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Goldman joue et gagne
(Ok Magazine, 1984)

Goldman joue et gagne
Ok Magazine, 1984
Maxime Chavanne
Retranscription de Céline Vallet

Petit coup de téléphone impromptu pour courte conversation à bâtons rompus avec le sieur Jean-Jacques, alpagué entre deux sauts de puce d'une province à une autre. L'heure est, il est vrai, à la promotion de son nouvel album "Quand la musique est bonne". Il en souffle deux-trois mots dans un combiné...

Maxime Chavanne : Allô Goldman ? Que diantre as-tu fichu depuis ton dernier album, well, enfin, entre les deux pour être plus précis ?

Jean-Jacques Goldman : Tu sais, c'est le cirque habituel. On fait des télés, on fait des radios. Là, je reviens de quatre jours à Nice et Monte-Carlo, et c'est un genre d'enfer. Enfin, moi ça me passionne, ce genre de trucs. Il y en a qui ne supportent pas, alors que c'est plutôt intéressant.

Maxime Chavanne : Tu es content de ton deuxième album ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, franchement.

Maxime Chavanne : Ça te fait combien d'albums, avec ceux sur lesquels tu as sévi avant ?

Jean-Jacques Goldman : Cinq. Les trois de Taï Phong et ces deux-là. Tout le reste, c'est du bricolage de studio, des choeurs ou de l'alimentaire à l'époque disco. Tu sais, ce genre de trucs qu'on a tous plus ou moins fait, histoire de gagner trois sous pour continuer à faire le reste.

Maxime Chavanne : Tu te sens plus à l'aise en tant que Jean-Jacques Goldman, seul qu'au sein d'un groupe ? Ça doit te faire drôle, non ?

Jean-Jacques Goldman : Ecoute, ça ne change pas tant que ça, en ce qui me concerne, parce que même dans Taï Phong, j'étais un peu le clown du groupe. J'étais le côté "évident". Déjà, alors que les autres étaient très marqués par les groupes planants de l'époque, j'essayais de faire des morceaux plus courts, avec plus de parties vocales que de démonstrations instrumentales. Evidemment, depuis, je me suis adapté aux contraintes de la chanson. Mais je me souviens d'un morceau que j'avais écrit dans le troisième album, qui ne durait que trois minutes : c'était l'histoire d'un type qui aimait tellement une fille qu'il finissait par la manger....

Maxime Chavanne : Ah, je vois. C'est pas toi par hasard qui, l'année dernière ou il y deux ans avais...

Jean-Jacques Goldman : Ecoute, je ne vais pas tout de même te dévoiler la substance de mon bouquin. Il n'y a pas eu prescription...

Maxime Chavanne : Oui, d'ailleurs pour en revenir à notre beuglon, tu te moques volontiers de toutes les conventions du rock dans "Quand la musique est bonne".

Jean-Jacques Goldman : Enfin, je n'en suis pas encore aux règlements de compte comme Capdevielle. Je hais le genre de culte que certains vouent à la zone, et qui font croire aux gens qui sont au fond qu'ils sont les plus beaux, les meilleurs. Le genre de démagogie qui a toujours marché.

Maxime Chavanne : Cet album, c'est un bilan  ?

Jean-Jacques Goldman : Tu veux écrire que c'est un bilan ? Ecris que c'est un bilan !

Maxime Chavanne : Non, sans rire. Tu fais quand même le point sur certaines choses...

Jean-Jacques Goldman : Ce sont surtout des réminiscences. Et surtout de futures chansons de scène. Des trucs comme "Minoritaire" ou "Jeanine médicament blues", tu veux dire ? Elles passent inaperçues maintenant, mais ce sont des chansons très très utiles.

Maxime Chavanne : Elles sont plus "Goldman" d'après toi ?

