Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G.
Version originale
Année : 1996
Interprétée par : Khaled
Distribuée par : PolyGram
Remarques :
Jean-Jacques Goldman aurait-il fait une chanson dance techno sans l'aide de Roland Romanelli et Erick Benzi ?!?
Année | Interprète | Support | Référence | Pochette |
1996 | Khaled | K7 Sahra | PolyGram 533 405 4 | |
1996 | Khaled | CD Sahra | PolyGram 533 405 2 | |
1997 | Khaled | CD 2 titres | PolyGram 573 636-2 |
Et la nuit tendait les bras pour y bercer le jour
Et les ombres de nos pas marchaient au pas de l'amour
Le feu jouait dans l'eau comme jouent des frères
Etait-ce vrai ou bien n'était-ce qu'un rêve ?
Oh... Le jour viendra
Les grands lions apaisés buvaient près des gazelles
Les tempêtes se levaient pour éteindre les braises
J'ai vu des fleurs au beau milieu d'un désert
La vérité ou juste une autre chimère ?
Mmm... Le jour viendra
J'ai vu l'été s'effacer en saluant septembre
Les instruments s'accorder pour inventer ensemble
Des arcs-en-ciel illuminer des orages
Etais-je endormi, n'était-ce qu'un mirage ?
Oh... Le jour viendra
Si Dieu nous a fait des mains ce n'est que pour caresser
S'Il a fait des bras c'est pour protéger
Nos cerveaux pour inventer et nos voix pour chanter
Changer les rêves en realité
J'ai vu des cailloux plus doux que le plus doux des velours
Et des épines mourir au premier des mots d'amour
J'ai vu la paix bénir mon pays que j'aime
Etait-ce vrai ou bien n'était-ce qu'un rêve ?
Oh... Le jour viendra
Le jour viendra
Le jour viendra
Le jour viendra
Le jour viendra
Le jour viendra... Retranscription de Gaël Maire, Micheline Clasens et la classe de français de Heverlee (Belgique)
Laurent Boyer : Est-ce que tu acceptes la critique ou est ce que quand tu livres un produit finit, c'est du bronze ?
Jean-Jacques Goldman : Bien sûr. Ça s'est passé sur Khaled. La maison de disque, sur le deuxième titre, m'a dit qu'il n'était pas… content de l'arrangement et qu'il voulait tenter autre chose. J'ai dit "il n'y a aucun problème". La seule chose, c'est ce que c'est moi qui décide à la fin. Donc, ils ont fait un nouvel arrangement et j'ai dit "je n'aime pas cet arrangement" et ils ont pris le mien. Voilà. [rires] Sur "Le jour viendra".
Jean-Paul Germonville : La personnalité de l'interprète influe sur votre écriture ?
Jean-Jacques Goldman : Je réfléchis ! Khaled me demande une chanson, qu'est-ce que je peux lui faire ? Je pense à son style, en quoi il peut être conciliable avec ce que j'écris. J'essaie de faire une espèce de soul pour "Aïcha", un peu plus disco sur "Le jour viendra", avec des textes qui me semblent être dans ses préocupations. J'hésitais à lui faire un reggae et, finalement, il est allé enregistrer certaines choses en Jamaïque. Ce n'est pas étonnant, il y a des rapports entre les musiques.
Quelques mots en passant
L'Est Républicain, septembre 1997
Jean-Luc Cambier : Il y a sur son album une autre chanson, "Le jour viendra", qu'il vous a demandée sur l'Algérie.
Jean-Jacques Goldman : Oui, sur la réconciliation. Elle dit qu'il y a toujours un moment où la nuit et le jour se rencontrent. Tous les animaux vont boire a la même eau. Peut-être un jour viendra où le peuple algérien lui-même sera apaisé.
Jean-Luc Cambier : Réalistiquement, qu'est-ce qu'on peut faire à part trouver cela terrible et se sentir coupable de cette impuissance ?
Jean-Jacques Goldman : Je n'ai jamais eu l'impression d'être suffisamment important pour me sentir coupable. Je n'ai pas le pouvoir de changer la vie des gens. Si on peut travailler pour l'Algérie, il faut le faire mais on ne va pas écrire l'histoire a leur place. On peut être solidaire mais pas se substituer à eux. Est-ce qu'un pays qui a obtenu l'indépendance, ce qui est tout a fait légitime, peut faire l'économie de l'expérience de l'horreur ? Est-ce que ce n'est pas sur ces cendres-là qu'on construit une société paisible ? Je me rappelle avoir discuté avec un ancien ambassadeur du Cambodge. Je lui ai demandé si ce qui s'est passé au Cambodge, soit la moitié de la population qui a tué l'autre moitié, si cet incroyable autogénocide était prévisible. Il a répondu : "Non, puisque c'était le peuple le plus doux de la terre et oui parce que c'était le peuple le plus doux de la terre". Il nous a peut-être fallu deux mille ans de guerres pour comprendre vraiment ce que c'était.
Interview de Jean-Jacques Goldman
Télé Moustique, 24 septembre 1997
Patrick Labesse : Vous déclarez souvent que vous n'êtes pas un militant, et si vous évoquez l'Algérie ou des problèmes qui vous tiennent à coeur comme le racisme, c'est rarement dans vos chansons.
Khaled : Je ne veux pas trahir cette musique que je chante. Le role du rai, sa guerre, ça a été de casser des tabous. Je n'ai pas envie d'interpréter des textes politiques purs et durs. Toutefois, certaines de mes chansons parlent de la paix chez nous, comme "Le jour viendra", par exemple, dans mon album précédent, "Sahra", qu'a écrite pour moi Jean-Jacques Goldman.
Patrick Labesse : Une partie de votre public a pu vous reprocher, notamment à travers cette collaboration, de trahir le rai. Et vous faites encore équipe avec Goldman cette fois-ci.
Khaled : Personne ne m'a reproché quoi que ce soit. J'ai invité Goldman car il est pour moi le meilleur auteur français. Pourquoi le rappeler pour Kenza ? Parce que je voulais aussi faire quelque chose d'universel et donner un message de paix. Je travaille avec des Français, j'ai invité également Noa, Israélienne d'origine yéménite, Amar, une chanteuse anglo-pakistanaise ; j'ai enregistré des cordes en Egypte ; le producteur et arrangeur de la plupart des titres, Steve Hillage, est Anglais, et vient donc du pays qui a été le colon du Moyen-Orient... Après la guerre, il y a l'harmonie. Mais attention, ce n'est pas un geste politique. Je suis simplement un messager de la paix, un provocateur gentil.
Le Monde, 11 décembre 1999