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Jean-Jacques Goldman : Le faiseur de chansons
(Côte Basque Magazine, le 10 juillet 2002)

Jean-Jacques Goldman : Le faiseur de chansons
Côte Basque Magazine, le 10 juillet 2002
FX Menou
Retranscription de Jean-Michel Fontaine

Quatre ans après son dernier passage aux arènes de Bayonne, Jean- Jacques Goldman, l'un des meilleurs "faiseurs" de la chanson française, est de retour au Pays Basque. En tournée dans toute la France, il pose ses guitares à Bayonne le 31 juillet et le 1er août, pour deux concerts aussi exceptionnels que complets ! Rencontre. FX Menou : Après le succès de la précédente tournée (En passant), la barre était haute, est-ce que cela a constitué une pression supplémentaire pour trouver de nouvelles idées ?

Jean-Jacques Goldman : Au début de cette tournée, on avait un peu la trouille oui ! Parce que l'on était arrivé à un bel équilibre sur la tournée précédente, ça se passait bien avec les spectateurs, ça se passait bien sur scène, il y avait des bonnes idées. Donc quand elle s'est terminée, je me suis demandé ce que j'allais pouvoir faire pour être à ce niveau-là, et puis petit à petit, les idées sont venues. FX Menou : Est-ce qu'après l'album "Chansons pour les pieds", tu voulais un tour de chant "dansant" ?

Jean-Jacques Goldman : C'est rare que je parte sur une idée générale sur un spectacle, il me semble. Par exemple, faire un spectacle uniquement électrique, ou uniquement acoustique. J'ai toujours bien aimé organiser des petites séquences de vingt minutes dans un concert. Évidemment, il me semblait important qu'il y ait une séquence dansante dans ce spectacle, mais je savais que les gens attendraient aussi des moments plus recueillis, plus intimes. FX Menou : Est-ce qu'à la différence d'"En passant" ou "Rouge", qui étaient des albums "photo" des deux ou trois années passées, "Chansons pour les pieds" est un album concept ? Jean-Jacques Goldman : Oui, on peut dire ça. De la même façon que l'album Fredericks-Goldman-Jones était plus un album concept dans le sens où tout à coup, c'était l'album de plusieurs voix. Et là, chaque chanson, à part une ou deux exceptions, est déclinée comme une danse. Donc effectivement, il y a certaines chansons que j'ai écartées, et d'autres, par exemple "The Quo's in town tonite", qui était déjà prête pour l'album précédent, et qui là a toute sa place. FX Menou : Erik Benzi [l'arrangeur des albums de JJ Goldman] m'a dit un jour que tu étais quelqu'un qui savait ce qu'il ne voulait pas. Est- ce qu'à l'inverse tu as, en studio, une idée précise de ce que tu veux ? Quelle liberté laisses-tu aux musiciens qui travaillent avec toi ? Jean-Jacques Goldman : Les musiciens interviennent mais dans des cadres quand même : par exemple pour "Tournent les violons", on laisse effectivement un peu carte blanche au joueur de vielle, mais lorsque le percussionniste arrive, il y a déjà un tempo, il y a déjà des séquences. C'est donc dans ce cadre-là qu'on le laisse libre. Ensuite on prend ce qui nous intéresse, et on jette ce qui nous intéresse pas. On laisse tout à fait les musiciens s'impliquer et donner leurs idées, parce que ce sont des spécialistes de ce style, mais dans un cadre assez pré-établi. FX Menou : Ton dernier album a été en parti enregistré chez toi. Mais quand on est jeune musicien, on rêve de scènes comme les tiennes, ainsi que d'un studio d'enregistrement avec des tables immenses ! Aujourd'hui, techniquement, ce n'est plus indispensable ?

Jean-Jacques Goldman : Non, en dehors des problèmes de bruit, c'est-à- dire de voisinage, je crois que le mythe du studio va disparaître petit à petit ! FX Menou : Revenons à la tournée : il y a six mois, tu ne semblais pas très motivé à l'idée de partir en tournée, ou du moins tu la souhaitais la plus courte possible ! Ça va mieux aujourd'hui ?! Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est un peu le cas. J'avais plein d'autres choses à faire, mais ça fait une tournée qui dure quand même de mars à novembre. Mais c'est vrai que j'ai fait déjà des tournées qui duraient beaucoup plus longtemps que ça. FX Menou : Est-ce qu'après quinze années de scène, on maîtrise mieux les réactions du public aux chansons, à la mise en scène ?

