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Pollen
(France Inter, le 14 décembre 1984)

Pollen
France Inter, le 14 décembre 1984
Jean-Louis Foulquier
Retranscription de Géraldine Renard

Jean-Louis Foulquier : “Pollen” en compagnie, ce soir de Jean-Jacques entouré de quelques amis.

[Encore un matin]

Jean-Louis Foulquier : Jean-Jacques Goldman en direct du Square. C’est sympa d’être venu Jean-Jacques parce que je sais qu’en ce moment c’est une période un peu sabbatique. Tu as fait ta tournée et tu as beaucoup travaillé. Maintenant, tu ne reprendras que dans quelques mois.

Jean-Jacques Goldman : Non, non elle a repris depuis peu.

Jean-Louis Foulquier : C’est reparti ?

Jean-Jacques Goldman : Un petit peu, oui.

Jean-Louis Foulquier : Je voulais dire aussi à la France entière que malgré ton statut de star, tu es resté un homme simple. Car un jour, j’étais dans la rue avec mon pneu crevé…

Jean-Jacques Goldman :…avec ta mobylette. [Rires]

Jean-Louis Foulquier : Avec ma mobylette carrossée, il s’agit d’une voiture sans permis et Goldman passait en voiture pas rasé etc…Il s’est arrêté et m’a dit : “Est-ce que tu veux un coup de main ?”. Pour une star, je trouve quand même que c’est extraordinaire.

Jean-Jacques Goldman : Tu sais, il y a toujours des gens qui s’arrêtent afin de donner une pièce aux pauvres ou des trucs de ce genre.

Jean-Louis Foulquier : Alors, c’était dans ce sens-là !

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, [rires] tu n’as rien pigé.

Jean-Louis Foulquier : D’accord. Jean-Jacques, tu souhaitais que Jean- Pierre Marielle participe à cette émission. Tu as certainement tes raisons.

Jean-Jacques Goldman : Effectivement. [Rires]

Jean-Louis Foulquier : Il est avec nous, Jean-Pierre Marielle !

Jean-Pierre Marielle : Bonsoir, est-ce que ça marche ?

Jean-Louis Foulquier : Ça marche bien.

[Jean-Jacques Goldman et Jean-Pierre Marielle se saluent mutuellement.]

Jean-Louis Foulquier : La poignée de main à la radio est difficile à rendre, dans ces conditions, je commente la scène. [à Jean-Jacques Goldman] Est-ce que tu souhaitais rencontrer Jean-Pierre Marielle ? Vous ne vous connaissiez pas avant, me semble-t-il ?

Jean-Jacques Goldman : Non, non, je ne l’ai jamais vu de ma vie. [Rires]

Jean-Louis Foulquier : Il se cache maintenant, il est tout timide [Rires]

Jean-Pierre Marielle souffle dans le micro : Ça marche ?

Jean-Louis Foulquier : Ça marche bien.

Jean-Pierre Marielle : S’il ne m’a jamais vu de sa vie, pourquoi voulait-il me rencontrer ?

Jean-Louis Foulquier : Il vous a vu au cinéma, je suppose.

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, je ne sais pas si vous êtes au courant mais vous faites des films et monnayant 32 ou 39 francs, on peut aller vous voir. [Rires]

Jean-Pierre Marielle : Cela ne m’est jamais arrivé. Vous payez une place de cinéma afin de me voir jouer, alors moi je vais payer une place de concert afin d’aller l’entendre, lui.

Jean-Louis Foulquier : Vous êtes obligé.

Jean-Pierre Marielle : Oui, c’est la moindre des choses.

Jean-Louis Foulquier : Vous intéressez-vous quand même à la chanson, Jean-Pierre Marielle?

Jean-Pierre Marielle : Sans aucun problème, il est évident que je m’intéresse à la chanson.

Jean-Louis Foulquier : Oui.

Jean-Pierre Marielle : Je m’intéresse à plein de choses dont la chanson.

Jean-Louis Foulquier : Allez-vous de temps en temps aux spectacles, au music-hall ?

Jean-Pierre Marielle : Attendez. Il faut que je me concentre.

Jean-Louis Foulquier : Oui. Je vous prends au dépourvu. Reggiani ?

