Les plus belles citations de Jean-Jacques Goldman
Tout sur l'actualité de Jean-Jacques Goldman
La vie de Jean-Jacques Goldman, de ses origines à aujourd'hui
Tout sur les chansons de Jean-Jacques Goldman
Tous les albums de Jean-Jacques Goldman
Tous les DVD et les cassettes vidéo de Jean-Jacques Goldman
Toutes les tournées de Jean-Jacques Goldman depuis 1983
Interviews, essais, livres
Robert Goldman : l'autre Goldman
Pierre Goldman : le dossier
L'histoire des Restos du Coeur et les tournées des Enfoirés
Les sondages de Parler d'sa vie
Listes de discussion et de diffusion, liens, adresses utiles, recommandations
Goodies : Jeu, fonds d'écran, humour...
Le livre d'or de Parler d'sa vie
Le pourquoi de tout ça...

J.J. Goldman sous presse
(Numéro 1, mars 1984)

J.J. Goldman sous presse
Numéro 1, mars 1984
Retranscription de Séverine Gauthier

Un passage à l'Olympia déclenche toujours une campagne de Presse soutenue. Et lorsqu'il s'agit d'un premier essai - en vedette - l'intérêt est d'autant plus grand.

Dans un pays où l'on craint les consécrations trop rapides, Jean-Jacques Goldman peut être fier de s'en tirer sans trop de critiques vitriolées. Et même si cela avait été, il n'en aurait eu cure : il a rempli son contrat sans aucun problème, dans un Olympia archi-comble chaque soir.

Il est intéressant malgré tout d'observer comment la grande Presse (celle chargée d'analyser les événements d'actualité) comment donc, elle allait réagir face à Goldman. Et il s'agit bien là "d'appréhension" car, en deux ans de carrière, Jean-Jacques est resté sur ses gardes vis-à-vis d'une Presse plus fascinée par l'homme public que par le chanteur qu'il pourrait - éventuellement - incarner à ses yeux.

Goldman, l'assidu des Télés et des Radios comme de la Presse des jeunes n'avait guère mis d'enthousiasme à répondre aux questions de la grande Presse.

Mais il y eut l'Olympia ! Et faire l'Olympia… quand ce phénomène est doublé de celui de "vente de disques" et de popularité… l'événement ne peut rester "cacher sous le boisseau".

Et quelle fut cette "réaction" grande Presse ?

Leur unanimité s'est faite sur le fait qu'ils parlaient d'un chanteur qui ne leur appartient pas…". On ne peut s'empêcher de le regretter comme de remarquer que nos "grands" égratignent la Presse des jeunes au passage : "il y eut toutefois quelque chose d'un peu inquiétant à voir ce jeune homme d'aujourd'hui sans cesse étalé à la Une de la Presse des jeunes, lui, qui vaut beaucoup mieux que cela (Le Matin de Paris).

Merci Monsieur Cannavo qui, par ailleurs ne semble pas très bien au courant de l'évolution de notre Presse. Cet aspect semble également décourager Michel Braudeau de l'Express qui constate: ". A feuilleter les journaux qui ont pris pour cible ces "chères têtes blondes", on rencontre Goldman à côté de Sophie Marceau et de Gérard Lanvin, pêle-mêle. Même combat, mêmes fantômes…"

En général, les articles insistent sur …la gentillesse du chanteur (en principe si l'on est "gentil" on est "populaire") ce qui explique pour Libération l'intérêt des jeunes générations pour Jean-Jacques : "Dieu qu'ils sont tous gentils dans l'histoire ! Goldman, le public, les musiciens ! Pour un peu, ils vous feraient perdre tout sens critique… ! (Remy Kolpa-Kopoul).

L'express insiste aussi sur le look gentil, la voix gentille et le public gentil : " A peine des ados, des pré-ados. Du 12-13 ans, filles et garçons tout droit sortis de "La Boum 3", sans rien de sulfureux dans la socquette ni le T-shirt…"

Pour tenter de légitimer ce succès incroyable on le compare au phénomène des années 60, comme le souligne "Le Point" ou Alain Morel du Parisien libéré.

Quant aux jugements portés sur la musique… A remarquer que les journalistes ne s'appesantissent pas trop.

Libération explique que "le hit "Il suffira d'un signe" était un signe réellement encourageant pour du très bon mais que dès le second tube, Goldman s'est fourvoyé dans la ritournelle plagiée et sans saveur".

Alain Morel (Parisien Libéré) avoue "Rien de génial musicalement, rien d'exceptionnel dans le message, mais ça tourne rond et sans niaiseries". Le Matin et Richard Cannavo s'interrogent sur l'avenir du chanteur "Parce qu'il y a du bon et du franchement léger chez Goldman !!!"

L'Express est séduit par "une certaine fraîcheur et une vraie intelligence du public qui devrait lui assurer une longue carrière".

Monique Prevot pour France-Soir "Tout un répertoire de jolis textes soutenus par d'excellents musiciens et les étonnantes vibrations, plus douloureuses parfois, qu'un cri de guerre Indien…"

Enfin le Figaro pour son compte-rendu d'Olympia utilise le titre évocateur "Branché" sans trop porter de jugement sur une musique qui (je cite)"ratisse large".

En conclusion : d'assez bonnes critiques qui attestent pourtant que la Presse, aime à avoir des cibles et que J.J. Goldman, en se dérobant, manque à "son devoir". L'autre aspect incontestable : le malaise général face aux Idoles des jeunes. On ne peut s'empêcher d'ajouter un zest de mépris dans l'encre et une systématisation qui, dans ce cas, est fausse : jeune = gentil = non subversif = produit-soupe. Il suffit de relire quelques-uns des textes de Goldman pour y voir autre chose que de "douloureuses rengaines" ou une banale révolte façon soixante huitarde.

Goldman est l'un des chanteurs à avoir parfaitement digéré 68 et les années suivantes et paraître 80 comme le chanteur 'd'autres valeurs" conventionnelles.


Retour au sommaire - Retour à l'année 1984

- Signaler une erreur Ajouter à mes favoris