plutôt que « ce n'est qu'un au-revoir mes... »

Laurent Boyer : Oui, il y avait « Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous » qui avait déjà été faite.

Jean-Jacques Goldman : Elle était difficile à chanter a cappella quand il y a une équipe de football. Et donc, je me suis dit que j'allais faire une chanson sur le départ pour montrer que les départs n'étaient pas forcément tristes mais qu'il y avait des côtés positifs au fait de partir. Voilà. Le fait de se séparer. Et donc, simplement, c'est une chanson qui s'adresse, peut-être, comme un des aspects du départ. Mais pas forcément. Ça peut être aussi un enfant qui te quitte parce-qu'il est adulte et tout ça, même la mort, c'est aussi le départ vers, vers... au moins un mystère ou quelque-chose d'autre. Donc, c'était simplement une chanson qui... qui traite de ce phénomène du départ de façon positive. Donc pas forcément triste, pas forcément comme un échec. Quelle que soit cette séparation-là.

Laurent Boyer : Et bah dites donc ! Vous avez été nombreux à nous poser cette question au 3615 code Europe 2. C'est pour ça que Jean-Jacques a dit « Je vais y répondre ». Merci d'avoir été avec nous, Jean-Jacques.

Jean-Jacques Goldman : Merci à vous. Je n'aurai que deux mots : Bon Anniversaire.

(rires)

Laurent Boyer : Merci à toi. Alors pour tous ceux qui se posaient la question tout-à-l'heure, l'album ça sera probablement en décembre prochain, c'est ça ?

Jean-Jacques Goldman : Je dis pas décembre mais, en tous cas, à la rentrée prochaine, quoi dans... fin de l'année. Voilà.

Laurent Boyer : Fin de l'année, il y aura l'album et une petite tournée 6 mois plus tard, quoi, 6-7 mois plus tard.

Jean-Jacques Goldman : Comme d'habitude (rires)

Laurent Boyer : Voilà. Merci beaucoup Jean-Jacques Goldman d'avoir passé ces deux heures en notre compagnie. Merci à toi.

Jean-Jacques Goldman : Merci à vous.

Laurent Boyer : Et à bientôt, bonne route.

Jean-Jacques Goldman : A bientôt.


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