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Questions indiscrètes à Jean-Jacques Goldman
(Salut!, juin 1984)

Questions indiscrètes à Jean-Jacques Goldman
Salut!, juin 1984
Propos recueillis par Daniel Moyne
Retranscription de Marine Lebon

Une des plus importantes révélations scéniques de ces dernières semaines, c'est incontestablement le passage de Jean-Jacques Goldman en vedette à l'Olympia. La vedette du disque a conquis dès le premier soir le public, les médias, les artistes venus le voir. Tous en sortant étaient unanimes. Goldman venait de remporter une autre victoire. En tournée depuis le mois de mars et jusqu'à fin mai, Jean-Jacques a bien voulu répondre à nos questions...

Salut! : Ne penses-tu pas que c'était prendre des risques que de passer une semaine à l'Olympia ?

Jean-Jacques Goldman : Au début on a pris trois jours en option, ce qui est déjà bien pour un premier passage en vedette à l'Olympia, et puis on a prolongé pendant une semaine en voyant les locations. La scène, surtout à Paris, est une chose complètement différente des ventes de disques, et le fait de vendre des disques ne veut pas dire que l'on peut remplir une salle, alors il faut être prudent.

Salut! : Dans le cœur des lectrices de Salut! tu es en tête avec Jean-Luc Lahaye. Penses-tu qu'il y ait compétition entre vous ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne crois pas. Je pense que Jean-Luc est un interprète et qu'il travaille beaucoup dans ce sens-là. Le plus important pour moi ce n'est pas moi, mon personnage, mais plutôt les chansons que je fais. Le seul point commun que l'on ait, c'est peut-être que l'on fait les choses sérieusement et avec passion.

Salut! : J'ai lu dans un magazine que tu t'intéressais au cinéma, de quelle façon ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est exact. Il s'agit d'un magazine de cinéma qui m'avait posé la question : "Veux-tu faire du cinéma ?" j'ai répondu : "Non". Après ils m'ont dit : "Donc tu refuseras tous les rôles qu'on te proposera", j'ai ajouté : "Si vous m'aviez dit il y a trois ans : "Tu vas être un chanteur qui marche", je vous aurais ri au nez". Donc je ne peux pas répondre si dans trois ans je serai un acteur. En conclusion, le cinéma en tant qu'acteur ne m'intéresse pas pour l'instant et en plus on ne me propose pas trop de choses. En revanche, composer la musique d'un film : oui, trois fois oui !

Salut! : Depuis ton succès, quels sont les rapports entre les médias et Jean-Jacques Goldman ?

Jean-Jacques Goldman : Au départ le chanteur n'est pas connu, il est alors demandeur des médias et il y a très vite une autre phase où les médias sont demandeurs. Au début on recherche à avoir un maximum d'émissions, et par la suite on essaye d'accepter les émissions qui vous semblent les plus efficaces et les plus intéressantes. Je suis dans cette phase-là actuellement.

Salut! : Depuis tes débuts il y a deux ans, vestimentairement parlant, tu n'as pas beaucoup changé : est-ce que tu délaisses volontairement ton look ?

Jean-Jacques Goldman : Je le délaisse involontairement. Ce n'est pas mon métier, c'est une chose qui ne m'a jamais intéressé de savoir comment j'allais être habillé ou d'aller chez le coiffeur souvent. Je ne dis pas que ceux qui font ça ont tort, mais pour moi ce n'est pas une préoccupation.

Jean-Jacques Goldman au jeu de la vérité.

Salut! : Tes chansons ont des textes qui sont souvent des messages, à qui les adresses-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Non ce ne sont pas des messages. J'essaie de faire des chansons qui sont un tout. Une chanson, c'est une musique, des mots et des arrangements ; ce qu'il faut c'est que cet ensemble-là puisse provoquer une émotion, une excitation ou une attitude chez la personne qui l'entend. Dans "Comme toi", il faut que les gens, même s'ils ne comprennent pas, soient émus, ensuite s'ils vont plus loin dans le texte, tant mieux, mais ce n'est pas l'essentiel.

Salut! : J'ai lu dernièrement que tu n'acceptais pas l'étiquette de chanteur à midinettes ?

Jean-Jacques Goldman : C'est faux, j'accepte complètement cette étiquette de chanteur à midinettes. Les minettes sont des filles que j'aime beaucoup, des filles qui vont passer le bac dans un an ou deux, alors je ne vois pas pourquoi elles seraient obligatoirement bêtes. Moi, j'ai un souvenir formidable de cette époque où j'avais leur âge : j'étais très ouvert musicalement. De plus ce sont ces "minettes" et "minets" qui ont construit tous les grands phénomènes musicaux de ces dernières années. Je ne me souviens pas que des gens de trente ou quarante ans aient soutenu les Elvis, Hallyday et autres Beatles à leurs débuts.

Salut! : Es-tu vraiment devenu chanteur parce que certaines vedettes refusaient tes titres ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, parfaitement. Quand Taï Phong s'est dissous, j'ai écrit des chansons et ensuite je suis rentré en contact avec Marc Lambroso qui a essayé de faire écouter mes chansons un peu partout. Mais il n'a eu que des échecs, il a donc fini par faire écouter mes chansons chantées par moi à une maison de disques qui a bien voulu me signer...