Jean-Pierre Marielle : Ecoutez…

Jean-Jacques Goldman : Brassens est mort. [Rires]

Jean-Pierre Marielle : Celui que je vais le voir le plus souvent, celui que j’aime le plus, c’est mon vieil ami Eddy Mitchell.

Jean-Louis Foulquier : Eddy Mitchell.

Jean-Pierre Marielle : Oui, voilà.

Jean-Louis Foulquier : Tout le monde aime Eddy Mitchell, Goldman aussi, je crois ?

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Jean-Louis Foulquier : Il fait partie de notre enfance. [Rires] Papy Eddy. J’ai vu votre film, Jean-Pierre Marielle.

Jean-Pierre Marielle : Oui.

Jean-Louis Foulquier : “Partenaires”, est-il sorti ou va-t-il sortir ?

Jean-Pierre Marielle : Il va sortir le mercredi 26.

Jean-Louis Foulquier : Mercredi prochain.

Jean-Pierre Marielle : Oui.

Jean-Louis Foulquier : C’est un très beau film.

Jean-Pierre Marielle : Je suis ravi qu’il vous ait plu. J’espère que cela plaira…

Jean-Jacques Goldman : De quoi parle-t-il ?

Jean-Louis Foulquier : Je me suis régalé. Il parle de comédiens. Tout le film se passe pendant que le film est en train de se dérouler. On entend de temps en temps cette pièce. On entend les murmures des spectateurs, mais on ne la voit jamais. On ne voit que la vie des comédiens pendant que la pièce se déroule, quand ils viennent à l’entracte, dans les moments où ils ne jouent pas, tout ce qui se passe dans une loge.

Jean-Pierre Marielle : La pièce intéressante se joue dans les coulisses.

Jean-Louis Foulquier : La pièce intéressante se joue dans les coulisses.

Jean-Pierre Marielle : On joue une niaiserie, mais le drame, toute la comédie se passe dans les loges des acteurs. Voilà le sujet du film.

Jean-Louis Foulquier : Ce qui est formidable - parce qu’il s’agit d’un sujet difficile - on aurait pu penser quand même qu’une heure trente dans la loge d’un théâtre, on risquait de tourner en rond et il faut vraiment le talent des comédiens et des auteurs…

Jean-Pierre Marielle : … et du metteur en scène.

Jean-Louis Foulquier : Et du metteur en scène. C’est beau et en même temps, on vous sent heureux ainsi que Nicole Garcia qui est heureuse de jouer, de dire ses textes. On y croit complètement.

Jean-Pierre Marielle : Je suis ravi.

Jean-Louis Foulquier : On y croit tellement que l’on se demande si le Marielle que l’on voit à l’écran, ne serait pas le même dans la vie. Cela fait un peur.

Jean-Pierre Marielle : Cela fait un peu peur ? ! Tant mieux, il faut faire un peu peur. [Rires]

Jean-Louis Foulquier : Vous êtes-vous assimilé à ce personnage ?

Jean-Pierre Marielle : Oui, de n’importe quelle façon…

Jean-Louis Foulquier : Venez-vous de vous réveiller ? [Rires]

Jean-Pierre Marielle : J’ai l’air endormi ?

Jean-Louis Foulquier : Non.

Jean-Pierre Marielle : Il fait très froid dehors…

Jean-Louis Foulquier : Plus ça va, plus vous tombez sur mon épaule…

Jean-Pierre Marielle : Je viens d’arriver à la seconde, je viens de traverser le boulevard des Capucines. Je me retrouve dans une cave, très sympathique au demeurant. Je suis entouré de beaucoup de monde qui m’a l’air charmant. C’est un peu surprenant.

Jean-Louis Foulquier : Oui.

Jean-Pierre Marielle : Vous ne me prenez pas au saut du lit, mais presque.

Jean-Jacques Goldman : Nous ne vous avons pas demandé de chanter une chanson, ce sera tout à l’heure.

Jean-Louis Foulquier : Ça va venir.

Jean-Pierre Marielle : C’est vrai ?

Jean-Louis Foulquier : Oui. Est-ce que cela vous arrive de chanter ?

Jean-Pierre Marielle : Non, je fais “tra-la-la”.

Jean-Louis Foulquier : Oui.

Jean-Pierre Marielle : J’écoute plutôt.

