Jean-Jacques Goldman : "Je me suis fait piéger !"
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Jean-Jacques Goldman : "Je me suis fait piéger !"
OK Magasine, mars 1982
Véronick Dokan Retranscription Anne Lambert
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Vedette grâce à sa chanson : "Quand la musique est bonne". Son succès bouleverse sa vie.
Pas de Rolls garée devant la porte, pas d'armada de secrétaires, ni aucun des habituels signes extérieurs de richesse : c'est Jean-Jacques Goldman lui-même qui nous ouvre le portail de son pavillon, en banlieue parisienne ; c'est lui encore qui prépare le thé que nous prendrons dans la cuisine pendant qu'il se raconte. Unique preuve de sa consécration, posé dans un coin entre les scoubidous et les peluches de ses enfants, le diamant (en cristal) de la chanson française qu'il a reçu récemment et qui le désigne comme le meilleur espoir de l'année 82.
Car être vedette, ça ne veut pas forcément dire être mégalomaniaque, en tout cas pas dans l'esprit de Jean-Jacques Goldman. "Je reconnais, dit-il souvent, ne pas avoir eu de véritable vocation. Il aura fallu qu'un disque d'Aretha Franklin" vienne me surprendre alors que j'étais étudiant à HEC à Lille, pour que se produise le déclic".
A force de l'écouter encore et encore jusqu'à ce qu'il soit parfaitement inaudible, Jean-Jacques ne pense plus qu'à ça. Et sa décision est prise. Il choisit d'abandonner ses études.
Un trait était donc définitivement tiré sur le commerce et les livres de comptabilité. Jean-Jacques allait consacrer désormais toute son énergie à sa nouvelle passion : la musique.
On le retrouve vite chanteur et guitariste d'un groupe à [???] Taï Phong. Et lorsque celui-ci se dissout, il continue sa carrière de musicien, dans l'ombre. "Il y avait des tas de chansons que je destinais à d'autres, se souvient-il, mais personne n'en a voulu, alors j'ai bien été obligé de les enregistrer moi-même".
Heureusement pour nous, puisque parmi celle-ci il y avait "Il suffira d'un signe" son premier tube en solo. Propulsé au fronton de la célébrité, Jean-Jacques mettra un an avant d'être à l'aise dans son nouveau rôle.
"Je me suis laissé piéger, dit-il, mais aujourd'hui, je ne le regrette pas, au contraire, je prends goût à cette vie, je crois même que je ne pourrais plus m'en passer".
Heureux donc dans sa peau de chanteur, Jean-Jacques est pas pour autant devenu sûr de lui. Lorsqu'on lui parle de sa beauté, il s'exclame étonné : "Moi beau ?. Je plaisante".
Disons que je suis bien en photo tout au plus, il faut être conscient de ses faiblesses, dit-il encore. Je [???] c'est vrai et ça marche pas mal mais attention, je ne suis pas une bête de scène comme Johnny Hallyday. Si un jour je fais des galas, il faudra que je m'entoure d'un bon groupe et d'une solide mise en scène, moi tout seul je ne dérangerai pas les foules".
Modeste Jean-Jacques, et l'on a envie de donner vos montagnes de courrier le concernant afin qu'il sache que, oui, on l'aime, que, oui, il nous plaît physiquement et que, oui, on viendra (et plutôt deux fois qu'une) le soir sur scène même s'il est tout seul avec sa guitare, même si ses enfants, Caroline et Michael, disent qu'ils préféreraient qu'il sache jongler comme le père de leur copain Fabien "parce que les chanteurs ça n'a pas un uniforme !".
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