Un sentiment d'étrangeté dominait vendredi dans les commentaires de presse, après le considérable cortège qui a suivi les obsèques de Pierre Goldman. Que 15 000 personnes soient venues a surpris. Mesure-t-on bien l'importance de ce nombre, rassemblé un jeudi après-midi, alors que les heures de travail l'empêchaient et que le silence des chaînes radio-télés avait été, cette fois, général ? Combien seraient venus si les horaires des pompes funèbres avaient permis que la marche débute à 18h30 ?
Plus encore que la foule, l'intensité et la profondeur de l'émotion se dégageant du long cortège silencieux a impressionné. L'affliction ou l'amitié n'expliquent pas tout. Pourquoi ce nombre ? Pourquoi cette force ? A l'évidence aucune mystique simplette n'en rend compte. Quelle fêlure inexpliquée a produit chez un si grand nombre l'assassinat du 20 septembre ?
Il se passe quelque chose depuis ce jour-là, qui n'est pas qu'émotif. Indicible, pour le moment.
Diverses initiatives tendent à poursuivre ce que bien peu se hasardent à appeler "riposte". Le meeting des organisations, mardi prochain à La Mutuelle. Un gala de "Salsa pour Pierre Goldman", le dimanche 7 octobre, ensuite musiques et chants de 18 heures à 24 heures à la Porte de Pantin, dans le but d'aider Christiane Goldman et son fils Manuel.
Et surtout, agir pour que l'enquête aboutisse. Savoir qui ? Car de la réponse beaucoup dépend.
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