Jean-Louis Foulquier : Nous verrons pour le “tra-la-la” tout à l’heure [Rires]. Je voudrais que l’on accueille un groupe corse maintenant. Il s’agit d’I Muvrini, ils sont de passage à Paris. C’est un peu exceptionnel de les entendre à la radio. Vous ne les voyez pas ou peu à la télévision. Ce n’est pas qu’ils n’ont pas essayé, je ne sais pas pourquoi , mais en ce moment on ne veut pas des Corses [Rires]. Nous, nous avons voulu parce que l’on est dans la cave et on en peut pas tomber plus bas [Rires]. I Muvrini.

[2 titres du groupe I Muvrini]

Jean-Louis Foulquier : I Muvrini, un groupe corse. Vous êtes venus, Jean-François, sur le continent, vous êtes montés à Paris.

Jean-François : Oui, nous sommes montés à Paris comme vous dites.

Jean-Louis Foulquier : Afin de chanter durant quelques jours ici.

Jean-François : Nous y serons cinq jours. C’est-à-dire de mardi à samedi soir au forum des Halles.

Jean-Louis Foulquier : Il est vrai que vous avez reçu un mauvais accueil du côté de chez les médias lorsque vous avez appelé.

Jean-François : Nous sommes quelque peu habitués. Chez nous en tout cas, la chanson corse et la culture corse y sont habituées, je crois que l’on connaît un contexte particulier en Corse. La culture officieuse ou officielle nous sont connues. Elles existent de toute façon et je crois que les retombées se font sentir ici aussi, encore que l’an dernier nous étions à Bobino au mois d’avril. Cette année, nous revenons à Paris, je crois que le contexte est plus favorable, l’ouverture plus large et c’est tant mieux.

Jean-Louis Foulquier : Les connaissais-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Je ne connaissais pas. Cela me paraît aussi bien défendre la culture club [lapsus qui fait rire l’assemblée]…

Jean-Louis Foulquier : …la culture club…[rires].

Jean-Jacques Goldman : La culture corse.

Jean-Louis Foulquier : Oui, bien sûr.

Jean-Jacques Goldman : Cela me paraît aussi efficace.

Jean-Louis Foulquier : J’étais à peu près persuadé en te demandant de participer à l’émission où tu es, qu’il n’y aurait pas de problème.

Jean-Jacques Goldman : J’ai l’impression après les avoir écoutés d’avoir plus envie d’aller en Corse que ce que l’on m’en avait dit avant.

Jean-Louis Foulquier : Tu n’es jamais allé en Corse ?

Jean-Jacques Goldman : Non ,non.

Jean-Louis Foulquier : Et vous, Jean-Pierre Marielle ?

Jean-Pierre Marielle : Non.

Jean-Louis Foulquier : Non plus. Moi, j’ai une espèce de complicité avec les Corses étant moi-même îlien puisque je viens de l’île de Ré. Tu comprends, les gens des îles, c’est toujours pareil à la seule différence que vous en Corse, vous n’aurez jamais de pont.

Jean-François : C’est très peu probable.

Jean-Louis Foulquier : Nous, nous en aurons bientôt un. Nous allons écouter à nouveau Jean-Jacques Goldman s’il veut bien se rendre auprès du micro et si vous voulez bien envoyer la musique.

[P’tit blues peinard]

Jean-Louis Foulquier : Jean-Jacques Goldman. Dans ta chanson, tu parles de ton voisin Léo.

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Jean-Louis Foulquier : Je voulais te donner des nouvelles de Léo, notre Léo…

Jean-Jacques Goldman :…celui de tout le monde.

Jean-Louis Foulquier : Léo Ferré car c’est lui qui t’avait décidé à écrire, en français, tes chansons, me semble-t-il ?

Jean-Jacques Goldman : Non, c’est celui que j’ai entendu la première fois lorsque j’étais dans un trip anglo-saxon, dans lequel je suis encore beaucoup. La première fois que je l’ai vu, je me suis dit qu’il y avait quelque chose de possible en français.

Jean-Louis Foulquier : Il a tout de même été le déclic ?

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Jean-Louis Foulquier : Léo Ferré a reçu aujourd’hui le grand prix de la Sacem.

Jean-Jacques Goldman : Il doit être fou de joie.

