Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : J.R.G. / N.E.F. Marc Lumbroso
Version originale
Année : 1987
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : C.B.S.
Année | Titre | Langue | Interprète | Auteur de l'adaptation | Pochette |
1997 | Let's talk about love | anglais | Céline Dion | Bryan Adams / Elliott Kennedy | |
1999 | Let's talk about love | anglais | Bryan Adams | Bryan Adams / Elliott Kennedy | |
2003 | Jà que te vais | portugais | Tony Carreira | Tony Carreira |
Puisque l'ombre gagne
Puisqu'il n'est pas de montagne
Au-delà des vents, plus haute que les marches de l'oubli
Puisqu'il faut apprendre
A défaut de le comprendre
A rêver nos désirs et vivre des ainsi-soit-il
Et puisque tu penses
Comme une intime évidence
Que parfois même tout donner n'est pas forcément suffire
Puisque c'est ailleurs
Qu'ira mieux battre ton coeur
Et puisque nous t'aimons trop pour te retenir
Puisque tu pars
Que les vents te mènent où d'autres âmes plus belles
Sauront t'aimer mieux que nous puisque l'on ne peut t'aimer plus
Que la vie t'apprenne
Mais que tu restes le même
Si tu te trahissais, nous t'aurions tout à fait perdu
Garde cette chance
Que nous t'envions en silence
Cette force de penser que le plus beau reste à venir
Et loin de nos villes
Comme octobre l'est d'avril
Sache qu'ici reste de toi comme une empreinte indélébile
Sans drame, sans larmes
Pauvres et dérisoires armes
Parce qu'il est des douleurs qui ne pleurent qu'à l'intérieur
Puisque ta maison, aujourd'hui, c'est l'horizon
Dans ton exil, essaie d'apprendre à revenir
Mais pas trop tard
Dans ton histoire, garde en mémoire
Notre au revoir, puisque tu pars
J'aurais pu fermer, oublier toutes ces portes
Tout quitter sur un simple geste, mais tu ne l'as pas fait
J'aurais pu donner tant d'amour et tant de force
Mais tout ce que je pouvais, ça n'était pas encore assez
Pas assez, pas assez, pas assez...
Graffiti : "Puisque tu pars", un titre plus grave ?
Jean-Jacques Goldman : Pas vraiment, c'est une chanson sur le départ, sur la séparation et sur tout ce que cela implique. Moi, je trouve qu'elle se rapproche au niveau du texte de "Confidentiel".
Graffiti : Les souvenirs ne meurent pas et on ne coupe jamais complètement le cordon avec les êtres qu'on a aimés ?
Jean-Jacques Goldman : Je crois qu'à partir du moment où l'on s'est rencontrés, il reste obligatoirement des choses.
Graffiti, 1987
Jean-Jacques Goldman : Les gens se posent la question si elle s'adresse à quelqu'un en particulier, si elle parle de la mort, si... enfin 'les gens', certaines personnes. En fait, c'est une chanson... l'idée du thème m'est venue, à la fin des concerts, les gens chantaient. Ils chantaient : 'ce n'est qu'un au revoir...' je trouve cette chanson absolument épouvantablement laide et donc je me suis dit, il faudrait que je compose une chanson, plutôt que [Il chante] "ce n'est qu'un au revoir" [...] Et donc je me suis dit que j'allais faire une chanson sur le départ, mais pour montrer que le départ n'est pas forcément triste, mais qu'il y avait aussi des côtés positifs au fait de partir, le fait de se séparer.
C'est une chanson qui s'adresse peut-être à la mort comme un des aspects du départ, mais pas forcément, ça peut être aussi un enfant qui te quitte parce qu'il est adulte et tout ça. Même la mort, éventuellement, c'est aussi le départ vers... au moins un mystère, ou quelque chose d'autre. Donc, c'était simplement une chanson qui traite de ce phénomène du départ, de façon positive donc pas forcément triste, pas forcément comme un échec, quelle que soit cette séparation.
Christophe Nicolas : Allez, on va terminer ce week-end spécial Jean-Jacques Goldman avec "On ira". Toujours cette envie de partir qu'on retrouve dans plusieurs chansons de vous, Jean-Jacques. Un jour, vous allez le faire. Qu'est-ce qu'on va devenir, nous ? [rires].
Jean-Jacques Goldman : Je vous emmène. [rires]
Christophe Nicolas : Eh bah dis donc ! Là-bas, où tout est neuf, tout est sauvage. c'est vrai que "On ira" on la compare un peu à "Là-bas", hein ? Je suis pas le premier à le faire. Sauf que, là, vous ne partez pas tout seul, en fait. est-ce que c'est une sorte de suite ? Est-ce que c'est une petite cousine de "Là-bas" ? Dans le thème abordé.
