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France d'Amour : France d'Amour |
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Traditionnellement, les connaissances de la France en matière de chanson québécoise se limitaient à de vagues souvenirs de Félix Leclerc et de Robert Charlebois emmitouflés dans leurs 11 mois d'hiver. Certes, de temps en temps, une météorite venait troubler, l'espace d'un instant, la torpeur des hits parades français, mais Jean Leloup, Roch Voisine et consort sont repartis, passé leur moment de gloire.
En 1995, la collaboration entre Jean-Jacques Goldman et Céline Dion
fit l'effet d'un raz-de-marée géant sur la scène musicale
française, entraînant dans son sillage une reconnaissance pour
de multiples voix québécoises, d'Isabelle Boulay à Garou,
en passant par Natasha St
Pier. Le succès de Notre Dame de Paris acheva définitivement de
placer le Québec sur la carte de la chanson francophone. Aujourd'hui,
la nouvelle ambassadrice de la Belle Province s'appelle France d'Amour. Si ce
nom ne vous est pas familier, c'est en revanche une artiste reconnue au Québec,
où elle a déjà quatre albums à son actif et seize
ans de carrière.
Et c'est encore grâce à un Goldman que la France s'apprête à célébrer la naissance d'une nouvelle voix. Mais pas Jean-Jacques. Robert. L'autre Goldman. Fort de ses succès pour Tina Arena, Isabelle Boulay, Yannick Noah, Natasha St Pier ou Frédéric Lerner, Robert Goldman récidive et s'ancre définitivement dans la catégorie auteur-compositeur à succès. Cet album, dont il a écrit (seul ou en collaboration) six des treize titres est, avec l'album de Yannick Noah, ce qu'il a réalisé de plus abouti jusqu'à présent.
Connue au Québec comme rockeuse pure et dure, France d'Amour s'est adoucie,
oscillant entre la pop de Sheryl Crow (Si les grands froids,
Le bonheur me fait peur), le rock
énergique d'Alanis Morissette (Que
des mots, Passer à la télé)
et les ballades de Shania Twain (Ce
qui me reste de toi). Ni clône de Céline Dion ni chanteuse
de guimauve larmoyante, France d'Amour offre enfin une alternative à
l'image que l'on se faisait de la chanteuse québécoise, avec un
vrai album de variétés, où les chansons nous proposent
un voyage à travers les préoccupations de la rousse Québécoise.
France d'Amour a en effet mis son grain de sel tout au long de l'élaboration
de l'album, et n'a gardé que les thèmes et les chansons qui lui
ressemblaient vraiment, demandant parfois à leurs auteurs de modifier
certaines phrases avec lesquelles elle était en désaccord.
Gildas Arzel, par exemple, tout aussi à l'aise dans l'écriture des slows les plus romantiques que dans les rocks les plus dynamiques, propose à France d'Amour "Laisse-moi", probablement l'une des plus belles ballades qu'il ait jamais écrites, mais sur un thème cependant extrêmement difficile, la violence conjugale ("Si la main qui caresse peut faire ça / J'aurai peur chaque fois / Laisse-moi / Laisse-moi"). C'est d'ailleurs la deuxième fois qu'il aborde ce sujet, après "Jeanne", sur son dernier album ("Un soir d'été aussi j'ai vu / Par où il passe souvent / Sur tes bras fatigués et nus / Les marques qu'il laisse en entrant").
Jean-Jacques Goldman, quant à lui, offre à France d'Amour l'une des chansons les plus incisives de sa carrière, "Passer à la télé". Si JJG n'est pas un grand consommateur de télévision, le thème de la télé-réalité, en revanche, ne le laisse pas indifférent : "J'apprendrai à chanter, j'apprendrai à jouer / Si c'est pas trop compliqué, je pourrai même apprendre à danser / Si ça suffit pas non plus, je danserai toute nue / Et s'il en faut encore, vous pouvez disposer du corps / Je ferai n'importe quoi, tout ce qu'on me demandera / (...) / Je vais enfin pouvoir exister, passer à la télé".
France d'Amour sera en tournée en France fin octobre.
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