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Goldman, le passant tranquille
(Midi Libre, 4 septembre 1997)

Goldman, le passant tranquille
Midi Libre, 4 septembre 1997
J.-F. Bourgeot
Retranscription de Géraldine Gauthier

Jean-Jacques Goldman, "En passant", CD 11 titres, Columbia.

"En passant", le titre de la chanson qui clôt le nouvel album de Jean-Jacques Goldman, suggère d'emblée plusieurs interprétations. La légèreté du dilettante qui fait son truc, comme ça, sans trop se fouler, parce que le talent est là qui pourrait se suffire. Le mouvement bien sûr, avec un regard noir fixé sur une hypothétique ligne bleue des Vosges qui serait dans notre nuque, c'est celui de l'homme de la rue qui marche qu'a choisi le chanteur pour sa nouvelle pochette, réalisée avec soins par le photographe Claude Gassian. La vie comme "passage" aussi, auquel il faut bien, vaille que vaille, essayer de donner un sens. Et de la vie à la mort, si, vu de loin, il n'y a qu'un pas, on trouvera bien encore quelques étapes en musique.

Jean-Jacques Goldman d'une certaine façon, fait un retour, se recentre un peu sur lui-même après avoir partagé la chaleur des planches et le rayon précis du laser avec Carole Fredericks et Michael Jones, après avoir fourni aussi un peu de jolie matière incandescente à des "collègues" en mal de plumes. Les fidèles du singulier habitant de Montrouge se retrouveront en terrain connu. Artiste secret et sensible, il gagne encore ce pari de mêler plans serrés sur l'intime et plans larges sur le monde, de composer une vision de notre époque sur le mode du salé-sucré. Comme un auteur qui balaierait d'abord devant sa porte et en prenant pour preuve la pierre angulaire du langage amoureux, il engage à se méfier des mots, fussent-ils en apparence les plus simples. "Il y a mourir dans je t'aime/il y a je ne vois plus que toi/mourir au monde à ses poèmes/ne plus lire que ses rimes à soi..."

Une amertume tout de suite gommée par la chanson suivante qui consacre de façon plutôt enjouée la grande victoire du spermatozoïde "De Ruth ou de Moïshé, lequel a eu l'idée ?/Qu'importe, j'ai gagné la course, et parmi des milliers/ Nous avons tous été vainqueurs, même le dernier des derniers/une fois au moins les meilleurs, nous qui sommes nés" (Bonne idée). Bref, Goldman, comme ses frères humains, un jour a vu la lumière et cette lumière, malgré de franches zones d'ombre, nourrit toujours sa foi dans l'homme et dans sa volonté (Nos mains, On ira). Eternel blessé des amours mortes (Quand tu danses) éventuellement mises en parallèle avec le gâchis social (Les murailles), Goldman offre ausi dans ce disque grand fond rattrapé par le marché de la compétition et une "muette étrangère, silencieuse bavarde" mangée des yeux au fond d'un bistrot.

Au diapason de ces humeurs qui semblent résulter d'une patiente flânerie à l'affût des fêlures du monde, les musiques sont toutes bonnes à entendre, avec des mélodies plus ou moins inspirées mais des orchestrations qui vont toujours au plus juste, entre guitare sèche et grandes pompes façon Phil Collins. Onze belles cartes postales à conserver.


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