Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G.
Version originale
Année : 1990
Interprétée par : Fredericks - Goldman - Jones
Distribuée par : C.B.S.
On devrait pas croiser dans les rues
Les beaux regards des belles inconnues
Surtout ne plus entendre les voix
De ces sirènes aux parfums hors la loi
J'ai pas tué, pas nié, pas volé
Pas même réussi à regretter
Quand j'suis contre elle, c'est pas contre toi
Et quand on aime, d'abord, on n'compte pas
On pardonne un jour tous les faits de guerre
On n'oublie guère les effets de l'amour
Banale histoire anormale, amorale
Illégal écart entre bien et mal
Belle et blasphème la même nouvelle
Primo je t'aime, t'aime
Mais qu'y puis-je si j'l'aime aussi ?
On n'aura jamais de train pour l'amour
Jamais d'horaires, de rails, sans détours, la vie
J'l'aime aussi
Et Rome sermonne et clochers carillonnent
Y en a pourtant tant qui n'aiment personne
Si l'homme occidental est monogame
Sait-on si l'amour l'est aussi ?
Pas loin d'ici, à quelques kilomètres
L'on dit que le "game est poly"
Jules et Jim et Jeux interdits
Quand les musiques en trio sont jolies
Dites-moi qui, qui mérite ici
L'exclusivité de toute une vie ?
Dans les marées basses du manque d'amour
Bénis les vivants même à double tour d'envie
J'l'aime aussi
Où et quand, à qui, de quoi s'excuser
Y en a tant qui haïssent à volonté
Philippe Robin : "Je l'aime aussi", chanson où vous chantez à trois. Dans cet album, il n'y aura qu'une chanson, on va le voir tout à l'heure, où vous chantez tout seul. "Je l'aime aussi" ?
Jean-Jacques Goldman : Elle est assez représentative finalement de l'album dans le sens où on chante tous les trois, on se répond... ça fait presque un peu comédie musicale. Je me souviens de cette chanson avec beaucoup de temps passé sur le son du rift de guitare où on empilait une guitare claire électrique, une guitare très saturée et une guitare acoustique. Je me rappelle du solo de guitare du milieu où on joue Michaël et moi qui nous a bien plu, et puis la partie de cuivres de la fin donc avec les Kick Horns, une section de cuivres de Londres, qui est venue deux, trois jours avec nous.
Coffret audio Fredericks - Goldman - Jones
Sony Music France, novembre 1990
Jean-Jacques Goldman : C'est un gros riff de guitares, deux solos, entre Michael et moi. On se répond mutuellement.
Date et lieu inconnus
Jean-Jacques Goldman : Dans cette chanson, je disais simplement que je vois beaucoup de gens qui vivent à deux puis qui s'aiment pas. Ou y'a pas beaucoup d'amour, finalement.
Brunch
Europe 2, 3 avril 1994
Jean-Jacques Goldman : A priori, ce qu'on se rend compte c'est qu'il y a actuellement, je crois, (...) deux séparations sur trois en région parisienne. Et puis les troisièmes qui restent ensemble, en général, c'est pas très brillant. Donc, il me semble, quand même, qu'il y a un léger problème sur la vie à deux, telle que nos parents nous l'ont léguée. Il y a peut-être d'autres choses à voir... En ce qui me concerne, c'est beaucoup plus facile dans le sens où la vie à deux, elle est...
Laurent Boyer : T'as moins de contraintes.
Jean-Jacques Goldman : C'est ça. Il y a beaucoup de séparations, il y a beaucoup de moments où on n'est pas là... Donc le fait, comme ça, de partager beaucoup moins de quotidien, à mon avis, est un facteur de longévité. Ça facilite beaucoup les choses. Contrairement à ce qu'on croit, je crois que nos métiers favorisent la vie de couple, ne serait-ce que par...
Laurent Boyer : Par l'éloignement et le désir de l'autre quand il est pas là. Le désir de se retrouver aussi.
Jean-Jacques Goldman : Voilà, c'est ça.
Laurent Boyer : Et le fait qu'il y ait toujours une attente de l'autre et une incertitude sur l'autre.
Jean-Jacques Goldman : Et puis le fait de ne pas vivre cette espèce de quotidien qui ronge, qui détruit beaucoup les choses.
Laurent Boyer : Ouais. Et il faut les moyens pour ça.
Jean-Jacques Goldman : C'est vrai.
Laurent Boyer : Il faut aussi moins de contraintes sociales et plus de liberté.
Jean-Jacques Goldman : Voilà.
Laurent Boyer : Donc, privilégiés, quoi.
Jean-Jacques Goldman : Deux salles de bains.
[rires]
Brunch
Europe 2, 3 avril 1994