Pierre Goldman est né le 6 juin 1944 de parents engagés dans les mouvements de résistance. Son père dirigeait un groupe de résistants juifs de la MOI (Main-d'uvre immigrée, mouvement lié aux FTP), sa mère, qui vit aujourd'hui en Pologne, participait aussi activement à la lutte anti-nazie.
Au lycée, Pierre avait participé aux luttes contre la guerre d'Algérie et contre l'OAS. A 19 ans, il s'inscrit à la Sorbonne pour y faire des études de philosophie. Il milite à l'UNEF et à l'Union des étudiants communistes (dans le secteur "Sorbonne-Lettres"), au sein de l'opposition de gauche non-trotkiste au PCF, courant qui anime les principales luttes étudiantes de la Sorbonne entre 1963 et 1965. Il est élu à ce titre au Comité national de l'UEC.
En 1966, l'UEC remise au pas par le PCF, les opposants exclus, l'UNEF en proie à d'obscurs débats de tendance, Pierre Goldman quitte la France. Via la Tchécoslovaquie et la Pologne, il s'embarque pour les Etats-Unis. Son but est de gagner l'Amérique latine et d'y participer à la lutte révolutionnaire. Arrêté par la police américaine pour défaut de passeport, il revient en Europe. Mais c'est pour en repartir au plus vite. En 1968, il rejoint enfin un groupe révolutionnaire vénézuélien et il participe à leur combat jusqu'en septembre 1969 où il quitte le Venezuela par la Colombie.
Entre septembre 69 et janvier 70, il participe à trois hold-up pour lesquels il sera également jugé cet après-midi. Mais il est essentiellement accusé de l'agression contre une pharmacie du boulevard Richard-Lenoir, ce qu'il a toujours nié.
Pierre, en cinquante-six mois de prison, a repris ses études. Entré bachelier à Fresnes, il est titulaire de deux maîtrises d'espagnol et de philosophie, et travaille à deux thèses de doctorat dans ces spécialités. Il enseigne la philosophie aux détenus qui préparent le baccalauréat.
Pierre sera défendu devant la cour d'assises
par Maîtres Pollack, Liebman, Grumbach et Marianne Merleau-Ponty.
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