Cédric Atlan : Elève indiscipliné
qui a la classe |
Cédric Atlan a réussi là où Frédéric Lerner a (pour l'instant) échoué. Si l'on reconnaît ses influences, il a réussi à les dépasser en créant son propre univers.
Cédric Atlan assume totalement son image de séducteur, revendiquée tant à travers le titre de l'album ("Elève indiscipliné, pense trop aux filles") que sur plusieurs titres ("Tort", "Come in", "Enfin on plaît aux filles", "Elisabeth"). S'arrêter à cette image de jeune premier serait toutefois une erreur, car l'on passerait à côté d'un auteur de grand talent. Cédric Atlan a effectivement écrit tous les textes de son album, issus de ses premières expériences de la vie. Cédric est loin d'être un superman lover, cependant. Il a eu lui aussi son lot de déceptions amoureuses ("Je dédie cette cuite / A toutes les petites / Qui un jour dans les yeux / M'ont dit "je te quitte, c'est mieux comme ça..."). Et quand bien même, les filles ne sont pas son seul centre d'intérêt. D'angoisses existentielles exposées chez une psychiatre ("Est-ce que je suis normal ? / Rassurez-moi, Madame / Suis-je normal ?") à l'attente du week-end ("En attendant vendredi / Enfin là, la vie redevient supportable / Les matins au lit, deux nuits, deux nuits déraisonnables / En attendant vendredi") en passant par la dénonciation de la raison d'Etat ("Tchernobyl ne peut pas s'arrêter, pile, chez nos douaniers (...) / Tu l'as vu ? Qui ? Mon Q.I. ? / Tu l'as vu ? Tu me prends pour qui ? Pour un con qui ne comprend rien ?") il sait prouver qu'à une plastique bien faite, il sait associer une tête bien pleine. Qu'il utilise d'ailleurs à très bon escient.
Ses influences musicales, multiples, lui permettent d'aborder des styles très différents, avec la même crédibilité : de Noir Désir ("Q.I.") à Jean-Jacques Goldman ("A trois grammes et demi du matin", superbe ballade à la "Quand tu danses"), en passant par l'improbable mariage entre un blues cabrélien et "Osez Joséphine" ("Suis-je normal"), Cédric Atlan ose tout, tente tout, réussit tout.
Compositeur de la moitié des titres de l'album, il s'est également entouré de deux compositeurs de talent (Cyril Assous, Thierry Chazelle) qui ont su donner vie à ses textes. La réalisation, signée Pierre Jaconelli (Pascal Obispo, Zazie, Florent Pagny, Axel Bauer, Calogero, David Hallyday...), donne à ce premier album un son très soigné, tout en conservant la fraîcheur de l'intention. Une étoile est née.
Quelques citations
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(c) juillet 2003 Jean-Michel Fontaine - Tous droits réservés