Les plus belles citations de Jean-Jacques Goldman
Tout sur l'actualité de Jean-Jacques Goldman
La vie de Jean-Jacques Goldman, de ses origines à aujourd'hui
Tout sur les chansons de Jean-Jacques Goldman
Tous les albums de Jean-Jacques Goldman
Tous les DVD et les cassettes vidéo de Jean-Jacques Goldman
Toutes les tournées de Jean-Jacques Goldman depuis 1983
Interviews, essais, livres
Robert Goldman : l'autre Goldman
Pierre Goldman : le dossier
L'histoire des Restos du Coeur et les tournées des Enfoirés
Les sondages de Parler d'sa vie
Listes de discussion et de diffusion, liens, adresses utiles, recommandations
Goodies : Jeu, fonds d'écran, humour...
Le livre d'or de Parler d'sa vie
Le pourquoi de tout ça...

Jean-Jacques Goldman, pour danser
(Le Figaro, 20 novembre 2001 )

Jean-Jacques Goldman, pour danser
Le Figaro, 20 novembre 2001
Bertrand Dicale
Retranscription de Marie-Laure Pelser

Les disques de Jean-Jacques Goldman ont ceci de différent des autres que, depuis quelques lustres, ils tutoient l'histoire dès le jour de leur sortie. A ces hauteurs que n'atteignent que Cabrel ou Souchon, Goldman est parvenu à un tel niveau de popularité que l'époque finit par ressembler à ses disques. Précédé depuis quelques semaines sur les ondes des radios par la chanson "Ensemble", l’album "Chansons pour les pieds" sort aujourd'hui.

Quatre ans après "En passant", disque grave dont on pouvait supposer qu'il soldait les peines et les questions d'une séparation, "Chansons pour les pieds" sort, avec des sourires et des émotions apaisées, peu après le mariage du chanteur avec une jeune femme de vingt-deux ans. Sous un boîtier de lourd métal blanc, avec son gros livret illustré par Zep (le père de Titeuf), le nouveau Goldman se veut un retour aux fonctions premières de la musique, celles que remplissent les musiciens de bal: “Nous faire nous lever, nous regarder, nous parler, nous désirer, nous frôler”, écrit-il.

L'enjeu, plus personnel que commercial, est aussi d'élargir un langage musical à propos duquel Goldman concédait lui-même, peu après la sortie d'En passant : “je tourne forcément en rond”. On a assez pointé chez lui les fragments de mélodie répétés d'une chanson à l'autre pour que cette entreprise d'élargissement de son univers ne soit pas accueillie avec bienveillance. A la première page du livret, la liste est encourageante: “canon chorale, gigue, technoriental, slow, tarentelle, rhythm'n blues, ballade, disco, rock, zouk lent, fanfare swing, pop”.

Et le résultat de cette traversée des genres de la musique populaire contemporaine - à l'exclusion notable du rap, auquel Goldman a toujours été plus ou moins rétif - est évidemment contrasté : mission accomplie, par exemple, avec “Si je t'avais pas”, «ballade» aux manières appuyées, semblant puiser chez Chris Rea des chevilles mélodiques d'une sûre efficacité romantique. Avec “The Quo's in Town Tonite”, Goldman pousse l'hommage à Status Quo (grosses guitares et cheveux longs) jusqu'à une pauvreté de moyens diablement seventies. Dans “Les choses”, le travail pop évoque les parfums un peu celtiques de Thin Lizzy autant que la lointaine mémoire de la new wave sans ses manières de minet...

Mais Goldman ne parvient pas toujours ni à s'arracher à lui-même, ni à s'attacher à un nouveau territoire, comme lorsque “Je voudrais vous revoir” (texte émouvant, pourtant), annoncé comme un “zouk lent”, n'est sauvé de l'impasse stylistique que par l'intervention musclée du Bagad de Kemperlé, bombardes et cornemuses en tête. Et si “La pluie” est construit comme un vrai slow pour samedi soir, l'orthodoxie goldmanienne le prive de toute intimité, de toute l'innocence maladroite qui fait les flirts heureux.

Ce n’est donc pas le dépaysement, le renouvellement ou l’audace qui vont faire de ce disque une date importante dans la discographie de Jean-Jacques Goldman, mais le nombre de chansons dansables - de “chansons pour les pieds” au sens propre - qui vont entrer dans le paysage des soirées : à peine deux ou trois titres n'entrent pas dans les formats d'usage courant sur les pistes des boîtes de nuit ou des mariages. Et cela devrait lui ouvrir une fois de plus la route sereine du disque de diamant, décerné pour un million d’exemplaires vendus. Ce serait - hors les disques écrits pour Céline Dion -, le septième de sa carrière. Mais cela fait belle lurette qu’il en détient déjà le record.


Retour au sommaire - Retour à l'année 2001

- Signaler une erreur Ajouter à mes favoris