Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : JRG
Version originale
Année : 2001
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : Columbia / Sony Music
Je jouerais du même harmonica
Je verrais le même arbre là-bas
Serais-je heureux sans toi ? Pourquoi pas ?
Rien que d'y penser ça me glace à chaque fois
Si je t'avais pas
Si je t'avais pas
Que serais-je, où ça ?
Ma maison c'est là
Exactement dans tes bras
J'aurais des enfants, mais pas ceux-là
Moitié moi, mais pas moitié toi
J'embrasserais, "comme ça", un peu distrait
Pas une fois, pas une, nous ne l'avons fait
Si je t'avais pas
Si c'était pas toi
Que serais-je, où ça ?
Mon pays c'est toi
Précisément dans tes bras
Bouge pas
C'est ma place à moi
Mon abri mon toit
J'habite tes bras
Là où me caressent tes doigts
Jean-Jacques Goldman : Cette chanson-déclaration ne couvre pas une réalité directe. Elle m'est venue en voyant un couple parfait. Je me suis demandé ce qui se passe entre eux. Il y avait déjà "Et si tu n'existais pas" de Joe Dassin ou "Que serais-je sans toi" de Ferrat. C'est une question que tous les gens qui ont vécu longtemps avec une femme peuvent se poser.
J'adore l'idée que l'amour se joue de nous
Télémoustique, le 12 décembre 2001
Laurent Boyer : Je viens sur "Si je t’avais pas", qui est une ballade.
Jean-Jacques Goldman : Une petite ballade folk avec de la slide guitar.
Laurent Boyer : Quand on regarde le texte, tu parlais tout à l’heure d’album perso, semi-autobiographique, c’en est un.
Jean-Jacques Goldman : C’est la question qu’on peut se poser. Si j’avais pas rencontré cette personne avec qui j’ai fait ma vie ou avec qui j’ai fait une partie de ma vie, qu’est-ce que… Tout le monde peut se poser cette question. Si c’était pas toi, comment j’aurais vécu ? Je trouve que c’est une question qu’on peut tous se poser… [silence]
Laurent Boyer : Mmmmm.
Jean-Jacques Goldman : Non ?
Laurent Boyer : Ouais, ouais, absolument oui. Mais ce qui est bien c’est que tu te la sois posée. [silence] C’est ce que tu te demandes. Si c’était pas toi, j’aurais été comment, et j’aurais fait quoi ?
Jean-Jacques Goldman : Quelle vie j’aurais eue ?
Laurent Boyer : Tu n’as jamais fait une analyse ?
Jean-Jacques Goldman : Non.
Laurent Boyer : Tu n’as pas éprouvé le besoin d’en faire une ?
Jean-Jacques Goldman : Non, non. On a nos nœuds, nos névroses, tout le monde les a. Mais on peut vivre avec, on fait avec.
Laurent Boyer : Tu as réussi à trouver les tiennes ?
Jean-Jacques Goldman : Le fait de ne pas aimer le regard des autres par exemple, d’être très timide, d’avoir du mal, enfin une espèce de répulsion à m’imposer. Le fait de travailler énormément tout seul. J’apprends maintenant à travailler avec d’autres mais au début je faisais tout tout seul. Le fait d’être incapable de demander quoi que ce soit à n’importe qui, d’avoir du mal à demander aux autres. Je ne sais pas d’où ça vient. Chacun a son caractère.
Fréquenstar
M6, le 16 décembre 2001