Auteur : Jean-Jacques Goldman - Michael Jones
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G.
Version originale
Année : 1990
Interprétée par : Fredericks - Goldman - Jones
Distribuée par : C.B.S.
Année | Interprète | Support | Référence | Pochette |
décembre 1998 | Native et Patrick Fiori | Hit Machine , M6 | - | non disponible. |
La nuit t'habille dans mes bras
Pâles rumeurs et bruits de soie
Conquérante immobile
Reine du sang des villes
Je la supposais, la voilà
Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment
Le temps demeure et meurt pourtant
Tombent les apparences
Nos longs, si longs silences
Les amants se perdent en s'aimant
Solitaire à un souffle de toi
Si près, tu m'échappes déjà
Mon intime étrangère
Se trouver, c'est se défaire
A qui dit-on ces choses-là ?
As dawn lights up another day
Visions I once had fade away
All of those words unspoken
My wildest dreams all broken
It wasn't supposed to be that way
Should I leave why should I stay
Solitaire à un souffle de toi
Leavin' behind me yesterday
Tout près, tu m'échappes déjà
Am I free or forsaken
Mon intime étrangère
Cheated or awakened
Se trouver, se défaire
Does it matter anyway ?
Philippe Robin : La première chanson extraite de cet album, c'est "Nuit", chanson calme, chanson velours. Il était évident pour vous dès le départ que cette chanson devait être le premier 45 tours, devait être la carte de visite ?
Jean-Jacques Goldman : Non, ça a été un choix très difficile à faire et très long. Je crois qu'il n'y avait aucun titre qui se détachait vraiment très nettement de cet album, dans le sens où on les aimait tous. Il y avait toujours trois personnes qui étaient pour tel titre, trois personnes pour tel titre, trois personnes pour tel titre etc... Donc il a fallu choisir et je crois qu'on a choisi le dernier jour que ce soit celle là, mais sans raison vraiment très précise.
Philippe Robin : On choisit comment ? On choisit d'après l'ambiance du moment, d'après l'époque où la chanson va sortir, si c'est en été ou en hiver, ou d'après quelque chose... presque de la superstition quelquefois ?
Jean-Jacques Goldman : Non, là ce qui a guidé peut-être le choix, ça a été de se dire quelle chanson pouvait représenter assez bien ce qui se passe dans cet album. C'est un album qui est vraiment basé sur les voix et les guitares et donc on a pensé que celle-ci, et la face B qui est "Je l'aime aussi", pouvaient bien montrer ce qui s'y passait. En fait, le choix d'un 45 tours, c'est le choix d'une vitrine. On ne peut pas tout mettre en vitrine mais on essaie de dire, voilà c'est à peu près ce qui se passe à l'intérieur.
Coffret audio Fredericks - Goldman - Jones
Sony Music France, novembre 1990
Nicole Korchia : Le premier single extrait de l'album est un titre lent, intimiste. Il reprend un thème qui revient souvent, souvent dans tes chansons : la nuit.
Jean-Jacques Goldman : Oui, je ne l'ai pas inventé ce thème là... Je ne crois pas qu'il y a pas un seul artiste qui ne parle pas de la nuit dans une de ses chansons. Personnellement, j'ai une tendance à vivre ainsi. J'écris la nuit, je me réveille la nuit. Je suis plus opérationnel à partir de minuit...
Salut Magazine, 08-15 décembre 1990
Nicole Korchia : Peux-tu chiffrer le temps pour faire une chanson ?
Jean-Jacques Goldman : Ça dépend. Il y a des chansons comme "Je marche seul", par exemple qui ont pris dix formes différentes, d'autres refrains... Donc j'ai mis beaucoup de temps à les bâtir, plusieurs mois. Il y en a d'autres comme "Comme toi" ou "Nuit" qui viennent en deux heures ou une nuit. Ensuite, il y a juste une semaine, quinze jours de travail dessus, pour rectifier la tonalité, trouver le bon tempo, les arrangements. Mais en gros au bout d'une nuit, la chanson est presque intacte. Ça dépend beaucoup des chansons.
Salut Magazine, 08-15 décembre 1990
Jean-Jacques Goldman  : Il y a des chansons qui viennent très rapidement, du style "Nuit" par exemple, ou "Comme toi". Bon, ça c'est des chansons qui viennent en deux heures et sur lesquelles il y a quinze jours / trois semaines de travail ensuite, qui sont les arrangements, bon, la tonalité définitive, le tempo, etc... Mais finalement, quand on entend le premier jet, la première maquette et la chanson à la fin, ce n'est pas énormément différent, c'est plus propre. Et puis, il y a les chansons qui demandent un boulot fou, des chansons genre "Là-bas", genre "Je marche seul", en général des chansons rapides, où là, c'est un enfer, ou alors "Leidenstadt" par exemple, qui restent longtemps de côté : ou je ne trouve pas le refrain, ou alors j'en trouve un qui est nul, ou la tonalité n'est jamais la bonne, ou le tempo n'est jamais bien, faut remixer, faut ré-enregistrer, enfin voilà : les chansons à problèmes...
Europe 2, 10 mars 1991
Jean-Jacques Goldman : Le choix du premier single a été très difficile à faire et très long. Il n'y avait selon moi aucun titre qui se détachait très nettement de cet album dans le sens où on les aimait vraiment tous. Nos avis divergeaient. On a donc choisi le dernier jour sans raisons très précises. Comme l'album est vraiment basé sur les voix et les guitares, on a pensé que la chanson représentait bien l'album.
