Coup de cœur : Jean-Jacques Goldman
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Coup de cœur : Jean-Jacques Goldman
[Publication et date inconnues, probablement début 1983]
Laurence Lefèvre
Retranscription de Séverine Gauthier
Mignon et sympa, Jean-Jacques Goldman ? L'illusion ne dure que le temps de la pochette. Dans le regard rêveur, derrière l'éclatant sourire, on découvre une volonté farouche et sourde, une fièvre ardente qui nourrit les textes. Quelques plages de tendresse entre les morceaux qui parlent d'exil, d'épreuves, d'amour et de plaisir à dépasser, une allusion à l'horreur à mots voilés, "Sarah" [sic]. Cette exigence vis à vis du monde et de lui- même, ce refus des compromissions, cette aspiration vers les sommets solitaires se trouvent résumés dans "Minoritaire" et surtout "Etre le premier", dont le côté résolument à contre-courant étonne lorsqu'on ne connaît que le titre mode de Goldman.
Pour goûter le vertige des hautes altitudes. Le goût particulier des grandes solitudes.
Pas de morceaux de style, mais des textes vécus a vif : on ne badine pas avec le feeling.
Dans la couleur musicale, Michel Berger et Balavoine ne sont pas loin, mais la voix fragile de Goldman, qui s'essouffle et se casse dans les aigus, donne un cachet très particulier aux chansons et fait ressortir par contraste la solidité du son et des convictions.
Pas tout de suite et pas tout seul, mais avec des gens qu'il aime, Goldman compte se lancer sur scène un jour.
Que la force soit avec lui !
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