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Fréjus - Arènes - 08 août 2002

Récit par Jérôme Lacoste (Looping) et Alain Delpuech (Ours Paisible)

Goldman’s in town tonight…

Comment commencer ? Comment narrer ce qui m’a amené à Fréjus, ce 8 août 2002, juste devant lui ? Voici quelques lignes sur 2 heures et des "poussières" (et quelques à côtés) d’un spectacle pour lequel, je le sais, j ’aurai beaucoup de mal à me remettre. Faisons-le chronologiquement…

1988-2002 :

J’ai cru longtemps être victime d’une malédiction ! Les rendez-vous manqués de Tulle en 1988 et Limoges en 1991 tiennent tous deux du même combat : la cause en fut mon âge, qui était l’exact équivalent de mes résultats scolaires : bas, très (trop ?) bas ! Et du coup, rêvant devant les affiches, je m’entendais dire que "c’est pas en travaillant comme çà qu’on t’amènera voir JJG, fiston !". Le fiston que je suis s’améliorera mais frôlera la syncope au début de l’été 95, en apprenant que son idole est passée et a joué à 8 km de chez lui (à Saint-Pantaléon de Larche, en Corrèze) pendant la tournée des campagnes . Une toute petite salle, lui, Michael, Carole, les musiciens et quelques chœurs de l’ex-Armée Rouge… Problème, les places étaient vendues d’avance, comme souvent ! M6 fera même un reportage sur ce concert. Arrive 1998 et JJG revient à Limoges, début juin je crois. Sauf que c’est en pleine époque d’examens, tant pis, comme les années précédentes je me consolerai avec le CD live et la vidéo qui sortent l’année suivante, en me jurant que la prochaine fois, j’y serai. Et la prochaine fois, justement, c’est 2002 !

2002 :

Je connais déjà le CD pour les pieds sur le bout des doigts quand début janvier paraissent les dates de la tournée, et petite déception, il ne fait aucune halte entre Orléans, Bordeaux, Toulouse et Clermont-Ferrand. Donc, ce ne sera pas à Limoges. Et ce ne sera finalement nulle part, suite à des problèmes personnels qui ne seront résolus que lorsque toutes les places de 2002 seront vendues… Adieu Jean-Jacques, à dans 4 ans ! La poisse jusqu’au bout, je vous dis ! Fin mai, je ne rêve pas, j’ai beau me pincer de toutes mes forces, la grande surface où je travaille propose via sa billetterie des places pour Clermont Ferrand, du 24 au 26 juin ! Je me rue avec élan sur ma collègue (la pauvre !) et la pousse à vérifier sur son PC. J’avais un gros doute, elle aussi : il n’y a plus l’ombre d’un ticket disponible à Clermont, ils avaient "juste" oublié d’enlever la pancarte concernant une info périmée de longue date… Une fausse joie qui sera de courte durée, car 24 heures après la même collègue se jette sur moi (chacun son tour !) et m’apprend que cette fois, c’est sûr, il reste 55 places par VPC ! Elle n’a pas le temps de me dire la date et l’endroit que je suis déjà parti et revenu avec ma carte bleue… Je prends 2 réservations pour… Fréjus ! ÇA Y EST !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! L’ombre malfaisante me guette encore… Vers le 25 juin, une lettre recommandée m’attend à la Poste. Je signe, me rends dans ma voiture et admire ce qui sort de l’enveloppe, un ticket en 3D. Ce n’est que le soir, en reprenant mes esprits et en perquisitionnant partout où je suis passé, que je me rends compte que je n’ai réellement reçu qu’un ticket, avec une preuve d’achat de 2. Ooops ! Que vais-je dire à Alain, qui m’accompagne au concert ? Lui qui s’est si gentiment arrangé pour que le voyage en train de Limoges à Fréjus ne me coûte rien ? Je tente en désespoir de cause un courrier, "Monsieur, bla-bla-bla, il semble que je n’ai reçu qu’un ticket, bla-bla-bla". Et j’attends. Moins de 15 jours après, je retrouve mon 2ème ticket en nettoyant ma voiture ! Il avait glissé je ne sais comment et se promenait, coincé entre la housse et la portière. Quand l’inattention succède à la guigne, la chance finit par revenir… Cette fois, je les rangerai correctement tous les 2, dans un coffre-fort, lui-même placé dans une chambre forte ! Sans oublier de vérifier s’ils sont toujours à leur place, 72 fois par jour s’il le faut. La vraie attente peut commencer.

