Jean-Jacques Goldman à Rueil-Malmaison
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Jean-Jacques Goldman à Rueil-Malmaison
Chanson n° 9, avril-mai 1984
L. L.
Retranscription de Chrystèle
Hystérie ? Non. Mais la Goldmania est née. Chanteur de disque et de télévision depuis trois ans, Goldman a su se faire désirer. Son image était inaccessible : sa présence sur scène suffit à créer l'excitation. Son public est très jeune, bruyant, irrespectueux, primaire dans ses réactions. Goldman lui parle comme un prof à des potaches tapageurs. "Je pourrais être votre père !" Tous sont debout et tapent des mains dès la première chanson. Ils connaissent les textes par cœur et allument leurs briquets aux moments doux. Jeux de scène : les Beatles avaient-ils un jeu de scène ? On n'en a pas besoin quand la musique est si bonne et si évidente. Hurlements quand J.-J. enlève sa veste : le projecteur se détourne, pudique. Inutile de brandir le spectre de Cloclo pour si peu. Décor un peu cheap, musiciens hyper motivés, en place au petit poil. Certaines chansons s'accompagnent de projections de films magnifiquement réalisés, avec des femmes superbes, des photos de J. J. du temps où il avait les yeux de Mc Cartney et la coupe de cheveux de Bernard-Henry Lévy. Simple, sage et naturel, Goldman joue l'humilité. Mais le phénomène est là : aux premières mesures d'Envole-moi, Au bout de mes rêves, Encore un matin, une excitation nous prend, l'envie de se lever et de partir tous avec lui. En plus de son public actuel, le mérite celui qui saura s'attacher à ses textes originaux, découvrir sur scène, derrière les tubes, les chansons plus intimistes. Il manquait un chanteur qui réconcilie la variété méprisée des uns et la chanson intelligente ignorée des autres. Allez, on le tient, notre prochain n° 1 : c'est J.-J. Goldman.
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