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Goldman et Blanchard : salut les copains
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Goldman et Blanchard : salut les copains
Salut !, 1983
Daniel Moyne
Retranscription de Stéphane Dumond
Auteurs-compositeurs et interprètes, Goldman et Blanchard font de la musique mais pas vraiment la même musique. Pourtant, ces deux drôles de lascars semblent bien s'entendre sur certains points. Alors, comme à Salut ! nous sommes toujours au courant de tout, nous avons décidé d'immortaliser cette amitié par quelques photos bien sympathiques que vous êtes les seuls à posséder, heureux lecteurs de Salut !
Ce n'est pas à La Garenne-Bezons mais dans la belle région de Touraine que le rocker à l'accordéon nous emmena par une belle journée de printemps. Belle journée, il faut le dire vite car il fallut faire avec les nuages et la pluie… Mais pour faire perdre le sourire à Jean-Jacques et Gérard, il en aurait fallu davantage. La Touraine, Blanchard la connaît très bien puisqu'elle représente une bonne partie de son enfance et de son adolescence. Bon, mais alors, qu'est-ce qu'on fout ici ? L'histoire se résume de la façon suivante : il y a quelques mois, Blanchard retrouve un vieux pote qui, dans la m… jusqu'au cou, lui propose de lui vendre cette belle maison. Gérard dit : " Pourquoi pas ? Et puis, si je n'achète pas la baraque, eh bien le copain, il risque de gros problèmes ". Alors Gérard signe le compromis de vente, pensant qu'il allait avoir une importante rentrée d'argent. Malheureusement, l'argent en question n'arrive pas à la date prévue… Qu'adviendra-t-il de Blanchard ? Vous le saurez dans le prochain épisode… Si vous n'avez rien pigé, ce n'est pas grave, mais sachez que Goldman n'y est pour rien dans cette histoire.
Mais alors, pourquoi Goldman ? Parce que Jean-Jacques est copain avec Blanchard et que ce dernier lui a demandé de venir voir de plus près cette acquisition ? Voilà ! Vous y êtes ? Cela dit, Jean-Jacques trouve la maison superbe, l'endroit aussi mais vous savez, la campagne et lui, ce n'est pas une grande histoire d'amour. Mais que pense Blanchard de Goldman ?
Gérard Blanchard : Il est arrivé un peu avant moi dans le métier et je crois que c'est au cours d'émissions de radios ou télés qu'on s'est rencontrés. J'aime sa façon de voir ce métier. Il a un certain recul ; c'est quelqu'un que j'apprécie musicalement et aussi pour sa gentillesse, son intelligence. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'a pas de caractère, au contraire. Quand il fait une fixation sur quelqu'un ou quelque chose, bonjour, hein ! Ce qui m'ennuie un peu, c'est qu'il ne fasse pas de scène. C'est dommage car il chante super bien en direct.
Daniel Moyne : Et Blanchard, que devient-il ?
Gérard Blanchard : Ça va, merci ! Je pensais passer un été relativement cool à la campagne, composer des chansons de mon prochain album mais je pense que c'est bien raté. " Anachronique " se porte très bien, alors je vais peut-être attendre un peu avant de refaire un autre 45 tours. De toute façon, il y aura des galas et puis " Les enfants du rock ". Ça, c'est quelque chose que je veux réussir. L'émission me sera entièrement consacrée. Ce sera une sorte de grande histoire : le pourquoi du rock et de l'accordéon. On parlera également de cette France profonde que je connais bien et de son côté un peu agaçant. J'ai un peu délaissé la peinture, c'est dommage car c'est un tout chez moi, musique et peinture. A la rentrée, un album et puis une grande tournée avec mon groupe et de gros moyens autour de nous. Je pense qu'il sera différent musicalement, l'accordéon sera peut-être en retrait. Les chansons seront davantage funky, rock, mais toujours avec des textes teintés d'humour. C'est important l'humour. Il cause bien le père Blanchard mais si je me tournais vers Goldman pour qu'il me dise un peu ce qu'il pense…
Jean-Jacques Goldman : Blanchard, c'est un mec qui ne se prend pas au sérieux ; chose rare dans notre métier et puis, avec lui, on peut au moins parler d'autre chose que de chansons. On a tout de suite sympathisé, c'est sûrement parce qu'on avait des choses en commun. Gérard, c'est l'opposé de ce que je suis. Je suis fasciné par son côté fonceur, mais ce qui ne veut pas dire que je sois très branché par sa musique. Mais j'aime sa façon d'écrire. Dans le rock, il est le puriste, moi je suis plutôt le bâtard. Mais Blanchard, c'est avant tout quelqu'un qui a beaucoup d'humour. Daniel Moyne : Après toutes ces belles paroles sur Gérard, parle-nous un peu des semaines à venir.
Jean-Jacques Goldman : Tout d'abord un troisième extrait de mon album et cet été, de juillet à septembre, et peut-être un peu décembre, l'enregistrement de mon troisième album. Actuellement, je suis en pleine maquette. Ce disque, je le veux totalement différent des autres : les chansons qui le composeront, je pourrai les défendre sur scène. Certaines, par exemple, auront un côté visuel. Car, oui, je vais enfin faire de la scène, ce qui va faire plaisir à Blanchard et à tous ceux qui me le demandaient ! Je suis très excité à l'idée de faire de la scène. Auparavant, je ne voulais pas me présenter devant le public avec un ou deux titres. Ça, je l'ai déjà fait il y a quelques années. A partir de maintenant, je veux m'exiler pour faire de la musique.
Après avoir bien questionné mes deux chanteurs, je les laissais s'en donner à cœur joie dans cette belle propriété. Pour une fois, Goldman apprécia la campagne et Blanchard fit, comme toujours, preuve de beaucoup d'humour.
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