7 août :

Plus qu’un jour. La check-list est prête. Alain et moi partons à 18h19 précises pour un trajet ferroviaire peu commun : Limoges-Bordeaux d’abord, suivi de Bordeaux-Les Arcs Draguignan en couchette et pour finir, Les Arcs Draguignan-Fréjus en TER. Ce qui fait 11h40 de train, plus 1h45 de changements ! Quand on aime…

8 août :

7h30 Welcome in Fréjus ! Café-collation, puis repérages. Je vacille à la vue d’un banal panneau sur lequel on peut lire "Arènes". On s’approche, on fait le tour, pas de doute, c’est bien ici ! Pourquoi cette incertitude ? Parce que sans l’article du Var-matin du jour, une partie de la ville de Fréjus ne saurait pas que le maître joue chez eux ce soir. Du côté des semis d’où le matériel se décharge, nous rencontrons un roadie, Georges (c’est ce que dit sa gourmette) qui nous apprend que l’amphi de Fréjus est une petite structure. Ce qui veut dire, cher Georges ? Sa réponse me chagrine d’abord : "petite structure", cela signifie que la scène ne se lèvera pas sur Envole-moi. Mais après la déception je m’entends dire qu’il n ’y pas d’avancée non plus ! Donc, selon toute vraisemblance, une proximité plus que certaine… On verra bien !

9h : Les montagnards Limougeauds (venus du froid) que nous sommes partons à la plage. Le soleil est là et bien là. Cette journée sera placée sous le signe des rencontres agréables. Ceux qui liront ce compte rendu n’auront qu’à se rendre à la petite cabine de toilettes située sur la plage, pile en face de la rue du Littoral ! Ils y trouveront une adorable Andréa (qui nous proposera même le gîte après le concert) avec qui nous serions encore en train de discuter si les minutes qui s’écoulent ne nous ramenaient pas en tête qu’on a un truc prévu ce soir…

14h-19h : Quelques 40 irréductibles occupent les barrières d’entrée. Nous allons les imiter, mais avant cela nous apprenons qu’il n’y a pas de vestiaire et nous nous voyons mal garder nos gros sacs pendant le concert. Intervient alors une seconde rencontre, un couple de stéphanois en vacances, venu chercher des places restantes à la billetterie… Oui, il reste des places ! Alain et moi avons une grosse pensée pour celles qui auraient bien voulu être de la fête quand nous croyions que tout était complet (Patricia et Marie-Ange, pour ne pas vous citer !). Revenons-en à nos Stéphanois, qui nous proposent pour nous arranger de nous garder nos sacs dans leur voiture. C’est pas adorable, ça ? On s’échange nos numéros de portable (eux ne reviennent qu’à l’ouverture des portes) et on est partis pour patienter. A partir de ce moment l’attente va se faire en minutes JJG ! Ce sera bon enfant, ensoleillé (ce qui va nous faire battre notre record d’ ingestion d’eau, presque 5 litres en une après-midi, un record pour des gaulois comme nous !) puis couvert. Vers 17h30, les musiciens sont là, il nous semble entendre Michael Jones se faire des covers sympas des Beatles (I feel fine) et de Chuck Berry (Rock and Roll music). Jean-Jacques arrive plus tard et entame Les Choses, pour mon plus grand bonheur car c’est ma petite préférée à moi. On doit en être à quelque chose comme moins 3 heures JJG quand tout le monde se lève et se bouscule. Fausse alerte, ils n’ouvrent pas encore ! Ce rapprochement nous fait faire connaissance avec divers fans. Celles qui l’ont déjà vu (citons Camille, toute mignonne mais quasi hystérique quand elle apercevra JJG à la balance). J’apprends que beaucoup n’aiment pas The Quo’s In Town Tonite (ceux-là ont du être élevés aux boys-band) ; d’autres se désolent de l’absence en live des P’tits chapeaux ou de La pluie, dont on se demande si elle ne va pas tarder tomber, tant le soleil se cache !

