Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G.
Version originale
Année : 1993
Interprétée par : Fredericks - Goldman - Jones
Distribuée par : Columbia / Sony Music
A quoi tu rêves redescends
C'est comme ça, pas autrement
Faudra bien que tu comprennes
A chaque jour suffit sa peine
Après tout c'qu'on a fait pour toi
A ton âge, on s'plaignait pas
L'excès en tout est un défaut
T'as pourtant pas tout c'qui te faut ?"
ça devrait être interdit
Tous ces mots tranchants comme des scies
Antidotes à la vie, à l'envie
Mais quelle est sa maladie ?
Elle avait dix-sept ans, elle avait tant et tant de rêves à vivre
Et si peu l'envie de rêver, comme ces gens âgés qui tuent le temps
Qu'ils n'ont plus, assis sur des bancs
Dix-sept ans, elle dérivait à l'envers loin des vérités avérées
Elle disait qui vivra verra, et moi je vivrai, vous verrez !
"Méfie-toi de tes amis
Dans la vie pas de sentiment
On ne vit pas avec des si
Y'a les gagnants et les perdants
T'as trop d'imagination
Mais garde un peu les pieds sur terre
Faudra qu'tu t'fasses une raison
Attends, tais-toi, mais pour qui tu t'prends ?"
Elle aimait pas les phrases en cage
Etre sage, pas le courage
Elle disait quitte à tomber de haut
Qu'elle vendrait chèrement sa peau
Elle avait dix-sept ans
Elle prenait la vie comme un livre qu'elle commencait par la fin
Ne voulait surtout pas choisir pour ne jamais renoncer à rien
Dix-sept ans
Elle était sans clé, sans bagage, pauvres accessoires de l'âge
Elle voulait que ses heures dansent au rythme de ses impatiences
Face à tant d'appétit vorace
Que vouliez-vous que j'y fasse ?
A tant de violente innocence
J'avais pas l'ombre d'une chance
"Une fille de 17 ans. Son appétit de vivre. Ses appétits. Ce tourbillon qui t'arrive en disant : "Je n'ai pas de clef, pas de bagage, pas d'avenir peut-être et je me casse. Salut." Cette vitalité arrogante qui dérègle les pendules, bouleverse tout sur son passage. Moi, je croise une fille de 17 ans tous les jours. Suffit de lui dire de mettre un pull en hiver, d'acheter un ticket de bus avant de s'installer, de ne pas oublier d'aller à l'école, de manger ça mais pas ça, pour qu'elle te regarde avec des yeux ronds, véritablement étonnée, en te disant : "pourquoi ?" La base même de toute chose semble incompréhensible.
- Vous sortez ce soir ?
- Ouais.
- Et vous faites quoi ?
- Chais pas.
Je n'ai jamais connu ça ; bandes de copains, boîtes, boums, temps perdu ensemble. Je suis passé de 14 à 40 ans. Direct."
Jean-Jacques Goldman
Commentaire du livre "Rouge"