Salut, 1991
Jean-Jacques Goldman : C'est la chanson qui est née pendant l'enregistrement sans prévenir. Et qui n'a pas nécessité beaucoup de travail, elle est venue comme ça. La référence musicale est de Peter Green. Pourquoi "Nuit" comme single annonciateur de l'album ? Pas de raison précise, elle n'est ni plus ni moins représentative.
Date et lieu inconnus
Carlos Sancho : Quelles sont les chansons dont tu es fier ?
Jean-Jacques Goldman : (après une longue hésitation) Je dirais "Nuit" pour l'écriture générale, il y a aussi Filles faciles pour le texte puis aussi Je te donne.
JJ Goldman encore et toujours
Guitar Magazine, 1994
Je n'ai jamais douté du succès de [Long is the road], par exemple mais pour les faire, pour les construire, les arranger, c'est beaucoup plus difficile de faire une chanson comme "A nos actes manqués" qu'une chanson comme "Nuit". En gros, les chansons rapides sont beaucoup plus difficiles à faire que les chansons lentes.
Génération Laser, spéciale "intégrale de Jean-Jacques Goldman"
RTL, 15-19 novembre 1991
Jean-Jacques Goldman : La nuit t'habille dans mes bras / Le soleil est déjà là, déjà là / Et moi j'ai pas envie d'me l'ver / J'resterais bien la toute la journée / Les volets fermés / A rien faire / Juste paresser / Paresser / Et rêver, et rêver / Les volets fermés / Oui, mais / Mais y'a toujours ce sale moment / Y'a toujours cet épouvantable instant / Que vous connaissez sûrement / Inexorablement / Ce moment où... / Tout à coup : / "DRIIIIIIIIIIING" !!!
Transition entre "Nuit" et "Il suffira d'un signe"
Top Live Europe 1, 12 juin 1995
Jean-Jacques Goldman : On peut se sentir très seul face à un souffle de "l'autre".
Explication de "Nuit"
Lettre à Béa, printemps 1996
Carlos Sancho : Pour les solos, laisses-tu ton inspiration s'exprimer sur scène ou au contraire, choisis-tu la rigueur ?
Jean-Jacques Goldman : Pour certains titres comme "Nuit", je refais exactement le même solo, contrairement à ceux de "Puisque tu pars" ou de "Peur de rien blues", même si je ne me considère pas comme étant un improvisteur chevronné. Cela dit, d'un soir à l'autre les solos se ressemblent pas mal (rires).
Le retour au naturel
Guitarist n°96, novembre 1997
Jean-Jacques Goldman : Des heures passées à improviser sur cette suite d'accords. Cette chanson m'a volé des nuits.
Anthony Martin : Vous avez intitulé une chanson "Nuit", qu'on retrouve aussi sur l'album en public. Vous composez plutôt la nuit, plutôt le jour, il n'y a pas de règles ?
Jean-Jacques Goldman : Il y a quelques années, je composais surtout la nuit. Mais je pense que c'est plus pour une raison de calme, parce que j'avais des enfants en bas âge, je travaillais beaucoup dans la journée, j'avais beaucoup à faire, et donc il y a tout à coup, entre 22 heures et 3 heures du matin, 5 heures qui vous appartiennent, et qui n'appartiennent qu'à vous... C'est plus à cause de ça. Bon maintenant que je suis plus tranquille, que les enfants sont grands, et que j'ai moins de choses obligatoires, ça peut être toute la journée.
Quand la musique est bonne
RTL, 5 juillet 2003
Jean-Luc Cambier : Vous êtes un des rares chanteurs à aimer expliquer vos textes. Parce que c'est le monde des idées que vous préférez ?
Jean-Jacques Goldman : Parce que je ne suis pas un poète. J'écris toujours sur un thème. Le seul contre-exemple pourrait être "Nuit". J'en ai joué pendant des heures la mélodie qui a fini par susciter des "mots musicaux". Mais même pour ce titre, à la fin, il a fallu que j'y mette un sens.
La nuit t'habille dans mes bras
Pâles rumeurs et bruits de soie
Conquérante immobile
Reine du sang des villes
Je la supposais, la voilà
(Nuit)
Tout n'est plus qu'ombre, rien ne ment
Le temps demeure et meurt pourtant
Tombent les apparences
Nos longs, si longs silences
Les amants se perdent en s'aimant
(Nuit)
Solitaire à un souffle de toi
Si près, tu m'échappes déjà
Mon intime étrangère
Se trouver, c'est se défaire
A qui dit-on ces choses-là ?
(Nuit)
As dawn lights up another day
Visions I once had fade away
All of those words unspoken
My wildest dreams all broken
It wasn't supposed to be that way
(Nuit)
Should I leave why should I stay
Solitaire à un souffle de toi
Leavin' behind me yesterday
Tout près, tu m'échappes déjà
Am I free or forsaken
Mon intime étrangère
Cheated or awakened
Se trouver, se défaire
Does it matter anyway?
(Nuit)
Isabelle N'Guyen
En passant, 28 septembre 1999
Christine Tascher
En passant, 6 octobre 2002
Delphine VB
En passant, 17 septembre 2003