19h-21h15 : Enfin l’ouverture ! Je remarque que sur les 3 mini-entrées, nous sommes au milieu et comme par hasard, çaavance nettement mieux sur les 2 côtés. Effroi de courte durée, enfin je cours dans l’arène et je m’arrête au milieu de la fosse, le plus près possible de la scène. Alain et moi sommes à 3,50 mètres maximum du micro central (sans exagération aucune, pourtant c’est propice, je suis dans le Sud !). Nous nous échangeons un regard où se mêlent satisfaction (la scène n’est pas haute, nous sommes pile en face, c’est ce que nous voulions !) et désappointement (car nous avons passé l’après-midi à nous demander si nous prenions ou pas un jetable et nous ne l’avons pas fait) ; c’est grâce à notre troisième grande rencontre du jour que nous n’aurons plus trop de souci à nous faire pour les photos. Elle s’appelle Cécile, elle est très souriante, c’est une fan que je qualifierai de sage. Comme nous, elle en est à son premier concert, et il ne lui reste plus qu’environ 120 minutes JJG à attendre. Les gradins se remplissent plus vite que la fosse, les tentatives de olas sont rares et ridicules, des techniciens passent, règlent, branchent… Le temps passe aussi lentement que le concert filera… Le ton monte : "jean-jacques, Jean-Jacques, Jean-Jacques, , JEAN-JACQUES, JEAN-JACQUES ! ".

21h15 : Enfin ! Quelqu’un entre sur scène et s’approche d’une caméra qui nous filme depuis 2 heures. Il s’appelle Richard et va nous faire quelques trucs marrants, histoire de voir si nous sommes chauds. Sa caméra se balade et zoome sur certaines personnes du public, tous surpris de se voir sur l’écran géant. Sur celui-ci on peut lire que ce soir est un soir spécial. C’est rien de le dire, en une demi-heure nous fêterons son anniversaire, Noël et la fête nationale d’Egypte à grands renforts d’Alexandrie-Alexandra. Sur ce coup là je suis consterné, Alain aussi ("on s’est trompés de soir ?!? "). Par contre il n’y aura pas de match de basket (petite structure toujours !). Richard salue, et s’en va vers 21h45.

