8 000 Bretons ont pris place à la table des Enfoirés
|
8 000 Bretons ont pris place à la table des Enfoirés
Bretagne-Online.com, 15 janvier 2001
Élisabeth Jard
BREST (29). Hier soir, Goldman, Zazie, Dan ar Braz et les autres membres de la troupe des Enfoirés 2001 ont donné de la voix devant 8 000 personnes pour renflouer les caisses des Restos du Cœur. Rencontre avec quelques-unes des chevilles ouvrières de l'événement côté coulisses et côté scène : Hélène Ségara, Jean-Jacques Goldman, Denise Jean, la présidente départementale des Restos.
Le Télégramme : Sans que nul ne sache quels artistes ont embarqué sur le vaisseau de cette odyssée 2001, chacune des dates de la tournée affiche depuis longtemps complet. Quelle est la recette des Enfoirés ?
Hélène Ségara : Je pense qu'ils sentent le plaisir qu'on a à avoir ce genre de rencontres inter-artistes. En même temps, ce sont aussi des rencontres exclusives, puisque les duos sont inédits. Et puis, il y a aussi le fait que les gens voient qu'on s'amuse tout en servant une cause, et tout ça leur fait aussi oublier leurs soucis.
Le Télégramme : Pourquoi garder secrète jusqu'à la dernière minute la composition de la troupe ?
Jean-Jacques Goldman : Tout simplement parce que nous ne le savions pas nous-mêmes hier soir. Cela dépend de la disponibilité de chacun : ce soir ce ne sera pas la même chose qu'hier à Caen. Marc Lavoine sera absent aujourd'hui, il sera là demain. Dan ar Braz, qui n'était pas là hier, sera là aujourd'hui. Tout se fait au dernier moment. Là, je vais remplacer Marc, Hélène remplace tout le monde… Ce sont des contrats mais c'est aussi ce qui fait l'esprit : personne n'est indispensable mais on a besoin de tout le monde.
Le Télégramme : Pour cette première édition du millénaire, comment avez-vous réussi à renouveler la formule magique ?
Jean-Jacques Goldman : Des chansons, on en a plein d'avance ! Le vivier de la chanson française est vraiment inépuisable… Cette fois, on a redécouvert des répertoires fabuleux comme, par exemple, celui de Guy Béart, ou Delpech et aussi Ferrat, une vraie splendeur ! Et puis nous sommes au service des Restos, nous avons toujours en tête le fait qu'il faille faire de l'audience, donc ce sont les gens choisis par le public que nous sollicitons.
Le Télégramme : Pour les Restos brestois, que signifie la venue de la troupe des Enfoirés à Brest ?
Denise Jean, présidente départementale des Restos : C'est superbe pour nous de recevoir tous ces artistes, c'est une joie.
Jean-Jacques Goldman : Pour moi en tout cas jouer à Brest c'est toujours un peu particulier ; le public des ports c'est spécial, c'est sans retenue. Ici ou à Marseille, ça ne ressemble à rien d'autre; on dirait qu'ils ont la mer dans la tête.
Le Télégramme : Le succès de la tournée n'est pas contestable. Mais n'est-ce pas là, aussi, l'arbre qui cache une forêt bien moins réjouissante, celle des millions de Français qui, cette année, encore ont besoin des Restos du Cœur pour vivre ?
Denise Jean : Oui, pour, ne serait-ce que pour le Finistère, nous en sommes déjà à plus de 10 % de bénéficiaires en plus. Mais cette tournée, nous en avons besoin, nous avons besoin de cet argent et de tous les dons que cela entraînera ensuite pour continuer…
La seule date bretonne
Depuis des semaines, les spectacles de la tournée des Enfoirés, version troisième millénaire, font salle comble. Brest n'a pas fait exception. Pour cette seule date bretonne des douze rendez-vous de l'odyssée fixés au public, la totalité des billets a été vendue en un temps record. Hier, dès la fin de l'après-midi le public s'est pressé très nombreux aux portes du parc des expositions de Penfeld. 8.000 Bretons venus soutenir l'action de soutien aux plus démunis lancée par Coluche. L'an dernier, les Restos du Cœur ont distribué 55 millions de repas à 600 000 personnes. Dans le Finistère, le nombre de bénéficiaires est en augmentation de 10 %.
Retour au sommaire - Retour à l'année 2001