Me Georges Kiejman, défenseur de Pierre Goldman
lors de son second procès
"Pierre a été victime d'un acte de terrorisme fasciste n'ayant
rien à voir ni de près ni de loin avec un acte policier. On pourrait
croire qu'il avait un contentieux avec la police, mais je n'y crois pas. Goldman
était un militant de gauche qui ne militait plus dans aucune organisation
précise. Mais il avait toujours la même sensibilité à
l'injustice. En outre, il était très marqué par sa judaïcité
et par le problème juif en général. Je ne crois pas qu'il
se sentait menacé".
L'Arche : Jacques Sabbath, rédacteur en chef de
l'Arche, le mensuel du Fonds Social Juif Unifié
"Nous avons appris l'assassinat de Pierre Goldman alors que nous étions
en train de boucler le numéro d'octobre de notre journal. De consternation,
l'équipe du journal a cessé de parler. Pierre Goldman était
des nôtres. Depuis qu'il collaborait à l'Arche, je le rencontrais
régulièrement, et un courant de sympathie passait entre nous.
Moi-même et les autres journalistes de l'Arche connaissions et admirions
son sang froid, son sens de la raison et son élévation morale,
caractéristique des gens qui ont souffert".
Le PS : le Parti Socialiste exprime "sa profonde
indignation" devant l'assassinat de Pierre Goldman.
Le PS "condamne avec la plus grande vigueur ceux qui l'ont perpétré
et permis" ajoute ce texte qui souligne que le PS "solidaire des organisations
démocratiques qui entendent protester contre cet assassinat, demande
solennellement que tout soit mis en uvre pour que les responsables ne
puissent bénéficier de l'impunité".
Vladimir Rabi : auteur d'un livre "Pierre Goldman,
l'homme qui est entré dans la loi" (La Pensée Sauvage)
"Je lui avais reproché un trop grand respect à l'égard
de la police au cours de son procès. Il m'a répondu : "N'oubliez
pas qu'ils sont capables de tout à mon égard". Je pense que
la rapidité avec laquelle le commissaire Leclerc retrouvera les coupables
sera significative de l'attitude de la police dans cette affaire".
Le Syndicat de la Magistrature
"Depuis 1968, la justice et les forces de police ont été
orientées vers la répression de la gauche et de l'extrême
gauche française. Le pouvoir a fait accepter cela par l'opinion publique
au nom de la sécurité et d'un prétendu danger terroriste
alimenté par les situations allemandes et italiennes. L'assassinat de
Pierre Goldman, revendiqué par un groupe qui émanerait des rangs
de la police, met en cause la responsabilité du ministre de l'Intérieur
et de certains hauts fonctionnaires de la police qui alimente une campagne visant
à dénoncer le laxisme des juges et la démission de la justice".
Le syndicat de la magistrature déclare en conclusion qu'"il attend de M. le Président de la République qu'il s'oppose solennellement aux critiques de certains membres de son gouvernement, adressées aux tentatives de la justice de faire prévaloir les principes généraux du droit et les respect des libertés sur la politique de la sécurité".
Les Policiers Autonomes
La Fédération Autonome des Syndicats de Police (le plus important
des syndicats policiers) déclare qu'elle "ne peut pas croire que
cet acte odieux ait pu être commis par des policiers". La FASP exprime
son "indignation devant ce meurtre et demande aux pouvoirs publics de tout
mettre en uvre pour découvrir rapidement les assassins".
Agence Télégraphique Juive
"Nous suivons avec beaucoup d'attention et d'inquiétude et nous
veillerons à ce qu'un maximum d'informations soient publiées sur
Pierre Goldman".
La CFDT : Hubert Lesire-Ogrel, secrétaire national
de la CFDT
"Dès l'instant où des individus ou des organisations nient
la justice - en l'occurrence la décision acquittant Goldman d'une inculpation
d'assassinat - et cherchent à s'y substituer, il n'y a plus de sécurité
publique. Lorsque l'aboutissement est un meurtre, on mesure la gravité
de l'engrenage qui risque de survenir. Il est capital de ne pas laisser faire
et c'est pourquoi il importe que les meurtriers soient recherchés activement.
Ce serait d'ailleurs la meilleure preuve de toute absence de lien, que l'on
veut espérer, entre les forces de l'ordre et le groupe dit "Honneur
de la Police".
Les Jeunes Socialistes
Le Mouvement de la Jeunesse Socialiste condamne l'assassinat de Pierre Goldman
et demande que des recherches aient lieu pour empêcher ces commandos dits
"Honneur de la Police" de récidiver.
"Le Mouvement de la Jeunesse Socialiste salue la mémoire de l'homme militant, même si nous n'étions pas d'accord avec sa ligne politique, et l'écrivain qui a bouleversé la jeunesse de France".
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