Jean-Jacques Goldman : Beaucoup plus, mais dans certaines limites. Il y a des choses que l'on n'envisage pas, il y a encore des questions. On est parti sur ce début de tournée en se demandant si on pouvait, par exemple, se faire succéder deux chansons lentes, assez longues. Bon, eh bien on a attendu d'avoir les réactions du public pour obtenir une réponse. Ensuite on hésitait entre deux chansons, donc on les a jouées alternativement un jour sur deux : un jour "Tout mais pas l'indifférence", et l'autre jour "Leidenstadt". Et on s'est rendu compte qu'il y en avait une qui fonctionnait mieux. Donc il y a des choses que l'on sait, que l'on contrôle à peu près, mais il y a quand même une grande part d'imprévu, et là c'est le public qui décide. FX Menou : Tu as fait appel à la troupe folklorique de Lublin pour cette tournée. Comment l'as-tu rencontrée, et comment l'as-tu convaincue de faire la tournée ?

Jean-Jacques Goldman : On a fait appel à des organisateurs : on avait déjà travaillé avec des gens qui nous avaient mis en contact avec les ex-chœurs de l'Armée Rouge, donc on leur a demandé s'ils avaient des troupes comme celle-là. Il fallait qu'elle soit assez polyvalente, parce qu'il y a de la danse un peu traditionnelle celtique, mais aussi des valses... Je demandais aussi à ce que certains puissent jongler, à ce qu'ils soient d'accord pour faire autre chose. Pendant un moment je voulais même les faire venir un peu comme des acteurs sur la chanson "C'est pas vrai", avec des porte-voix, mais l'idée a été abandonnée. Et je voulais qu'ils sachent aussi chanter, pour qu'ils puissent éventuellement nous accompagner sur "Ensemble", ce qu'on a un peu laissé tomber aussi parce qu'on s'est rendu compte que le public chantait. C'est donc pour tout ça qu'il nous fallait une vraie troupe. FX Menou : T'attendais-tu à ce que les gens dansent dans la salle ? Jean-Jacques Goldman : C'est ce que l'on a initié au début : au milieu de "Et l'on n'y peut rien", les danseurs descendaient dans la salle et commençaient des farandoles. Mais ça a marché uniquement sur les périphéries, parce que l'on s'est rendu compte que les gens qui étaient près et autour de la scène ne voulaient pas quitter leur place. On a fait comme ça sur une quinzaine de concerts, puis on s'est dit que les gens qui voulaient danser pouvaient le faire tout seuls, ce qui est effectivement le cas. Par contre on a rajouté une chorégraphie sur scène. FX Menou : Pendant le spectacle, tu rends hommage à Carole Fredericks. Pardon si la question est un peu impudique, mais comment vis-tu ce moment-là du concert ? Jean-Jacques Goldman : Non, c'est une bonne question ! Parce que ça a changé : au début, c'était un peu douloureux, mais en même temps, une absolue nécessité. Il n'était pas question de ne pas la citer pendant ce spectacle, où il y a des chansons qui sont aussi à elle. Et maintenant c'est un réel plaisir. Chaque soir à un moment donné, on entend sa voix, on voit son visage et moi je suis super content, maintenant, d'avoir ce rendez-vous régulier avec elle. FX Menou : Il y a une chanson "sondage" pendant le concert : c'est "Je voudrais vous revoir". Elle permet de constater que dans la salle, il y a des moins de 20 ans, de 30, de 40, de 50. Tu pensais vieillir avec ton public, et que ça se finirait ainsi, mais visiblement c'est mal parti... Jean-Jacques Goldman : Disons que la fin est un peu plus lente que ce que j'avais imaginé. Mais c'est ce qui se passe quand même globalement : il y a le public des débuts, qui suit et reste fidèle ; et puis il est vrai qu'il y a un nouveau public qui se greffe un petit peu. Il faut dire aussi que comme on ne fait pas d'affichage ni de publicité, et comme il y a plus de demandes que de concerts, les premiers qui prennent les billets sont ceux qui fréquentent les magasins de disques, donc les plus jeunes. C'est pourquoi le public qui a moins le temps de s'occuper de ça, qui n'est pas tout le temps à la FNAC se dit : "Tiens c'est bête, si j'avais su !". Donc en gros, on a quand même la grosse partie des jeunes qui écoutent mes disques, mais le public lui-même, je pense qu'il est plus âgé, peut-être pas de mon âge, mais du moins celui du début. FX Menou : Les concerts en plein air, comme aux arènes de Bayonne les 31 juillet et 1er août, ce sont des moments particuliers ? Jean-Jacques Goldman : Oui, ce sont des moments particuliers, avec des avantages et des désavantages ! Le désavantage de base étant qu'on ne peut pas avoir notre scène, puisque l'on ne peut rien suspendre au- dessus ! Et il y a même certains endroits, comme les théâtres antiques de Vienne et Fréjus, où là, on n'a carrément pas notre scène mais une scène tout à fait conventionnelle, donc là il s'agit avant tout de musique. Mais d'un autre côté, il y a une telle qualité de son, une telle disponibilité des spectateurs, et même de nous tous, que c'est assez sympa. FX Menou : Pendant la tournée, hors concerts, balances et interviews, tu fais quoi ? Tu réécoutes de la musique, tu composes ? Jean-Jacques Goldman : Non, j'ai deux activités : je fais du sport et je réponds au courrier en retard ! [rires]. Mais bon, on n'a pas beaucoup de temps libre en fait ! FX Menou : Beaucoup ont l'image d'un Goldman engagé. Mais de mémoire, tu n'as pourtant pris la parole qu'une fois, et c'était simplement pour un appel au vote... Jean-Jacques Goldman : Oui pour ce qui me concerne, je n'ai pas d'engagement du type : "La vie des gens va changer s'ils votent pour l'UDF, ou s'ils votent pour la Ligue ou je ne sais qui...". Ce dont je suis sûr, c'est que la démocratie n'est pas un dû, ni une évidence, et le fait de voter est un acte fondamental, quelle que soit la personne pour laquelle on vote ! FX Menou : On lit souvent aussi dans la presse, "Goldman machine à tubes", pourtant tu n'écris qu'une dizaine de chansons par an, ce qui finalement, selon tes propres mots, est assez peu... Alors pourquoi cette image... Jean-Jacques Goldman : Je pense que c'est parce qu'on les voit, ces chansons ! FX Menou : Il y en a quand même beaucoup qui marchent ?! Jean-Jacques Goldman : Oui, oui... oui [un peu gêné], il y a un bon pourcentage de premières balles [rires] ! FX Menou : Et justement le pourcentage de premières balles au Tennis... ?