Jean-Louis Foulquier : C’est bien, il est content, il est heureux. A soixante-dix ans bientôt, on lui décerne un prix, mais il s’est déplacé.

Jean-Jacques Goldman : Non !

Jean-Louis Foulquier : Oui, il est venu le chercher. Jean-Pierre Marielle.

Jean-Pierre Marielle : Allô, oui. [Rires]

Jean-Louis Foulquier : Avez-vous eu des prix ?

Jean-Pierre Marielle : Non.

Jean-Louis Foulquier : Au conservatoire ?

Jean-Pierre Marielle : Non.

Jean-Louis Foulquier : Pas de prix au conservatoire ?

Jean-Pierre Marielle : Si, la seconde place. On n’en parle pas. Si on donnait un second prix à Léo Ferré, il ferait une sale gueule [Rires].

Jean-Louis Foulquier : J’ai l’impression que tous les comédiens qui font une grande carrière n’ont pas eu de prix. On les entend : “Je n’ai pas eu de prix” ou “Je me suis fait viré”. Ce n’est pas normal ?

Jean-Pierre Marielle : Si. Il y en a qui ont eu des prix. Ceux qui n’en ont pas eu n’augmentent pas leur prix.

Jean-Louis Foulquier : Tout va bien ?

Jean-Pierre Marielle : Pour moi ?

Jean-Louis Foulquier : Oui.

Jean-Pierre Marielle : J’augmente pas tellement mes prix. Je suis assez stable dans ce domaine.

Jean-Louis Foulquier : Vous n’arrêtez pas de tourner.

Jean-Pierre Marielle : Ça va [Rires].

[“Viens” interprétée par Michael Jones]

Jean-Louis Foulquier : Michael Jones, un ami de Jean-Jacques Goldman ?

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Jean-Louis Foulquier : Un ami de galère ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui. Nous nous connaissons depuis une “paire d’années” pour le citer. On s’est rencontrés dans le groupe Taï Phong auquel je participais et il est entré au moment du troisième album. Nous avons sympathisé et nous coopérons.

Jean-Louis Foulquier : Michael n’est pas Français ?

Jean-Jacques Goldman : Pas vraiment, non.

Jean-Louis Foulquier : Cela ne s’entend pas, mais il n’est pas Français.

Jean-Jacques Goldman : Il est un peu “Welsh”, il est gallois.

Jean-Louis Foulquier : Continuez-vous à jouer ensemble ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, nous étions ensemble sur scène. Après Taï Phong, nous nous sommes séparés. Il est parti de son côté, moi du mien afin de tenter une aventure solitaire. La mienne a plutôt mieux tourné que la sienne. Alors dès que c’est possible, on continue ensemble.

Jean-Louis Foulquier : Fidèle en amitié ?

Jean-Jacques Goldman : Non, c’est très intéressé. En effet, j’estime qu’il est un très bon compositeur, un très bon chanteur et un très bon guitariste. De plus, c’est un type que j’aime bien [Rires]. Il s’agit de joindre l’utile à l’agréable.

Jean-Louis Foulquier : Le bruit courait que tu n’avais pas envie de faire de scène, que tu n’aimais pas cela, que tu n’aimais pas le contact avec le public, que cela te faisait peur. Finalement, c’est faux ?

Jean-Jacques Goldman : Ce n’est pas complètement faux. La scène n’est pas un endroit où je me sens naturellement à l’aise. Je suis mieux dans un studio. Il a fallu y aller, alors j’y suis allé [Rires]. Je ne peux pas vraiment dire que ce soit l’endroit où je me sente le mieux.

Jean-Louis Foulquier : Petit à petit, cela s’arrange ?

Jean-Jacques Goldman : Non, pas vraiment [Rires].

Jean-Louis Foulquier : Ne faudrait-il pas prendre des cours de comédie ?

Jean-Jacques Goldman : Je vais beaucoup voir les autres. Plus je les vois, plus j’apprécie ma place de spectateur.

Jean-Louis Foulquier : [à Jean-Pierre Marielle] Vous ne donneriez pas des cours à Jean-Jacques Goldman ?

Jean-Pierre Marielle : Non, non, j’en suis incapable. Mais il n’a pas besoin de cours.

Jean-Louis Foulquier : Mais il ne sent pas très à l’aise sur scène.