Salut! : Tu es un chanteur à succès et pourtant tu n'as rien changé ou presque dans ton train de vie : voiture, maison, etc.

Jean-Jacques Goldman : Non, je ne vois pas pourquoi, je n'ai jamais été victime de mon existence, j'ai toujours vécu en choisissant mes amis, "ma famille"..., l'endroit où je voulais vivre, donc il n'y a pas de raison que tout cela change. Ce sont des valeurs qui me paraissent aujourd'hui aussi importantes, sinon plus qu'avant.

Salut!: Lis-tu ton horoscope ?

Jean-Jacques Goldman : Non. Jamais.

Salut! : Quel fut le plus beau jour de ta vie ?

Jean-Jacques Goldman : Le premier.

Salut! : Catherine Deneuve, France Gall, Sophie Marceau et Karen Cheryl font du stop. Laquelle prends-tu à bord de ta voiture ?

Jean-Jacques Goldman : Catherine Deneuve, mais je crois que je ferais demi- tour, j'irais chercher un break et je les prendrais toutes !

Salut! : Enregistres-tu tes passages à la télé ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, ça m'arrive.

Salut! : Quelle qualité faut-il posséder pour t'impressionner ?

Jean-Jacques Goldman : La compétence. Quelqu'un qui fait bien son travail et qui sait ce qu'il dit sans en dire trop. L'efficacité, c'est toujours quelque chose qui m'a beaucoup impressionné.

Salut! : Qu'est-ce qui te met en colère ?

Jean-Jacques Goldman : La sûreté en soi, les gens qui savent tout et qui méprisent un peu trop facilement les autres.

Salut! : T'intéresses-tu à la politique comme certaines vedettes ?

Jean-Jacques Goldman : Je m'y intéresse même beaucoup plus que certaines vedettes. Je peux montrer mes cartes d'électeur : je suis probablement un des rares chanteurs qui ait voté dès qu'il a eu dix-huit ans. Je ne crois pas que ce soit le cas de beaucoup de chanteurs engagés (éclat de rire), enfin on s'engage comme on peut !

Salut! : Penses-tu que Michael Jackson ait fait évoluer la musique ou qu'il ait gêné les chanteurs français ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois qu'il a fait évoluer la musique dans le sens de l'image. Il y a l'époque avant Michael Jackson et l'époque après. Un peu comme le son stéréo : avant il y avait la mono et maintenant la stéréo, deux mondes différents. Depuis Michael Jackson, il y a la musique plus les images, c'est une révolution extrêmement importante qui couvait déjà pas mal depuis "La fièvre du samedi soir", et que lui a entraînée de façon définitive.

Salut! : La première chaîne propose un film, la deuxième une pièce de théâtre, la troisième une variété. Que regardes-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Ça dépend du film, de la pièce de théâtre et de la variété.

Salut! : Que détestes-tu par dessus tout ?

Jean-Jacques Goldman : Les gens sûrs d'eux, incompétents et méprisants vis- à-vis des autres, les gens qui friment.

Salut! : Johnny Hallyday, Jean-Luc Lahaye, Billy et Michel Sardou te demandent une chanson, pour lequel travailles-tu de préférence ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois qu'ils n'ont pas besoin de moi pour trouver une chanson, ils sont suffisamment talentueux pour les trouver tout seuls.

Salut! : Comment aimerais-tu mourir ?

Jean-Jacques Goldman : Je n'en sais rien. Le plus tard possible, en tout cas !

Salut! : Quel est le disque français qui t'a intéressé ces dernières semaines ?

Jean-Jacques Goldman : "Cargo" d'Axel Bauer.

Salut! : Quels sont, à ton avis, les trois tubes de l'été ?

Jean-Jacques Goldman : Je pense que c'est encore un peu tôt, car beaucoup de disques ne sont pas sortis.

Salut! : La tournée se terminant, quel bilan peux-tu en tirer ?

Jean-Jacques Goldman : La tournée c'est un peu la déchirure de l'image, c'est-à-dire que c'est le moment où toutes les idées que l'on peut se faire sur un chanteur tombent devant le contact direct avec ce chanteur. Ça implique un côté positif et un côté négatif. Le côté positif : j'ai pu rentrer en contact direct et profond avec le public qui a vu que j'étais- là, avec mes instruments, ma voix, mon énergie, ce qui est différent de la radio et de la télévision. Le côté négatif : j'ai probablement perdu des idées que pouvaient se faire les gens sur mon passé, un peu froid et marginal avec Taï Phong mais je savais que c'était une nécessité en ce qui me concerne et ça a été très enrichissant. La scène est un endroit où je me sens bien naturellement et en général on apprend beaucoup plus dans des situations qui vous sont difficiles que l'inverse, ça m'a beaucoup ouvert, donné de la confiance. Mon prochain album sera d'ailleurs très imprégné par les routes, les hôtels, la scène, l'énergie et les musiciens. Il respirera beaucoup l'aventure de la scène...


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