22h : Tout s’éteint… A un son de guitare acoustique dont nous cherchons la provenance succède une clameur intense dès que nous entendons ces mots : "comme un bateau dérive, sans but et sans mobile…". Je me mets sur la pointe des pieds, Jean-Jacques arrive par la gauche, dans la petite fosse, pendant 3 secondes inoubliables je l’aurai face à moi. Il s’assoit sur le côté droit de la scène, termine Je marche (presque) seul, nous salue et nous expose son gros problème, à savoir son manque de choristes. "Je peux compter sur vous ? " (l’air hésitant)… "OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!" C’est pas une réponse, ça ?. Alors il sort un papier de sa poche et nous répétons, en vrac, le refrain d’Encore un matin, puis celui d’Ensemble, nous faisons écho à C’est pas vrai avant de le sentir dubitatif sur Une poussière. Il attaque : "dans ce désert…", réponse désorganisée : "naaaaaaaaaaaa !"… STOP ! on recommence, on est mal barrés, dit-il ! "Laissez moi compter jusqu’à 2 ½ , on reprend ! Dans ce désert, 1,2, ½"… "naaaaaaaaaaaa !" : cette fois il est satisfait mais nous rappelle de ne pas compter jusqu’à 2 ½ tout à l’heure, pendant la chanson ! Une dernière répèt’ avec Nos mains, il attaque le premier couplet illico et les musiciens arrivent juste avant le refrain ; ovations pour Michael Jones, Claude Le Péron, Jacky Mascarel, Christophe Nègre et Christophe Deschamps ! Bonne version de Nos mains, suivie de Petite fille, aux réminiscences musicales très Dire Straits (style Le rapt, version live 1998). Michael Jones y est excellent (mais n’ai-je pas fait là un pléonasme ?). Derrière eux l’écran illustre la chanson par des filles du monde entier ; à cela succède un lever de soleil. L’enchaînement avec Encore un matin est évident, l’intro à la guitare est interrompue 2 fois par les notes de claviers de Christophe Nègre rappelant le début de la version originale de Positif, album "sauvé des eaux" car Jean-Jacques nous en fait 2 extraits de suite alors qu’il n’en a pas joué le moindre morceau live depuis 1994. La partie centrale de ce titre est rallongée à l’extrême, plus encore je crois que sur le maxi 45 tours d’époque ! Il y a bien sûr Christophe Nègre et son solo de sax mais aussi un truc nouveau : Michael, Claude et Jean-Jacques sillonnent la scène de long en large à la manière de Genesis version I Can’t Dance… Très drôle et très réussi ! On devine la suivante à l’instrument qu’un technicien fait passer à Jean-Jacques ; ma connaissance en la matière est limitée (on dirait une mandoline). Une poussière démarre ! Les choristes que nous sommes ne manqueront pas nos parties vocales sur ce titre qui se termine de manière anthologique : Jean-Jacques saisit un tambourin et Michael un tam-tam. Tous les autres tiennent aussi un instrument de percussion (les noms ? je les ignore !). Ils sont concentrés sur Christophe Deschamps qui dirige le tout de sa batterie et qui donnera fin au titre. Puis Jean-Jacques repasse à l’acoustique, joue quelques notes en même temps que démarre un des deux claviers. On reconnaît tout de suite Je voudrais vous revoir, présentée comme une chanson pour les gens de son âge qui prendraient le papier à lettres ("dont on ne se sert jamais") pour écrire à une amour lointaine dont ils auraient retrouvé une photo qui dormait au fond d’un carton ! Fin du dernier couplet, Christophe Nègre s’avance avec une flûte, arrive en fond de scène une troupe avec des tambours, le rythme se ralentit, le public est sous le charme, c’est le mois qu’on puisse dire ! Le frisson, nous l’aurons Juste Après ! Jacky Mascarel fait l’intro claviers, Jean-Jacques et Michael assurent à 2 sur une chanson à 3 voix, à l ’origine. Le duo ("A-t-elle écrit une lettre… Fini un bouquin peut-être…") laisse place à quelque chose d’énorme : l’écran s’anime par la grâce de Carole, qui chante la suite : "une cigarette…" sous un torrent d’émotion. Carole, ses rires, ses pleurs, sa voix et Michael qui reprend le solo. A la réécoute des paroles, cette chanson sur l’enfant sauvé du Zaïre prend une toute autre signification. Question : pendant que Jean-Jacques (qui pourtant nous tournait le dos) regardait Carole, les premiers rangs auront-ils remarqué qu’il s’essuyait les yeux ? "Qu’est-ce qu’on peut bien faire, après ça?"… Continuer à nous émouvoir, ce qui sera chose aisée avec En passant. L’image de Michael et Jean-Jacques dos à dos, se répondant à la guitare par 2 sublimes solos, restera pour moi l’une des plus fortes du concert. Quelqu’un vient déposer 2 tambours par terre. Tout le monde se met en rang, on a de gauche à droite Michael, Christophe Deschamps qui s’assoit (il va jouer avec les mains), Claude, Jean-Jacques et l’autre Christophe. Le sax de ce dernier s’entremêle magnifiquement au son bluesy de la guitare de Michael pour ce Veiller tard, dont je n’aimais pas trop les versions public de 1986 et 1994. Il ne serait à mon sens pas subjectif de dire que cette version 2002 surpasse l’originale. Les larmes ne sont pas loin, c’est si beau… Et une ovation de plus, suivie d’un encouragement ! Il faut dire que Jean-Jacques revient avec un violon à la main (il n’a peur de rien ?). Il nous demande juste 2 minutes, il a besoin de s’échauffer avec Christophe Nègre, qui prend la flûte. 3, 4 ! La foule s’excite sur le frénétique tempo d’Et l’on n’y peut rien (qui se soucie du sens des paroles ?) ; entrent en scène après le dernier couplet une quinzaine de danseurs et danseuses attaquant par des claquettes et s’avançant sur le devant de la scène pour une chorégraphie plus que mémorable. Il s’agit en fait de la troupe folklorique de Lublin. La chanson se termine brutalement ; question de Jean-Jacques : "Encore ? "… inutile de décrire le braillement qui lui a été répondu, on a droit à 2 ou 3 minutes supplémentaires de farandole avec le même instrumental. Les danseurs s’en vont, Claude Le Péron revient avec une vielle, Jean-Jacques a gardé le violon, ça va tourner… (elle est facile celle-là !). Très belle version, donc, de Tournent les violons, la troupe de Lublin revenant par couples en fond de scène pour danser quelques valses au rythme de ce titre qui s’accélère et se termine à peu près aussi sèchement que