Jean-Jacques Goldman, du bon et du léger
|
Jean-Jacques Goldman, du bon et du léger
Le matin, 26 mars 1984
Richard Cannavo
Retranscription de Céline Vallet
Une ascension fulgurante. Premier album, un tube, "Il suffira d'un signe" : 60 000 exemplaires vendus (et 500 000 45 tours). Deuxième album, un tube, "Quand la musique est bonne" : 500 000 exemplaires vendus (et deux millions de 45 tours). Troisième album, un tube, "Envole-moi" : 170 000 exemplaires vendus en un mois (et 500 000 45 tours). Bigre ! Ça n'est plus une percée, c'est du cannibalisme, c'est un raz de marée, un véritable phénomène de société ! En trois disques et trois ans, surgit du néant, a star is born. Quelle aventure.
Alors une comète aveuglante et éphémère dans les cieux agités du show-biz, ce petit Goldman qui, avec sa voix trop aiguë et son look de star sage, a su creuser son trou dans le cœur des ados ou bien une valeur sûre de la chanson française, une vraie vedette de demain ? C'est toute la question. Parce qu'il y a du bon et du franchement léger chez Goldman. De très bonnes idées de chansons mais des textes un peu boiteux parfois, ou bien pauvres. Des mélodies superbes aussi, et puis une espèce d'enthousiasme et d'envie du partage qui "passe" jusque dans ses disques et qui incontestablement nous touche. Mais la grande force de ce chanteur-phénomène reste de faire dans le dansant : du rock au slow, tous ses titres connus font un malheur dans les boîtes.
Il y a toutefois quelque chose d'un peu irritant à voir ce jeune homme d'aujourd'hui sans cesse étalé à la une de la presse jeune, lui qui vaut beaucoup mieux que ça. Gare au ghetto, à tous les pièges du "facile", dans ce pays où les étiquettes et les images se font très vite, et ne se défont plus...
Bravo aussi à ce nouveau prince des hit-parades qui ose dire avec une tranquille assurance, à l'heure où le plus obscur rocker de banlieue ne jure que par la Jamaïque ou les States : "Je n'ai aucune mythologie des studios anglais ou américains, je crois que les machines sont les mêmes partout".
Jean-Jacques Goldman, qui se dit avant tout un "homme de studio", a aujourd'hui franchi le pas, il fait de la scène pour donner davantage de lui-même à son public. Il est pour quelques jours à Paris, à l'Olympia. Sa première grande scène. Quels records va-t-il battre cette fois ?....
Olympia, à 20h30, jusqu'au 29 mars, tél. 742-25-49
Retour au sommaire - Retour à l'année 1984