L'incroyable changement de Jean-Jacques Goldman
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L'incroyable changement de Jean-Jacques Goldman
Salut Magazine n ° 232, 15-28 août 1984
Retranscription de Céline Vallet
Salut : Pourquoi ce nouveau look ? As-tu décidé de changer de personnage ?
Jean-Jacques Goldman : Mais non ! Je n'ai absolument rien changé, c'est beaucoup plus simple que cela. En arrivant ici, la chaleur était telle que je ne pouvais la supporter. Je me suis donc précipité chez le premier coiffeur et voilà le résultat ! Pas mal, hein ? Ces cheveux courts ont aussi eu un autre résultat, personne ne me reconnaît. J'ai donc ajouté une paire de lunettes noires et je suis redevenu monsieur tout le monde. Ma vie a complètement changé, je peux sortir, aller faire mes courses à la grande surface du coin sans être obligé de m'arrêter à chaque pas pour signer des autographes. J'aime assez cet anonymat.
Salut : Tu vas rester comme cela ?
Jean-Jacques Goldman : Non, ils auront le temps de repousser d'ici cet hiver mais venez boire un verre à la maison, avec cette chaleur nous serons mieux à l'ombre.
Salut : Tu réponds à ton courrier ?
Jean-Jacques Goldman : J'essaie, mais honnêtement j'ai plus envie de buller que de travailler. Je subis le contrecoup de mon année de travail. Il y a eu mon album et la promotion avec tout ce que cela comporte : télé, photos, etc... mais surtout ce qui m'a le plus éprouvé c'est ma première tournée. Je suis d'un naturel plutôt casanier et je ne suis pas fana de voyages. Changer d'hôtel tous les soirs sans avoir le temps de s'habituer, faire et refaire les valises, les kilomètres en voiture, il faut aimer... Et puis le soir chanter devant le public avec le trac qui me prend sitôt que j'entre dans un chapiteau ou un théâtre. Affronter les gens qui sont venus pour t'entendre, ce n'est pas évident et moi qui suis d'un naturel timide, je dois faire un énorme effort sur moi-même. Je suis là à décompresser les pieds au soleil.
Salut : Mais tu avais déclaré un jour que tu préférais la pluie au soleil, alors pourquoi avoir choisi un pays renommé pour son ensoleillement ?
Jean-Jacques Goldman : Dans la vie je ne suis pas seul et mes enfants, eux, adorent la mer et le soleil. Tout le contraire de moi qui apprécie les brumes et le crachin du Nord et les températures plus froides. J'ai l'impression que je commence malgré tout à m'habituer au soleil, j'ai même réussi à prendre quelques couleurs.
Salut : Qu'as-tu fait pendant ton séjour ?
Jean-Jacques Goldman : Je suis allé voir le grand Stevie Wonder qui passait à Cannes, un spectacle formidable. Avec mes cheveux courts et mes lunettes, personne, mis à part quelques fans inconditionnels, ne m'a reconnu. J'ai aussi emmené ma famille pendant deux jours au Beach à Monte-Carlo, un super palace. Je voulais leur montrer ce que peut être la vie de milliardaire. Je dois avouer que je m'y suis ennuyé et que je préfère de loin ce petit coin tranquille. Et aux plus grands restaurants, je préfère la petite pizza du coin de la rue.
Salut : Et après ces courtes vacances, que fais-tu ?
Jean-Jacques Goldman : Je continue. Je pars quinze jours aux Antilles à l'île Moustique. Je sais, vous allez me dire, pour quelqu'un qui n'aime pas le soleil... J'y suis invité et ma femme, elle adore ces pays, et je crois que je commence à les aimer aussi.
Salut : Et pour la rentrée, quels sont tes projets ?
Jean-Jacques Goldman : Cette année, j'ai décidé de mettre un peu le pied sur le frein. Je veux remettre mes idées en place et avoir le temps de penser à la préparation d'un nouvel album, mais pas avant le printemps 85. Je pense aussi à la musique de films, à de nouveaux textes, et pour cela il me faut avoir l'esprit plus libre.
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