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Malaise dans la police : Les policiers CFDT demandent à être reçus par C. Bonnet
Libération, le 22 septembre 1979
[journaliste inconnu]
Retranscription de Mathieu Duchesne

La revendication par "Honneur de la Police" de l'assassinat de Pierre Goldman provoque une vive effervescence parmi les organisations syndicales de policiers. Le rôle de la FPIP est mis en cause, plus ou moins directement, par certains d'entre eux.

La Fédération Autonome des Syndicats de Police a réagi la première par un communiqué d'indignation publié quelques heures après le meurtre de Pierre Goldman. En marge de cette déclaration officielle un responsable admettait hier que rien ne permettait d'affirmer que les policiers ne soient pas à l'origine de ce meurtre. "Il y a en effet dans certains services spécialisés des personnes qui estiment que la police et la justice du pays n'ont plus d'autorité et qu'il est temps d'agir. Ces gens-là adhèrent moralement aux thèses de vengeance de certaines organisations minoritaires".

Au syndicat CFDT de la police on précise que cette pensée par la bouche d'un de ses permanents. "D'une part nous ne pouvons assurer qu'il s'agit d'une action effectuée par des policiers car sous le sigle "Honneur de la Police" peut se cacher n'importe quel groupuscule fasciste. Mais d'autre part nous ne pouvons nier la fascisation d'une frange de la police. Ce qui attire beaucoup notre attention sont le terme du communiqué des assassins qui rappellent indubitablement les termes habituellement employés par l'organisation "Légitime Défense" et la Fédération professionnelle indépendante de la police, qui s'abritent sous le même toit. Rien ne nous permet de les accuser, mais nul doute que leurs thèses engendrent des vocations fascistes dans ou hors de la police".

Un communiqué publié par l'Union fédérale CFDT de la police déclare par ailleurs : "Comme ils l'avaient fait lors de l'attentat contre un militant CGT, les policiers attendent du ministre de l'intérieur qu'il mette tout en œuvre pour que les assassins de Pierre Goldman soient déférés à la justice, qu'il s'adresse aux policiers et reçoive les organisations démocratiques de la profession afin de faire la mise au point qui s'impose et éviter que le processus de fascisation que nous constatons ne gagne la police. Nous exigeons par ailleurs que Monsieur Bonnet prenne toutes mesures pour mettre fin à l'hébergement de l'association "Légitime Défense" dans les locaux de la Préfecture de Police, alors que dans le même temps la circulaire Chaban-Delmas qui prévoit notamment le logement des organisations syndicales par l'administration n'est pas appliquée".

Un syndicat de policiers fascistes
C'est en effet dans les locaux de la Préfecture de police, 11 rue des Ursins à Paris 4ème que l'Association "Légitime Défense" présidée par M. Romeiro est hébergée. A vrai dire, elle fait local commun avec un petit syndicat policier d'extrême droite, la "Fédération professionnelle indépendante de la police". Même siège, même téléphone, même numéro de poste.

Cette FPIP qui a obtenu 408 voix sur environ 80 000 aux dernières élections syndicales de la police recrute la quasi totalité de ses adhérents, des jeunes pour l'essentiel, dans le personnel en tenue de police parisienne (brigade motocycliste, compagnies de nuit, etc…). Dissidente "Syndicat indépendant de la police" fondé par M. Baylot dans les années 50 pour lutter contre la IVème République, la FPIP, fondée par M. Florentin, publie un bulletin "Police et sécurité" qui dénonce sans relâche la "complaisance" des autorités pour les "criminels" et fait ouvertement l'apologie de la "légitime défense". Chaque numéro comporte d'ailleurs une abondante publicité sur les armes individuelles et les sympathisants sont incités à disposer, outre de leur arme réglementaire, d'une arme personnelle.

Le conseiller juridique de la FPIP est Maître Garraud, également avocat de "Légitime Défense" et qui avait assuré la représentation de l'agent Quinet, lors des deux procès Goldman. La FPIP avait d'ailleurs condamné à l'époque, par tract, le verdict des Assises d'Amiens. Aujourd'hui, tout en "condamnant cet assassinat (de Pierre Goldman) elle rend responsable les autorités judiciaires d'encourager de tels actes, souhaite que la presse et les médias aient autant de passion à déplorer la mort d'un policier sous les balles".

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