Après le tournage de son vidéo-clip “Américain”.
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Après le tournage de son vidéo-clip “Américain”.
OK, 26 novembre 1984
Véronique Dokan
Retranscription de Anne Lambert
Comme tant d’autres artistes français et étrangers, Jean-Jacques Goldman s’est laissé séduire, lui aussi, par les vidéo-clips. Mais pour mettre en images sa chanson “l’Américain”, il a tenu à tourner un véritable film avec un scénario, des décors, des figurants, qui pourrait sans problème être projeté sur grand écran. A ne pas manquer en tout cas, sur le petit, dans un spécial “Enfants du rock” le samedi 8 décembre sur Antenne 2. C’est super !
Quatre jours durant, dans les studios de “Dream Factory” en Belgique, on se serait cru, sans grand effort d’imagination, à Hollywood au début du siècle. Drapeau bleu, blanc, rouge étoilé, grosse limousine, Statue de la Liberté, tout était là pour recréer en images l’ambiance de “Américain” la dernière chanson de Jean-Jacques Goldman. “On fait souvent une peinture très difficile des Etats-Unis, raconte t-il. En évoquant ce pays on parle toujours du racisme, des pauvres, de la violence… Mais malgré cela, je remarque que ça reste pourtant le pays du rêve où tout le monde veut aller tenter sa chance. Il n’y a qu’à voir le nombre d’émigrés qui y vivent. Dans les pays de l’Est, en revanche, où l’on prône l’égalité et l’emploi pour tous, il ne semble pas y avoir ce genre de phénomène. C’est cette situation que j’ai voulu traiter dans ma chanson et par conséquent dans la vidéo”.
Ayant donc tout cela en tête, Jean-Jacques a travaillé sur le scénario avec Bernard Schmitt, son ami d’enfance, à qui d’ailleurs il avait déjà confié la mise en scène de son spectacle et ses trois précédents clips. “Ce sont nos parents qui étaient amis avant nous, raconte Bernard, et d’ailleurs, au fil des ans, on s’était un peu perdus de vue. Et puis, il y a quelque temps de cela, j’ai téléphoné à Jean- Jacques, le jour précisément où il avait lui-même décidé de m’écrire une lettre. Il était devenu chanteur, moi réalisateur de pubs. Nos métiers se complétaient, une complicité existait et c’est pour cela que, depuis, on travaille régulièrement ensemble. En ce qui concerne ce tournage, on s’est mis d’accord avec Jean-Jacques sur le scénario et sur le découpage. Ensuite il m’a fait entièrement confiance. C’est moi qui ai décidé des décors , des lumières… J’ai cherché également un comédien ressemblant à Jean-Jacques et mon choix s’est finalement porté sur un jeune violoniste allemand qui n’avait jamais tourné auparavant. Quant à Jean-Jacques, il a joué le jeu sans problème, comme si ça lui était naturel”.
Et pourtant lorsqu’on interroge celui-ci sur son éventuelle envie de faire du cinéma, il nie farouchement. “Au contraire, dit-il, tourner quatre jours m’a ôté tous les doutes, si tant est que j’en aie eus. Je ne pourrais jamais être comédien. On passe son temps à attendre entre deux prises. C‘est tellement ennuyeux ! Moi qui, en studio d’enregistrement, ai l’habitude de mettre mon nez partout, cette fois- ci je me suis laissé guider. C’était une expérience à tenter”. Et pourquoi pas, tout de même, à renouveler ? Pour l’en convaincre, il faudrait peut-être qu’on lui propose un rôle suffisamment séduisant, intéressant. Et cela reste entre les mains et à l’imagination des scénaristes. Alors messieurs (ou mesdames) qui vous sentez concernés, si vous lisez le message, vous savez ce qu’il vous reste à faire !…
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