Zénith, Montpellier - 16 mars 1986 |
Récit par Rémi Bou :
Depuis mes onze ans où j'ai accroché de suite avec Il suffira d'un signe, j'attendais ce jeune chanteur qu'était Goldman dans la région de Montpellier. En 1984 je l'ai raté par ce que soi disant j'étais trop jeune (les parents).
Cependant, pour la tournée 1986, trop jeune ou pas je suis quand même allé aux deux concerts de Jean-Jacques à Montpellier.
J'ai un souvenir impérissable de l'intro, la scène était inondée d'une épaisse fumée et d'une intense lumière bleu, un son très aigu accompagnait cette mise en scène.
Tout à coup une voix s'est élevée et propagée un bonsoir tonitruant, j'avais reconnu celle de Jean Jacques cependant je ne le voyais toujours pas. Et puis ce fut l'apparition, il était là avec sa guitare et presque de suite après il appela et présenta les musiciens un par un.
A chaque arrivée de l'un d'eux ils rajoutèrent après un solo le son de leur instrument personnel à celui très aigu du début. Au fur et à mesure je reconnaissais la musique mais sans pouvoir y donner un titre.
Puis Jean-Jacques s'est approché du micro et chanta :
Dés les premiers mots j'ai reconnu Minoritaire, une chanson tirée du deuxième album.
Le décor était toujours caché par des bâches de couleurs noires puis à la troisième chanson elles furent enlevées. On pouvait distinguer alors un ensemble de chaîne hi-fi avec ampli, magnéto à grosses bandes, l'équaliseur, le tuner ainsi qu'un walkman, le tout bien sûr a une échelle gigantesque, ainsi que deux écrans géants.
Jean-Jacques était vêtu d'un jean, un gilet de couleur noir sur une chemise blanche avec des baskets de la marque : Le coq sportif.
Beaucoup d'images du concert me parviennent encore, mais je garde encore un très bon souvenir de ces quelques passages. Vers le milieu du concert, un dialogue s'établit entre Jean Jacques et le public :
Jones part en arrière comme s'il était au courant de rien.
La musique reprend et Goldman chante :
C'était Je marche seul, le gros tube du moment, cette intro était tout simplement magnifique.
Un plus tard dans la soirée, le concert s'arrête en plein milieu d'une chanson, le public en conséquence chahute. Jones dit à Goldman : « Je crois qu'ils veulent de la musique ! »
« Ah, bon ! Tiens Pimpin [le saxophoniste] donne-leur de la musique. » répondit Goldman.
Pimpin ouvra alors le walkman géant et jeta au public une cassette monstrueuse d'envergure. Je croyais qu'ils allaient se tuer devant moi pour la récupérer.
Pendant le concert trois faisceaux apparaissent devant Jean-Jacques, il s'y approche un peu apeuré et du bout du doigt il effleura l'un d'eux. Une note très grave retentissait alors, il recommença et joua un petit air très connu. (Du genre : Fais dodo, cola mon petit frère )
Il s'arrêta et repris, en touchant les trois lumières avec la musique qu'il était en train de jouer il chanta : J'ai trop saigné, sur les Gibson Il enchaîna donc sur Quand la musique est bonne. Je crois que c'est la meilleure version de cette chanson que j'ai entendue de ma vie.
Vers la fin du concert, Jean-Jacques nous a dit, bon maintenant on va remonter très très loin dans le temps, une chanson encore plus vieille que "Il suffira". Il a commencé à jouer à la guitare aussitôt j'ai reconnu Sister Jane.
Du côté répertoire Jean-Jacques avait privilégié des titres du dernier album en date mais sans oublier ceux des trois précédents. En effet on y retrouvait : Sans un mot dans une version très rock, Pas l'indifférence, Il suffira d'un signe, Quelque chose de bizarre, Au bout de mes rêves, Comme toi, Quand la musique est bonne, Minoritaire, Envole-moi, Petite fille, Encore un matin, Américain, Ton autre chemin, P'tit blues peinard, Je marche seul, Elle attend, La vie par procuration, Pas toi, Je te donne, et le spectacle finissait par Confidentiel où Goldman apparaissait seul.
Rémi Bou
13 août 1998
Tous droits réservés