Jean-Pierre Marielle : Je ne sais pas si je donne l’impression d’être à l’aise, mais moi aussi je ne suis jamais très à l’aise. L’important, c’est de donner l’impression que l’on est à l’aise, mais nous ne sommes jamais à l’aise.

Jean-Louis Foulquier : Souvent ce qui gêne un chanteur, ce sont ses bras. Est-ce ton cas ?

Jean-Jacques Goldman : En ce qui me concerne, c’est davantage le public [Rires]. Je suis sûr que si j’étais tout seul, cela serait beaucoup mieux.

Jean-Louis Foulquier : Au contraire, un public pour un comédien, c’est le plus important parce que jouer devant une salle vide, ce n’est pas possible ?

Jean-Pierre Marielle : Oui, ce n’est pas possible. Mais il va très vite s’y faire.

Jean-Louis Foulquier : Retournez-vous au théâtre de temps en temps ?

Jean-Pierre Marielle : Oui, j’y vais. J’adore aller au cinéma, au théâtre.

Jean-Louis Foulquier : En tant que spectateur, mais en tant que comédien.

Jean-Pierre Marielle : Pour le moment, non. Mais j’espère y retourner bientôt, y jouer une pièce l’année prochaine.

Jean-Louis Foulquier : Le contact avec le public doit manquer à un comédien ?

Jean-Pierre Marielle : Oui, bien sûr. Mais comme il disait tout à l’heure, afin d’avoir un contact avec le public, il ne va pas chanter n’importe quoi. Nous, il en va de même, nous ne pouvons pas jouer n’importe quoi non plus.

Jean-Louis Foulquier : Vous chantez n’importe quoi [Rires]. Il y a des chanteurs qui chantent n’importe quoi…

Jean-Pierre Marielle : …et des acteurs qui jouent n’importe quoi.

Jean-Louis Foulquier : On dénonce ?

Jean-Pierre Marielle : Non.

Jean-Louis Foulquier : Nous ne dirons aucun nom.

Jean-Pierre Marielle : Ce n’est pas la peine.

Jean-Louis Foulquier : Nous allons plutôt écouter un deuxième titre de Michael Jones qui s’accompagne à la guitare.

[Streets of London]

Jean-Louis Foulquier : Michael Jones avec une très belle chanson.

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Jean-Louis Foulquier : Est-ce que tu connais Vivien Savage ?

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Jean-Louis Foulquier : Avez-vous eu l’occasion de déjà vous rencontrer ?

Jean-Jacques Goldman : Oui. Nous nous sommes déjà rencontrés puisque nous avons eu la chance de ne pas être censurés par les médias. Nous nous rencontrons à l’occasion de quelques émissions…

Jean-Louis Foulquier : …de temps en temps. Vivien Savage qui avant de connaître le succès dans la chanson est passé par trente-six métiers, mais déjà avec un contact avec le public puisque c’était sur les marchés.

Vivien Savage : Oui. J’ai fait beaucoup de choses pour vivre avant que la musique me permette de manger. Comme j’ai toujours préféré faire des choses qui me plaisait, j’ai toujours fait des jobs comme cela. Lorsque j’ai commencé à dire qu’il fallait que je fasse un métier, je ne me suis pas dit que j’allais galérer pendant dix ans, mais que cela allait être bien tout de suite. Ce n’est pas vraiment ce qui s’est passé et en même temps, j’ai fait des tas de choses, des tas de boulots alimentaires qui m’ont donné l’occasion de rencontrer de beaucoup de gens dans beaucoup de milieux différents et cela m’a beaucoup apporté aussi.

Jean-Louis Foulquier : C’est l’apprentissage. Lanvin faisait des marchés aussi, un acteur de renom. Tu as reçu de bonnes ondes dès la naissance parce que si l’on considère ta biographie, tu es né dans l’appartement au-dessus de celui d’Edith Piaf.

Vivien Savage : Au-dessous. Je ne suis pas né là, je suis né à la clinique comme tout le monde, je crois. Mais il est vrai que mes parents habitaient au-dessous. C’est une anecdote amusante et comme elle est exacte, je le dis. Car il est vrai que je suis très impressionné par toute cette génération de chanteurs et de chansons françaises, très françaises qui nous viennent de la rue et populaire qui touchent la sensibilité des gens, ici de ce pays. Je suis passé, moi, par toute la musique anglo-saxonne et américaine. J’ai toujours essayé de faire la synthèse parce que je trouve qu’il est important qu’en France, il y ait des gens qui fassent de la chanson moderne avec des textes…

Jean-Louis Foulquier : …bien de chez nous.

