Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : BMG Music Publishing France
Version originale
Année : 1981
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : CBS
Restez calme et surtout, surtout n'ayez pas peur
Je ne vous toucherai pas et j'suis pas un voleur
Déséquilibré un peu, mais innoffensif
Je ne vous garderai ici que quelques heures
J'ai pas l'intention d'abuser de vos charmes
Ne craignez rien, regardez-moi, je suis sans arme
Mais j'en pouvais plus de vous croiser dans la rue
Sans un regard, comme si vous ne m'aviez pas vu
C'est un ravissement, c'est comme un rapt in blue
C'est un message, un cri, un nouveau billet doux
C'est un attentat, un acte de désespoir
C'est un rêve en réalité, mais pour un soir
C'est votre beauté glacée, votre indifférence
Pourtant si proche, votre inaccessible absence
Moi, j'espérais tous les soirs à six heures un quart
Vous me laissiez perdant sur ce maudit trottoir
Avoue
J'avoue tout
Il est fou
Pas si fou
Corde au cou
Je m'en fous
Haut et court
Pauvre amour
J'aurais pu vous rencontrer dans une party
Vous m'auriez parlé, peut-être m'auriez souri
Entre gens d'un certain milieu, d'un certain style
Le contact est permis, on se trouve en famille
Mais une fois sortis de ces beaux appartements
Les visages et les coeurs se ferment comme avant
Ma famille à moi, mon domaine, c'est la rue
Mais comment se rencontrer sur une avenue
Vous pouvez rentrer chez vous, il est déjà tard
On doit sûrement s'inquiéter de votre retard
J'ai aimé les minutes de votre présence
Vous ai donné les preuves de mon innocence
J'ai aimé votre désarroi, votre peur
Je me suis réchauffé à votre malheur
J'ai brisé l'apparence toute glacée
J'ai même trouvé une larme inespérée
Numéro 1 : Dans d'autres chansons comme "Le rapt" ou "Pas l'indifférence", on a l'impression qu'il y a une quête constante de tendresse et de non-violence.
Jean-Jacques Goldman : Si tous les chanteurs exprimaient dans leurs chansons leurs idées politiques et morales, ce serait vite fait. Tout le monde est contre la violence, contre la guerre, pour l'amour et contre l'indifférence, donc c'est assez banal. Moi, j'essaie d'exprimer les implications journalières, dans le vécu. Par exemple, dans "Le rapt" : si tu rencontres une fille dans la rue, tu passeras pour un fou si tu lui parles. Par contre, si elle t'est présentée par un ami commun, tu pourras lui parler tout à fait normalement. Il n'est pas normal que la situation soit plus importante que l'intention. C'est un problème que n'importe quel type dans la rue a dû ressentir. Il faut toujours un peu tricher de façon à ce qu'il y ait des codes qui régissent les relations entre hommes. Voilà le thème de "Rapt".
Bertrand Dicale : Vous vous étiez rendu compte qu'une partie de la mélodie est identique sur "Aïcha", que vous avez composée pour Khaled, et sur "Les derniers seront les premiers", que chante Céline Dion ?
Jean-Jacques Goldman : Non, je m'en suis rendu compte quand on me l'a dit. Mais, pendant la première tournée que j'ai faite, je chantais deux chansons, "Le rapt", qui est sur mon premier disque, et "Minoritaire", qui est sur le deuxième album. Aucun musicien ne s'en est rendu compte, le public ne l'a jamais dit, et je ne m'en suis pas rendu compte moi-même, mais la mélodie des deux chansons est absolument identique. L'ambiance, la thématique, le texte et les arrangements sont différents, mais on m'a fait remarquer il y a deux ans que c'était la même mélodie. On s'en rend mieux compte avec "Aicha" et "Les derniers seront les premiers" parce que ces chansons ont été des succès.
Jean-Jacques Goldman : "Forcément je tourne en rond"
Le Figaro, 29 septembre 1997
Bernard Lescure : Avec "Il suffira d'un signe", votre album est semble-t-il bien parti pour faire un petit tour dans les hit-parades. Vous vous en doutiez ?
Jean-Jacques Goldman : Si j'ai fait ce disque, c'est parce que j'étais sûr qu'il allait marcher. Mais je ne m'attendais pas du tout à ce que ce titre séduise les radios. D'abord parce qu'il dure plus de sept minutes ; donc, je l'ai surtout fait pour le plaisir comme dirait le grand penseur Léonard (NDLR : Herbert). Ensuite, parce que personnellement je préférais d'autres titres comme "Rapt", "Pas l'indifférence" ou "Une autre histoire", qui collent davantage à ma personnalité, à mes émotions.
Bernard Lescure : Si ça n'avait pas marché, que feriez-vous aujourd'hui ?
Jean-Jacques Goldman : J'aurais continué. Je n'ai jamais fait de la musique pour que ça marche.
La Dépêche du Midi, janvier 1982