Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : JRG
Version originale
Année : 2001
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : Columbia / Sony Music
Dans ce désert
Torride enfer
Une poussière
Dans vos silences
Le vide immense
Quelqu'un s'avance
Que nous veut-il ?
Paisible ? Hostile ?
Ainsi soit-il
Est-ce un fou de Dieu ? Est-ce un missionnaire ?
Est-ce un de ces blancs docteurs ou bien militaires ?
Est-ce un aventurier, un vendeur, un touriste ?
Est-ce un riche trop riche attiré par le vide ?
Dans ce désert, une poussière
L'or ou le fer ? Frères que faire ? Une prière
Est-ce un colonial, un conquistador ?
Est-ce un des nôtres qui nous fera pire encore ?
Est-ce un rallye de machines hurlantes et sauvages ?
Est-ce une tempête qui noiera tout sous le sable ?
Dans ce désert, une poussière
C'est le monde et ses maladies
C'est le monde qui vient par ici
Pauvre monde, malade et transi
Vois le monde, sa mélancolie
Jean-Jacques Goldman : Je me rappelle une discussion avec Renaud sur la chanson pour l'Ethiopie. Le texte disait "victimes de nos bombes, de notre argent". Je lui ai appris, informé par mon père, que l'Ethiopie n'avait jamais été colonisée. Il n'était donc pas possible de se contenter de nous accuser sans parler, par exemple, des pays voisins qui ont des milliards grâce au pétrole. On n'est pas les seuls coupables. "Est-ce un colonial, un conquistador ? Est-ce un des nôtres qui fera pire encore ?" Sans défendre le colonialisme : il suffit de voir les exemples de l'Algérie ou Madagascar. L'Occident est mélancolique sur certains aspects, pas globalement. On se pose des questions qui n'ont pas cours en Nouvelle-Guinée ou à Ouarzazate. Eux qui souhaitent venir vivre chez nous voient débarquer des caricatures de cette mélancolie, des voyages organisés, des rallyes, des gens qui s'ennuient, qui creusent pour trouver du pétrole ou qui veulent faire le bien à tout prix. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas y aller. Je suis le premier à faire du trekking ou du vélo. Mais cette situation théâtrale pourrait leur sembler un peu rigolote si elle n'était si tragique pour eux.
J'adore l'idée que l'amour se joue de nous
Télémoustique, le 12 décembre 2001
Eric Jean-Jean : Ce que j'aime bien, c'est les thèmes de Goldman, c'est une espèce de petit film. Il y a une jolie chanson qui s'appelle "Une poussière", c'est une vraie image, tu es dans le désert, le narrateur est dans le désert.
Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est un type qui vit dans le désert depuis des générations et des générations, un homme du désert, un touareg, et qui soudain, voit un truc au fond.
Eric Jean-Jean : En fait c'est toutes les interrogations qu'on peut se poser autour de ce que l'on ne connaît pas, ce qui arrive et ce qui peut nous arriver.
Jean-Jacques Goldman : Oui, est-ce que c'est bien, est-ce que c'est mal, est-ce que c'est une bonne idée, est-ce que c'est pas une bonne idée. Une chanson sur le mondialisme ou pas ! [rires]
Eric Jean-Jean : C'est moins violent que ce qu'a pu écrire Noir Désir sur le nouvel album, je ne sais pas si tu l'as eu, où ils sont vraiment anti-mondialisation.
Paroles et musiques
RTL, le 15 décembre 2001
Laurent Boyer : Ce chant très techno avec des accents berbères derrière, avec des voix, des balades de voix, est-ce qu'il y a une inspiration pour ce titre ?
Jean-Jacques Goldman : Non mais ce ne sont pas des choses qui ont été inventées maintenant. C'est-à-dire que nous, on a traversé le rythm and blues, on a traversé le disco surtout, donc toutes ces musiques de danses. C'est plutôt des références à ça, plutôt que des nouvelles musiques de danses où là je suis un peu largué !
Fréquenstar
M6, le 16 décembre 2001