Jean-Jacques Goldman : Disons que ça choque énormément les gens. Ça sera toujours un problème pour moi d'écrire des chansons comme celles-là, alors que l'on préférerait peut-être me voir chanter "Comme toi" éternellement. De toute façon, je ne me force pas. Je sais que les chansons que l'on écrit pour faire des succès n'en deviennent jamais, et qu'il faut faire ce que l'on a envie de faire, quand on en a envie. On ne peut pas plaire à tout le monde. Certains diront que je fais n'importe quoi, ou de tout et de rien, que je n'ai pas de style défini, d'autres que ça marche très fort... Peu importe !

Maxime Chavanne : Quand on écoute les radios, du moins les chansons de toi

qu'elles ont choisies, on n'est pas sensé savoir que certaines autres sont plus dures...

Jean-Jacques Goldman : C'est le problème des radios et celui d'être éclectique. Quand on entend un morceau de Trust à la radio par exemple, on se fait une idée assez juste, je crois, de ce que peut donner l'album. Quel que soit le morceau choisi. Quand tu passes un morceau de Duteil, d'un autre côté, tu résumes également assez bien la situation.

Maxime Chavanne : Bon, alors celle que tu préfères, toi, c'est laquelle, en toute franchise ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois que la mieux écrite , c'est "Veiller tard". Autrement c'est "Je ne vous parlerai pas d'elle", il me semble.

Maxime Chavanne : Tu a été surpris par le succès de "Il suffira d'un signe" ?

Jean-Jacques Goldman : Complètement. Avec la démarche que j'avais, une musique et des textes pareils, je m'attendais à plaire à trois pelés et un tondu. Je me suis retrouvé dans les hit-parades comme ça, à côté de gens plutôt connus, sans trop comprendre pourquoi. J'étais très très étonné, mais je revendique complètement les chansons qui m'ont fait connaître, celle-ci ou "Quand la musique est bonne". Je crois que les gens ont ensuite appris à me connaître à travers les disques, sans pour autant se croire obligés de connaître mon âge, le nombre de fois où je vais chez le coiffeur par mois. Je ne pense pas que ce soit si intéressant que ça. Et, en fait, j'en ai discuté avec des gens de radio récemment, et je m'aperçois que je me trompe un peu. Moi, je ne raisonne pas comme ça, mais les gens, souvent, en ont besoin. Ils ont besoin de coller une image aux artistes, ils ont besoin d'en faire des idoles. Un truc qui me dépasse, c'est que si Bowie se met à faire n'importe quoi, ça marchera, alors que si Iglesias se met à faire du hard-rock, ça sera uniformément mal accueilli.

Maxime Chavanne : A propos, Nono, tu l'as rencontré dans les couloirs de votre maison de disques, ou c'est plus compliqué que ça ?

Jean-Jacques Goldman : Nono, je l'ai d'abord rencontré sur ses disques. Je suis un vieux fan de hard-rock ; j'avais vraiment envie d'un gros son. Or, il n'y en a pas trente-six guitaristes en France qui peuvent faire ça. Moi, je ne voulais surtout pas le forcer, mais les maquettes que je lui ai présentées avaient l'air de lui plaire. Il a dit oui. Bizarre, l'ambiance dans le studio. C'était deux mondes qui se rencontraient : d'un côté les musiciens de studio, d'un autre côté Nono. Léger malaise...

Maxime Chavanne : Et toi, le maître d'œuvre, ricanant hystériquement entre les deux parties en présence...

Jean-Jacques Goldman : C'est un peu ça. J'avais concocté le cocktail !

Maxime Chavanne : "Au bout de mes rêves", c'est ambitieux. C'est pour ça que cette chanson ouvre l'album ?

Jean-Jacques Goldman : Tu sais, je ne suis pas très joueur. Plutôt que de rêver et de fantasmer, je préfère mesurer la distance qu'il y a entre ma situation et l'objet de mes désirs. Ensuite, j'essaie de la franchir, quelles que soient les heures que je doive y passer et quel que soit le travail que je doive produire pour y arriver...


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