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Tai Phong : premier album
(Rock & Folk, juin 1975)

Tai Phong : premier album
Rock & Folk, juin 1975
Claude Alvarez-Pereyre
Retranscription de Chrystèle

Voici un disque remarquable. A croire que la pop en France mûrit et qu'un futur plus intéressant, plus personnel se dessine. Tai Phong est de toute évidence destiné à être une force de ce développement. Situons tout de suite le courant auquel appartient cette musique, mais ce ne sera que pour mieux y apporter des correctifs : l'influence, avouée, est principalement celle du rock symphonique, mais inutile d'aller chercher dans ce disque une répétition moins belle des originaux : certaines harmonies vocales (toujours belles), certains chorus de guitare, une voix rageuse (ces aigus arrachés, hargneux dans "Goin'Away" !) et certains riffs de piano écartent résolument l'éventuel reproche de plagiat.

Voyons donc comment les choses se présentent. Face un, "Goin'Away" : on est abasourdi dès le premier abord, volonté évidente de ne pas se laisser enfermer dans la forme couplet-refrain, volonté aussi de multiplier les cellules mélodiques, de varier les sons, opposition accoustique/électrique, harmonies vocales/piano électrique, le tout naturellement relié. Les deux guitaristes se répondent en soli de guitare axés principalement sur le son : pas de profusion de notes, tempo médium, notes triturées, c'est peut-être pas forcément ça que vous auriez fait sur les mêmes harmonies, mais c'est splendide ! "Sister Jane" ensuite, pas de fausse querelle, c'est la "locomotive", mais on a rarement entendu ("Whiter Shade Of Pale", "Hey Jude") un morceau pour "tube" aussi bien fait. Un exemple parmi d'autres à mettre au crédit de la production qui tire le maximum aussi bien d'une musique "commerciale" que d'une musique moins facilement accessible ("For Years And Years", où le break tellement inattendu réaffirme ce goût de ne pas s'enfermer dans un son, une forme).

On se sera déjà aperçu que si le travail sonore de Steve Howe a laissé des traces, l'héritage de Beck et des Doobie Bros. n'a pas été perdu, et c'est avec plaisir que l'on assiste à ce qui est peut-être le moyen pour la pop française de s'en sortir : ordonner de manière propre, originale, ce qui lui vient des Anglo-Saxons, et de son propre passé.

La face deux fait plus clairement apparaître l'attrait du Floyd, de Genesis et de Yes : construction de climats dans lesquels les structures répétitives s'installent, soutenant des vocaux de toute beauté. Et puis remettez vingt fois de suite l'introduction de "Fields Of Gold", voix légères, son répété de caisse, et cette déchirure soudaine de la guitare au son velouté et plein ! Cette musique est décidément bien mise au point… et elle coule tellement naturellement.

On aura compris que les "défauts" semblent mineurs : le son de la caisse claire est parfois moche, creux, monotone, ça et là une guitare acoustique semble mixée un peu trop bas… mais qu'est-ce à côté de la promesse de ce disque, de l'impression de vie, d'un remarquable son de basse, des contrastes des claviers, de la force de ce "Grand Vent".


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