L'assassinat de Pierre Goldman, jeudi 20 septembre, par trois inconnus, à
Paris (nos dernières éditions), a suscité de nombreuses
protestations dans les milieux de gauche et d'extrême gauche. Plusieurs
organisations ont appelé à une manifestation vendredi 21 septembre,
à 18 h 30, sur les lieux du meurtre, place de l'Abbé-Georges-Hénocque
(13ème). Il s'agit de : la Ligue communiste révolutionnaire, l'Organisation
communiste des travailleurs, les Comités communistes pour l'autogestion,
la Fédération anarchiste, le Collectif national 23 mars-1er mai,
la Fédération nationale des radios libres, le Centre d'initiatives
pour de nouveaux espaces de liberté.
L'enquête a été confiée à la brigade criminelle, qui semble orienter ses premières recherches vers les milieux d'extrême droite.
Pierre Goldman a été assassiné vers 12 h 30 devant l'hôpital de la Croix-Rouge, à proximité de son domicile, rue de la Colonie. Selon plusieurs témoignages, deux jeunes gens d'environ vingt-cinq ans ont tiré plusieurs coups de feu sur Pierre Goldman avant de s'enfuir en courant.
Pierre Goldman venait de quitter son domicile pour envoyer un mandat aux parents d'un ami panaméen qu'il hébergeait. Deux jeunes gens, en attente sur la place, se sont alors dirigés vers lui, tirant à courte distance. Les premières constatations font état, avant l'autopsie, de trois douilles de revolver de calibre 11,43 et de fragments d'une balle qui a abouti dans la vitrine d'une banque voisine. L'examen balistique devrait permettre d'établir s'il a été fait usage d'une arme ou de deux.
Les deux assassins se sont enfuis, rejoints apparemment par un troisième complice qui se trouvait en "couverture" sur le terre plein central de la place. Selon un témoignage, l'un des tueurs se serait alors adressé à son acolyte en espagnol, criant "hombre!".
Le travail des enquêteurs a progressé rapidement en raison de la présence auparavant de trois inspecteurs de la 9ème brigade territoriale qui "attendaient" des malfaiteurs. Intrigués par le comportement tendu des deux individus, ils les ont bien observés avant de partir.
Ils ont pu faire un portrait très précis des deux hommes. Il s'agit, pour le premier d'un homme aux cheveux bruns et courts, à fine moustache, vêtu d'un blouson noir et d'un jean chaussé de basket. Le deuxième homme, aux cheveux blonds coupés également courts, portait un blouson bleu.
De trente à quarante-cinq minutes après l'assassinat de Pierre Goldman, un correspondant anonyme a revendiqué auprès de l'Agence-France-Presse cette "exécution" au nom d'un groupe s'intitulant "Honneur de la police".
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