Les plus belles citations de Jean-Jacques Goldman
Tout sur l'actualité de Jean-Jacques Goldman
La vie de Jean-Jacques Goldman, de ses origines à aujourd'hui
Tout sur les chansons de Jean-Jacques Goldman
Tous les albums de Jean-Jacques Goldman
Tous les DVD et les cassettes vidéo de Jean-Jacques Goldman
Toutes les tournées de Jean-Jacques Goldman depuis 1983
Interviews, essais, livres
Robert Goldman : l'autre Goldman
Pierre Goldman : le dossier
L'histoire des Restos du Coeur et les tournées des Enfoirés
Les sondages de Parler d'sa vie
Listes de discussion et de diffusion, liens, adresses utiles, recommandations
Goodies : Jeu, fonds d'écran, humour...
Le livre d'or de Parler d'sa vie
Le pourquoi de tout ça...

Trop vieux pour la télé ?
(La Meuse, 6 décembre 2001)

Trop vieux pour la télé ?
La Meuse, 6 décembre 2001
Sam Christophe
Retranscription de Chrystèle

L'homme assis devant nous a répondu avec patience en pesant consciencieusement ses mots. Et répondre aux questions, il l'a fait. Jean-Jacques Goldman n'a jamais, comme tous ses confrères le font, essayé de retrouver les rails rassurants du "discours-promotionnel-à-faire-passer-coûte-que-coûte", et quand une question lui a déplu, il a fait ce que tout homme est libre de faire, il n'y a pas répondu...

Sam Christophe : En 2001, vous avez fêté vos 50 ans. Un cap psychologique difficile à passer ?

Jean-Jacques Goldman : Disons que la prochaine échéance, c'est 60...

Sam Christophe : Il y a 15 ans, vous avez dit "La chanson est un art pour jeunes". Cela veut-il dire que vous êtes toujours jeune ?

Jean-Jacques Goldman : Non, c'est sûr que non. Pourquoi faire encore des chansons alors ? Parce que je continue à y trouver du plaisir. Faire un disque ou des concerts à mon âge, c'est admissible. Mais il y a quelque chose de gênant à voir quelqu'un de plus de 40 ans qui chante à la télé, c'est pour ça que j'y vais moins, je ne m'y trouve pas trop à ma place.

Sam Christophe : Votre nouvel album s'appelle "Chansons pour les pieds". Sont-elles aussi pour la tête ?

Jean-Jacques Goldman : Eventuellement, mais pas prioritairement. Ma façon de considérer la chanson vient de ce que j'ai appris à les faire en écoutant les chansons anglaises. Je ne comprenais pas, mais elles me plaisaient. Cela ne m'empêchait pas de trouver Dylan intelligent et les Beach Boys légers, sans savoir de quoi parlaient réellement leurs chansons.

Sam Christophe : Vous êtes devenu le spécialiste du boîtier en métal. Vous n'avez pas peur qu'ils rouillent, ces boîtiers ?

Jean-Jacques Goldman : Ça rouille et ça peut blesser aussi. J'ai eu beaucoup de commentaires sur ces boîtiers, mais il y en a eu des positifs aussi. Donc je persiste. Mon idée est de faire un objet qui reste. Comme moi quand je gardais les disques vinyle. Donc, ces boîtiers, c'est un peu par nostalgie de l'époque où j'étais ado. Un album à l'époque, c'était du son, mais aussi un bel objet. Voilà ce que je veux retrouver.

Sam Christophe : A propos d'ado, il y a sur votre disque une chanson hommage à Status Quo ("The Quo's in town tonite"). Vous êtes souvent allé voir le groupe ?

Jean-Jacques Goldman : Très souvent et j'irai les revoir... Mon projet pour ce disque était de décliner toutes les danses. C'était difficile d'oublier le rock. Et pour moi, Status Quo, c'est le groupe de rock de danse par excellence.

Sam Christophe : Le thème de la chanson, c'est l'indéfectible attachement du public pour le groupe, non ?

Jean-Jacques Goldman : Les gens s'identifient clairement, mais le Quo n'est pas le seul dans le cas : Cure ou AC/DC, par exemple, c'est la même chose.

Sam Christophe : Que vous le vouliez ou non, il y a plein de petits Goldman qui chantent sur les ondes françaises...

Jean-Jacques Goldman : Vous voulez parler de qui ?

Sam Christophe : Je ne sais pas : Frédéric Lerner, Gérald de Palmas...

Jean-Jacques Goldman : Frédéric Lerner, on m'en a parlé. Gérald de Palmas, je ne suis pas tellement d'accord : son univers n'est pas proche du mien, même si j'ai écrit des chansons de son album. Mais est-ce vraiment surprenant que des gens en imitent d'autres ? Moi-même, j'ai été archi-imitateur de gens comme Michel Berger ou John Fogerty. Il n'y a pas une chanson de mes débuts qui n'ait pas une référence. Sans doute est-ce pour ça que je n'ai jamais l'impression que c'est moi qu'on imite.

Sam Christophe : Vous referez des marathons scéniques comme dans les années 90 ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne sais pas. Cette tournée-ci, ce sera court : 5 ou 6 mois maximum. Après être allé jouer presque partout, j'ai moins le goût des voyages. Les choses faites ne sont plus à refaire.

Sam Christophe : Pourquoi signez-vous d'un pseudo certaines chansons écrites pour d'autres chanteurs ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne le fais plus, ça date des années 85/90. Et encore, je ne l'ai pas fait quand c'était un album en entier comme pour Johnny ou Céline Dion. Disons qu'utiliser un pseudo, cela permettait, au moins pendant trois mois, que la presse ne focalise pas là-dessus.

Sam Christophe : Le prochain album que vous écrirez clé sur porte, ce sera pour qui ?

Jean-Jacques Goldman : Prochainement, je ne le ferai pas. Je ne suis pas suffisamment inspiré pour écrire 10 ou 12 chansons à un chanteur. Des collaborations, oui. Il y a deux ou trois projets en cours mais ce n'est pas encore abouti.

Sam Christophe : Carole Fredericks, votre ex-partenaire, est morte récemment. Vous étiez à son enterrement ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, que puis-je dire ? Il y a la tristesse. Mais j'ai éprouvé aussi le bonheur de l'avoir côtoyée, revécu le précieux des moments partagés. Elle est morte en milieu de semaine au Sénégal. Le lundi suivant, on devait faire un concert de blues dans un petit club ensemble à Paris. On a maintenu le concert en hommage. Et le lendemain, dans ma boîte, il y avait une carte postale qu'elle m'avait envoyée. Je la garde avec moi, c'est comme si elle me faisait un petit signe.

Sam Christophe : Vous venez de vous marier en octobre dernier avec une étudiante de 22 ans. Vous n'avez pas peur de la différence d'âge ?

Jean-Jacques Goldman : Le problème d'un couple, je n'ai jamais beaucoup parlé de ça...

Sam Christophe : Vous allez faire des enfants ?

Jean-Jacques Goldman : Ça me gêne...

Sam Christophe : Vous savez, je pose les questions, vous n'êtes pas obligé d'y répondre...

Jean-Jacques Goldman : Disons que de ces choses-là, j'en parle déjà très peu dans le privé, je ne suis pas très loquace en tête à tête. Alors en parler à des milliers de gens, je ne suis pas très doué pour ça.

Sam Christophe : Vous avez le goût du secret ?

Jean-Jacques Goldman : Non, même pas, c'est dans ma nature de ne pas dévoiler ça.


Retour au sommaire - Retour à l'année 2001

- Signaler une erreur Ajouter à mes favoris