Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G.
Version originale
Année : 1990
Interprétée par : Fredericks - Goldman - Jones
Distribuée par : C.B.S.
Qu'est-ce qu'on aurait dû ?
Qu'est-ce qu'on aurait pu ?
Personne y peut rien
Chacun son destin
Ici, c'est comme ça
C'est chacun pour soi
La vie, les rumeurs
Peurs contre peurs
On l'a trouvée bizarre
Dès qu'elle est arrivée
Avec son genre à part
Son air d'pas y toucher
Elle était pas bavarde
A peine bonjour bonsoir
J'ai mis les mômes en garde
Nous, on veut pas d'histoire
Elle était pas vilaine
Moi, j'la trouvais vulgaire
Toujours la même dégaine
Pas coiffée, un drôle d'air
Elle prenait des taxis
Elle fumait dans l'couloir
Elle f'sait quoi dans la vie ?
J'm en fous, j'veux pas l'savoir
Peurs contre peurs, nous sommes d'ici, elle est d'ailleurs
Peurs contre peurs, elle est partie un jour
On reste entre nous peurs contre peurs
On voyait d'la lumière
Si tard a-t-on idée
Qu'est-ce-qu'elle pouvait bien faire ?
Elle avait pas la télé
Elle avait pas d'visite
Elle avait pas d'courrier
Elle a même eu les flics
Non, c'était à côté
On dit de source sûre
Qu'un voisin l'a croisée
La nuit dans une voiture
Moi, rien peut m'étonner
Elles ont ça dans la peau
C'est comme des animaux
C'est c'que nous avait dit
Un gars des colonies
Peurs contre peurs. nous sommes d'ici elle est d'ailleurs
Peurs contre peurs, un jour elle est partie
Nous sommes restés, nos peurs aussi
Qu'est-ce qu'on aurait dû ?
Qu'est-ce qu'on aurait pu ?
Personne y peut rien
Chacun son destin
Ici, c'est comme ça
C'est chacun pour soi
On demande rien
Qu'est-ce que vos croyez
C'est partout pareil
Nos yeux, nos oreilles
Vaut mieux les fermer
Ici, tout est dur
On aime les serrures
Pas les étrangers
On l'a trouvée bizarre
Dès qu'elle est arrivée
Avec sont genre à part
Son air d'pas y toucher
Elle était pas bavarde
A peine bonjour bonsoir
J'ai mis les mômes en garde
Nous, on veut pas d'histoire
Pas d'histoire
Philippe Robin : On parlait tout à l'heure de comédies musicales, d'ambiance de comédies musicales. Dans la chanson "Peurs" c'est complètement ça : c'est trois personnes qui discutent entre elles... c'est un petit peu une discussion de bistrot ?
Jean-Jacques Goldman : C'est un peu ça, oui. C'est une chanson qui ne peut être chantée qu'à trois, donc qui est tout à fait justifiée dans ce sens là. Moi, j'aime bien l'intro de guitare de départ, il y a les choeurs africains dedans aussi. Et puis le texte, toutes ces rumeurs qui se passent dans les grands ensembles : tiens, telle personne n'a pas ouvert ses volets aujourd'hui ou alors on a vu la voiture d'un tel garée à tel endroit, qu'est-ce qui se passe etc... Enfin, toutes les rumeurs qui peuvent se passer un peu partout, d'ailleurs.
Philippe Robin : Vous avez été victime de rumeurs ces dernières années, autour de vous ?
Jean-Jacques Goldman : Non, pas plus que d'autres. Probablement... Pour être au courant des rumeurs, il faut qu'elles nous reviennent. Elles ne me reviennent pas, donc je suis pas trop au courant de ces choses là. Mais par contre, je sais qu'il y a des gens qui sont de véritables victimes.
Coffret audio Fredericks - Goldman - Jones
Sony Music France, novembre 1990
Une chanson sur la rumeur, sur le prix qu'il faut payer au nom du justement non anonymat dans les cités plus humaines. "Tiens, telle personne n'a pas ouvert ses volets aujourd'hui" ou "on a vu la voiture d'untel garée à tel endroit, que se passe-t-il ?". C'est l'exemple même d'une chanson qui ne peut être chantée qu'à trois.
Jean-Jacques Goldman
Salut, 1991
"C'est sur la rumeur et le prix qu'il faut payer au nom du justement non anonymat dans les cités dites plus humaines".
Jean-Jacques Goldman
Date et lieu inconnus
Un peu "dance", devenue accoustique et Flamenco sur scène… Vraiment n'importe quoi !
Jean-Jacques Goldman
Livret de Pluriel
Anthony Martin : Et c'est quelque chose qu'on ressent très bien dans les titres de vos chansons. Si je prends "La vie par procuration", "Je te donne", "Peurs" ou même "Elle a fait un bébé toute seule" par exemple, c'est presque des titres d'articles de journaux...
Jean-Jacques Goldman : Oui... (...) Je pense qu'on est un peu des chroniqueurs, et puis des bons diagnostiqueurs de ce qui se passe, on prend un peu l'air du temps.
Quand la musique est bonne
RTL, 5 juillet 2003