le précédent. Intermède musical, Jean-Jacques et Christophe Nègre entament Ensemble, où notre travail de choriste sera exécuté avec une précision frisant la plus absolue des compétences. Chaque concert a son histoire, c’est d’ailleurs ce que je m’évertue de faire depuis 4 pages ! Ce qui a suivi Ensemble relève à la fois de l’improvisation totale et de l’ambiance gigantesque du moment. Je crois que c’est venu de la droite des Arènes : "Woo-ho-o-woo-ho, Woo-ho-o-woo-ho, Woo-ho-o-woo-ho ! "… Fréjus s’époumone, Jean-Jacques sourit et nous accompagne sur cet hymne woodstockien. Sa guitare acoustique reprend la phrase, il nous en fait faire l’écho sur toutes les vitesse possibles. On pense que çà va être fini mais le public assidu que nous sommes reprend Ensemble ! Jean-Jacques est surpris, s’approche du micro : "On vient pas de la faire, celle-là ? ". Personne ne l’écoutant, il se "contente" de nous accompagner à la gratte. On finit par conclure, et lui de nous dire qu’il ne sait plus où il en est, qu’on lui a fait perdre le fil ! Compte à rebours, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, 0, On ira ! Rien à dire de particulier jusqu’à la fin et ce délire transitoire : "si tu me crois, belle, on partira, là-bas, où tout est neuf et tout est sauvage, libre continent sans grillages…" De paysage à coquillage, il nous fait la totale des rimes en "age", il s’en excuse presque entre 2 vers nullissimes : "Oui, j’écris des chansons !!! ". Et il continue à parler à sa belle : "Ce qui t’intéresse, c’est le lecteur DVD, la super télé, le parfum, bref, tu veux Les choses ! " Et la voilà, ma préférée, mon délire jusqu’au bout, même si une palissade vient progressivement les masquer pendant le solo final de Michael, alors que Jean-Jacques, passant la tête entre les planches, crie "prisonnier des choses !". Le morceau se termine et la palissade se retourne brusquement, dévoilant l’inscription "Leidenstadt". Et là, surprise, Jean-Jacques fait l'intro aux claviers, sa place se retrouvant occupée par Christophe Nègre ! Fréjus vibre et reprend le refrain de Né en 17 à Leidenstadt, jouée et chantée très proche de l’originale. Et puis Jean-Jacques et Michael reprennent chacun leur guitare électrique, se lançant dans un blues foireux aux paroles du même acabit : "c’est la dernière, ouh-ouh-ouh, la dernière…" Vous le croyez ? C’est pas vrai ! L’interprétation scénique de ce titre sonne plus rock que disco, quelques vers sont même changés, Michael parle de Fréjus mais là je n ’ai absolument pas compris ce qu’il a dit. Les guitares jouent de plus en plus fort, le tempo s’alourdit, nous ne sommes pas longs à reconnaître Il suffira d’un signe, qui s’arrête à "c’est certain". Jean-Jacques a beau insister, à chaque "c’est certain" ses complices lui rétorquent "c’est pas vrai !"… Le temps est venu de présenter les musiciens qui s’illustrent par des extraits de tubes : Je te donne (Michael), Quand la musique est bonne (Jacky Mascarel,), Au bout de mes rêves (Christophe Deschamps) et Peur de rien blues (Christophe Nègre, introduit par Jean-Jacques comme "le plus bel organe du groupe !"). Quant à Claude Le Péron, il préfère le traditionnel et raffiné De Nantes à Montaigu (la digue, la digue !) , pour une raison mystérieuse et apparemment inconnue de Jean-Jacques… Je ne m’égosillerai pas au premier rappel , car je ne suis qu’un vilain curieux. Depuis que la tournée a commencé, Internet via des sites géniaux consacrés à mon idole font que j’ai eu tous les renseignements possibles et imaginables sur la set-list du concert, donc je sais qu’il va revenir ! Les silhouettes des musiciens réapparaissent sur la gauche de la scène, c’est parti pour Nuit (sur fond de cracheurs de feu). Autre hommage à Carole, sa partie vocale originelle est chantée à la troisième personne par Michael. A l’image d’En passant, le solo de guitare de Nuit est somptueux de beauté, il s’enchaîne par 2 bruits sourds, puis revient le tempo de Nuit, puis encore 2 coups qui signalent le début d’Envole-moi. Jean-Jacques et Michael se répondent sur le solo central joué de la même manière que sur le CD "New Morning au Zénith". Malgré la remarque matinale de Georges, j’ai espéré la surprise jusqu’au bout, mais la scène ne s’inclinera pas. Je bats un peu plus des mains au second rappel, comme tout le monde ! Nous n’attendrons pas 5 minutes et cette fois Jean-Jacques revient seul, sa guitare (électrique) à la main… Remerciements et autres bravos pour Andy Scott au son, pour les éclairagistes, les retours, etc… sans oublier ses choristes, nous quoi ! J’ai le temps de lui glisser un "merci Jean-Jacques ! " qu’il entendra puisque ça l’interrompra presque… Seul avec nous, donc, il entonne Puisque tu pars, splendide version (une fois de plus), ponctuée par un long solo de son cru (ce qui est rare !), tandis que les musiciens, les danseurs de Lublin et tout Fréjus chantent inlassablement "Dans ton histoire, Garde en mémoire, Notre au revoir…". L’émotion est à son comble, car nous savons qu’en principe Jean-Jacques ne refait pas de troisième rappel, et nous n’échapperons pas à la règle ce soir. Tous nous saluent, ce qui nous donne une dernière fois l’occasion de voir tout le monde et d’apprécier de plus près (enfin, pas plus près que 3 mètres, hélas !…) l’éclatante beauté des filles de Lublin ! Jean-Jacques vient de repartir par la gauche, il ne réapparaîtra pas cette fois. Même s’il a l’habitude des moments qu’il vient de vivre (moi moins !), laissons lui les apprécier à leur juste valeur… Mon intention n’est pas de chasser l’autographe coûte que coûte comme feront sûrement les "a-JJ-tés" ! Je suggère à ceux-là de(re)visionner la VHS "Tours et Détours" de 1995, où Jean-Jacques donne son point de vue sur ces "secoués du citron" et sur son envie d’être seul à la fin de chacun de ses concerts. Dans l’immédiat, mon problème n’est pas de sortir des Arènes et de retrouver mon sac. Selon plusieurs fans, il paraît qu’il ne reste que très peu de tour-programmes et, ne serait-ce que pour le DVD qui y est inclus, il m’en faut absolument un. Foutaises ! Il en reste suffisamment, tout comme les photos dédicacées, T-shirts et autres casquettes… Les choses, quoi !

