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Ces millionnaires qui vivent cachés, des trésors de discrétion
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Ces millionnaires qui vivent cachés, des trésors de discrétion
Jean-Jacques Goldman, quand la musique donne
Challenges n°138 de juillet-août 1999 Emmanuelle Belohradsky
Auteur - compositeur - interprète, il prête également ses talents à d'autres artistes dûment choisis. Bingo ! Record des ventes et disques de diamant.
Après plus de quarante ans passés à Montrouge, sa banlieue natale du sud de Paris, il s'est installé dans un appartement donnant sur l'une des avenues les plus huppées de la capitale. "Sans doute le seul luxe qu'il s'est offert depuis le début de sa carrière", soupire un fin connaisseur du monde de la musique française et de son plus grand faiseur de tubes, Jean-Jacques Goldman.
Ce chanteur - auteur- compositeur de 48 ans est un modeste indécrottable.
Il roule en moto, déniche des artistes dans les rames de métro, fuit les feux de la rampe et affiche haut et fort qu'il est "content de payer près de 60% d'impôts".
Bien sûr, il lui reste quand même largement de quoi vivre. Car, malgré les apparences, Jean-Jacques Goldman est riche.
Il a chanté "Là-bas", mais c'est bien ici qu'il est devenu multimillionnaire de la galette en vinyle. Avant d'acquérir ses galons de chanteur, Goldman tenait un petit magasin de sport à Montrouge. Il a fini par se faire manger par plus gros que lui. Reconversion réussie : devenu poids lourd de la chanson française, il détient en France le record des ventes de ces dix dernière années. Sur ses onze derniers albums, six sont des disques de diamant, vendus à plus de 1 million d'exemplaires, comme « En passant", "Rouge" ou "Entre gris clair et gris foncé". Pas un seul qui ne soit au moins disque de platine (300 000 exemplaires). "Un chanteur lambda touche environ 18 % de royalties sur le prix de vente hors taxe et hors marge d'un disque. Soit environ 13 francs par galette, calcule un producteur. Comme Goldman est un chanteur hors normes, il prend plus du double". Son fonds de catalogue tourne bien, avec près de 400 000 exemplaires vendus tous les ans.
Encore n'est-ce là que la partie émergée de l'iceberg. Goldman choisit ses artistes avec un flair immanquable : Johnny Hallyday (Laura, Je t'attends), Khaled (Aïcha), Florent Pagny (Une place pour moi), Patricia Kaas (Il me dit que je suis belle).
Mais c'est avec Céline Dion qu'il atteint les sommets. La Québecoise peinait à décoller en France. Avec "Il suffisait d'aimer", il lui a fait "exploser" le Top-50. En 1995, Goldman avait déjà touché un beau jackpot en composant avec Cabrel, pour Céline Dion, l'album "D'Eux". Il s'est vendu à 6 millions d'exemplaires. Certains de ses titres en anglais se sont écoulés à plus de 25 millions…
Jean-Jacques Goldman a un conseiller, son frère Robert, également son manager à la tête de la maison de production JRG. Robert négocie contrats, royalties et droits d'auteur. "C'est l'un des plus grands pros du milieu. Il est capable d'éplucher un contrat en quelques minutes", raconte un producteur. Mais ne lui dites surtout pas qu'il est pratron d'entreprise ! Son frère Jean-Jacques, un ancien de l'Edhec, est un artiste. Et lui, son conseiller. Point barre. C'est que, dans la musique, les tabous ont la vie longue !
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