Jean-Jacques Goldman : Je pense plus qu'une chanson sur la personne que j'emmène, c'est une apologie des routes. Le fait de dire que le plus important n'est pas la destination. C'était valable aussi dans "Puisque tu pars" ou, un peu partout. Enfin, sur pas mal de chansons c'est le fait de se dire que "peu importe d'où on vient et où on va". Même si on en garde des traces et la mémoire, mais le plus important c'est finalement la route pour aller d'un endroit à l'autre.
Christophe Nicolas : Je pensais à ce petit clin d'oeil à "Là-bas" parce que vous reprenez la phrase "Même si tout est joué d'avance". Evidemment, c'est volontaire. Mais il y a des phrases fétiches ou des mots fétiches, comme ça, qu'on retrouve dans certaines de vos chansons ?
Jean-Jacques Goldman : Certainement. J'ai pas fait une étude de texte très précise.
Christophe Nicolas : Là, c'est fait exprès ?
Jean-Jacques Goldman : Oui. C'est une référence à cette envie de partir. Et, puisque tout est joué d'avance, à forcer un peu le destin, quoi.
Week-end Jean-Jacques Goldman
Nostalgie, 26-27 septembre 1997
Carlos Sancho : Pour les solos, laisses-tu ton inspiration s'exprimer sur scène ou au contraire, choisis-tu la rigueur ?
Jean-Jacques Goldman : Pour certains titres comme "Nuit", je refais exactement le même solo, contrairement à ceux de "Puisque tu pars" ou de "Peur de rien blues", même si je ne me considère pas comme étant un improvisateur chevronné. Cela dit, d'un soir à l'autre les solos se ressemblent pas mal (rires).
Le retour au naturel
Guitarist n°96, novembre 1997
Géraldine Gauthier : Il y a un livre qui m'a marqué quand je l'ai lu, il n'y pas très longtemps, ça s'appelle "Le Prophète" de Kalhil Gibran.
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui.
Géraldine Gauthier : Et en fait, le dernier chapitre me fait énormément penser à "Puisque tu pars"...
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, oui.
Géraldine Gauthier : C'est un fait exprès ? C'est pas une coïncidence ?
Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, il y a beaucoup de choses du "Prophète" qui reviennent dans des phrases. En particulier sur sa conception de l'amour, en particulier sur l'histoire du...
Géraldine Gauthier : Les piliers d'un temple ?
Jean-Jacques Goldman : Voilà. Les piliers d'un temple qui doivent être suffisamment écartés pour que le toit tienne. Il y a d'autres choses que je ne trouve pas... ou je ne suis pas d'accord avec, mais... Et puis le fait de cet homme qui est venu, comme ça, et qui est questionné au port, je trouve ça vraiment... Je trouve que c'est un livre assez attachant, quoi.
Géraldine Gauthier : Donc, "Puisque tu pars", l'inspiration, c'est...
Jean-Jacques Goldman : Non. L'inspiration, au départ,... Enfin, la volonté, au départ, c'est que quand je quittais la scène, les gens chantaient "Ce n'est qu'un au revoir" que je trouve une chanson spécialement laide. Et donc, je me suis dit, ça serait bien qu'ils aient une chanson sur le départ et une chanson positive sur le départ. C'est-à-dire qui ne soit pas forcément triste mais qui puisse montrer tout ce qu'il y a de positif dans le fait de se séparer de quelqu'un, dans le fait que quelque chose d'autre commence, le fait d'en avoir tiré... de plus se réjouir d'avoir été ensemble que de se séparer. Enfin des choses comme ça. Donc c'était ça le déclenchement. Et ensuite, voilà. A partir de ce moment-là j'ai commencé à travailler sur cette notion du départ en lisant pas mal de trucs.
Radio Maguelonne, 26 avril 1998
Gilles Médioni : Que vous disent les gens qui vous croisent dans la rue ?
Jean-Jacques Goldman : Un mot d'une chanson. Ou ils me demandent une explication. Par exemple, pour qui avez-vous écrit "Puisque tu pars" ?
Gilles Médioni : Pour qui ?
Jean-Jacques Goldman : Mais pour eux ! A la fin de mes concerts, ils reprenaient "Ce n'est qu'un au revoir", une chanson que je trouve moche. Alors, j'ai réfléchi à un texte sur le départ à la fois triste et positif.
L'Express, le 20 décembre 2001
Une chanson est forcément populaire