16 août :

Une semaine et un jour ont passé, et "ça fait si vide après, quand la vraie vie revient"… Je termine ce récit comme je l’ai introduit : comment conclure ? Un adage dit qu’un bon film ne peut être pleinement apprécié que si on le voit 2 fois. Si Jean-Jacques a la grâce de bien vouloir tourner en 2003, j’y reviendrai. Pour voir des choses qui, techniquement, n’ont pas pu se faire à Fréjus (le match de basket, l’avancée de scène, les danseurs venant se mélanger au public et surtout l’inclinaison du plateau sur Envole-moi, 45° selon les roadies, 90° selon les fans !). Pour revoir un groupe, un vrai, car Jean-Jacques ne met pas ses complices en retrait, pour preuve, Michael Jones a beaucoup plus chanté qu’en 1998. Et pour te revoir toi, Jean-Jacques, toi dont les chansons m’accompagnent et me transportent depuis longtemps, et je pense pour toujours. Toi sans qui la musique ne serait pas tout à fait ce qu’elle est… A bientôt, et, comme tu le chantes si bien, merci pour cette perle de vie.

Jérôme Lacoste (Looping) et Alain Delpuech (Ours Paisible)

19 août 2002
Tous droits réservés


Récit par Damien MONCIATTI

C'était la seconde fois que j'allais voir JJG en concert, après Montpellier le 17 avril, et j'en suis revenu avec encore plus de bonheur que lors du premier... Je vous passe tous les détails du spectacle, que vous connaissez par coeur, mais quelques petits "trucs" ont changé. Tout d'abord, pas d'avancée entre les deux scènes: la mini était collée à la grande. Ensuite, pas de cercle autour de JJ sur "Ensemble", mais un "S'il te plait Jacky..." afin d'inciter Jacky Mascarel à débuter "On ira". Dans "Les choses", on a eu droit à "J'ai le parfum de Zidane, je suis un peu lui sans sa blessure" et dans "C'est pas vrai", Michael nous a sorti "Les taureaux sont herbivores", ainsi que "A Béziers, on n'aime pas le rugby". Les barrières de Leidenstadt, la chorégraphie de claquettes sur "Et l'on n'y peut rien", la scène qui se lève aussi haut.... Tout ça n'y était pas à Montpellier. Voila pourquoi j'ai encore plus aimé ce concert. On sens aussi JJ beaucoup plus a l'aise, notamment dans les répétitions, ou il nous a fait bien rire. Mais le moment que j'ai trouvé le mieux était sans conteste son accompagnement a la guitare lorsque nous chantions "Il est vraiment phénoménal...." ça lui va bien de faire le couillon, à JJ!!! :-))) De plus, j'étais carrément collé à la mini-scène, et j'a eu droit à plusieurs sourires: Claue Le Péron et Christophe Deschamps, qui était juste devant moi sur "Veiller tard"; Exceptionnel !!!! Voilà, vivement le dimanche 6 octobre à Toulouse !!!! 

Damien MONCIATTI

30 août 2002
Tous droits réservés

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