Vivien Savage : Bien de chez nous, voilà.

Jean-Louis Foulquier : Nous allons te juger sur pièce. Vivien Savage.

[La petite Lady]

Jean-Louis Foulquier : “La petite Lady”, Vivien Savage. Un genre de tube ?

Jean-Jacques Goldman : C’est surtout une chanson très bien écrite. Je connais le texte par cœur.

Jean-Louis Foulquier : Tu es jaloux ?

Jean-Jacques Goldman : Oui. J’aurais bien aimé écrire celle-ci, il n’y en a pas beaucoup, mais…

Jean-Louis Foulquier :…cela arrive de temps en temps. On est jaloux de la chanson qu’on entend.

Jean-Jacques Goldman : Oui. On aurait bien aimé l’écrire.

Vivien Savage : Est-ce que je peux dire quelque chose ? C’est très gentil ce que dit Jean-Jacques Goldman parce que ce n’est pas la première fois qu’il me le dit. La première fois qu’il me l’a dit, nous étions seuls, il n’y avait pas de micros, ce n’était pas une émission de radio. Cela m’a beaucoup encouragé parce que, comme il disait tout à l’heure, il était très branché musique anglo-saxonne et en fait, moi aussi. Plus j’écoute les chansons de Jean-Jacques, plus je trouve qu’elles sont, en français, très bien écrites [Rires]. Cela m’a beaucoup encouragé venant de lui.

Jean-Louis Foulquier : Ecoutez , les enfants, un peu de tenue, ils s’embrassent.

Vivien Savage : On va faire cela dehors.

Jean-Louis Foulquier : Vous avez vu, Jean-Pierre Marielle ?

Jean-Pierre Marielle : On les laisse [Rires].

Jean-Louis Foulquier : Ce n’est pas comme ça au théâtre ? En tout cas, j’ai le sentiment que c’est très sincère. Goldman, veux-tu retourner chanter, s’il te plaît ? Je te remercie en tous les cas d’être venu participer à cette émission. Pendant que Jean-Jacques s’installe, je veux vous remercier, Jean-Pierre Marielle.

Jean-Pierre Marielle : C’est moi qui vous remercie.

Jean-Louis Foulquier : Je voudrais rappeler le titre du film : “Partenaires” en compagnie de …

Jean-Pierre Marielle : … Nicole Garcia, Michel Galabru, Michel Duchaussoy et moi-même.

Jean-Louis Foulquier : Et vous-même.

Jean-Pierre Marielle : Film de Charles Daeninck et écrit par Laure Bonin.

Jean-Louis Foulquier : C’est un très beau film, je vous conseille d’y aller. Il sort mercredi.

Jean-Pierre Marielle : C’est très gentil.

Jean-Louis Foulquier : Quand j’ai un coup de cœur, j’essaie de le communiquer et vraiment c’est pas un film qui ressemble aux autres. On rentre dans un autre climat, il faut y aller et ne pas rater ce film.

Jean-Pierre Marielle : Merci.

Jean-Louis Foulquier : A bientôt, Jean-Pierre Marielle.

Jean-Pierre Marielle : A bientôt.

Jean-Louis Foulquier : Au revoir. Répétez un peu afin de chanter une petite chanson la prochaine fois.

Jean-Pierre Marielle : Merci Goldman de m’avoir invité, c’est sympathique [Rires].

Jean-Louis Foulquier : Il n’invite que les bons. J’espérais que vous puissiez échanger quelques mots, mais j’ai tout de suite vu votre pudeur réciproque…

Jean-Pierre Marielle:…nous allons boire un verre ensemble.

Jean-Louis Foulquier : C’est ce que je supposais, la soirée continue. Merci à tous. Jean-Jacques Goldman avec nous.

[Nous ne nous parlerons pas]

Jean-Louis Foulquier : C’était “Pollen” en compagnie ce soir du groupe I Muvrini, Michael Jones, Vivien Savage, Jean-Pierre Marielle et Jean- Jacques Goldman. I


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