Jean-Jacques Goldman : Non non, ça c'est une histoire sans solution ! FX Menou : La suite c'est quoi ? La fin de la tournée, les Enfoirés, d'autres chansons ? Jean-Jacques Goldman : Oui, la routine ! FX Menou : Une belle routine quand même !

Jean-Jacques Goldman : Oh, oui super ! FX Menou : Quelques chansons pour Céline Dion ? Jean-Jacques Goldman : Oui et pour d'autres en fonction des demandes. FX Menou : Faire des chansons ! Jean-Jacques Goldman : Oui, écrire des chansons, si j'en ai. Là par exemple, Céline m'avait demandé un album mais je sentais que j'étais incapable de faire douze chansons intéressantes. Je peux faire douze chansons dans la journée [rires], mais pas douze chansons du calibre que celles que je lui ai faites avant. Donc je pense que j'aurai l'idée pour deux ou trois, et puis j'ai mes copains habituels qui m'en proposent, et donc comme ça on va essayer de faire un album. FX Menou : Enfin dernière question : est ce que la France va perdre l'Euro 2004 ? Jean-Jacques Goldman : J'ai lu récemment que l'Allemagne avait été éliminée du premier tour d'une coupe du monde ; on avait dit que c'était la fin, et en fait ils ont gagné la Coupe d'Europe deux ans après ! Donc C'EST PAS VRAI !


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